Un haut responsable du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, a affirmé samedi à l’AFP que le mouvement islamiste palestinien ne prenait pas parti dans le conflit entre le régime et la rébellion en Syrie.

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, avait salué le 24 février au Caire le peuple héroïque de Syrie qui aspire à la liberté, la démocratie et la réforme », se démarquant de la neutralité affichée par le mouvement palestinien envers la contestation en Syrie, où est basée sa direction en exil. M. Zahar, qui avait critiqué l’accord conclu le 6 février à Doha entre le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, et le président palestinien Mahmoud Abbas confiant à ce dernier la direction d’un gouvernement transitoire d’indépendants, a expliqué vouloir s’assurer que cet exécutif ne serait « pas éternel », lors d’une interview en marge d’un forum médical à Gaza.

« Notre position sur la Syrie est la même que pour les autres révolutions arabes. Nous avons conseillé au régime syrien de résoudre sa problématique en accordant davantage d’espace au peuple syrien afin de renforcer la Syrie, qu’elle puisse libérer son territoire occupé dans le Golan et soutenir le programme de la résistance », a-t-il déclaré à l’AFP. « Notre programme n’est pas de nous impliquer dans des conflits internes arabes ou régionaux, notre combat fondamental est dirigé contre l’occupation israélienne en Palestine », a rappelé M. Zahar. « Nous ne pouvons pas nous ingérer au profit d’une partie contre l’autre en faisant subir cette position à un demi-million de Palestiniens vivant en toute liberté en Syrie », a-t-il souligné, en référence aux réfugiés palestiniens dans ce pays.

Il a démenti que les récentes réunions des instances du mouvement hors de Syrie démontrent « un exode délibéré » de la direction du Hamas. « Il y a déjà eu des réunions hors de Syrie, même quand la situation y était normale et si les précédentes réunions avaient lieu en Syrie, c’est parce que certains pays nous fermaient leurs portes. Maintenant qu’ils nous les ont ouvertes, nous avons le droit de nous y réunir sans que cela revête de signification politique », a-t-il dit, en référence à l’Egypte et au Qatar.

Des informations de presse, systématiquement démenties par le Hamas, font état d’un départ de fait de ses principaux dirigeants de la capitale syrienne, en raison de la répression brutale de la contestation, à laquelle participent les Frères musulmans, idéologiquement proches du mouvement palestinien. S’agissant de la laborieuse réconciliation avec le mouvement Fatah de Mahmoud Abbas, M. Zahar a appelé à la « consolider » mais s’est interrogé sur les termes de l’accord de Doha. « Si Abou Mazen (Mahmoud Abbas, NDLR) est nommé chef du gouvernement et que l’occupant (israélien) refuse la formation des commissions électorales et que les arrestations continuent, le gouvernement d’Abou Mazen deviendra-t-il éternel ? Est-ce ce qui a été convenu ? », a-t-il demandé.

GAZA, 3 mars 2012 (AFP)

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