Depuis de nombreuses décennies le programme nucléaire iranien est controversé et empoisonne les relations internationales. Soulignons que dés 1953, c’est bien le président américain Eisenhower qui facilite le développement d’un projet nucléaire par le shah Mohammad Reza Pahlavi. Le projet atomique iranien fut longtemps gelé, et c’est en 2002 qu’une première centrale fut construite par la Russie à Bouchehr, suivie d’une installation d’enrichissement d’uranium à Natanz, et une autre, à l’eau lourde, à Arak.
Depuis lors, Les Etats-Unis et Israël accusent Téhéran de mettre au point « des armes de destruction massive » mais ce n’est qu’en 2006 que le Conseil de Sécurité de l’ONU adopte une série de sanctions économiques.
En juin 2013, et après huit années tumultueuses avec Mahmoud Ahmadinejad, on assiste à un grand tournant. Hassan Rohani est élu président et lance une « campagne de charme » s’affirmant prêt à des « négociations sérieuses ». Sa diplomatie gagne la sympathie de l’opinion internationale.
Soulignons que dans ce dossier épineux, la France a changé de cap et joue un rôle majeur et catalyseur depuis la guerre civile en Syrie. Elle se montre aussi plus intransigeante que les Etats-Unis. La France de Giscard d’Estaing avait commis une grave erreur stratégique en hébergeant le Guide de la Révolution islamique l’Ayatollah Khomeiny. Plus tard, et contrairement à Nicolas Sarkozy qui avait reçu Bachar al-Assad en grande pompe à Paris, François Hollande agit énergiquement pour briser l’axe Téhéran-Damas.
Hollande demeure le premier des Occidentaux à vouloir renverser le régime du « boucher de Damas ». La France était prête à une action militaire et pense que le président Obama avait tort de renoncer à la dernière minute. La réticence américaine a compliqué la donne géopolitique en laissant Assad au pouvoir et en favorisant la montée en puissance d’organisations terroristes de tous bords. Rappelons que le Hezbollah (satellite de l’Iran) combat aux cotés des troupes d’Assad et fut accusé, entre autres, de l’attentat contre 58 soldats français en 1983 à Beyrouth et de l’assassinat en 2005 du Premier ministre libanais Rafic Hariri qui fut un grand ami de Jacques Chirac.
François Hollande qui a prouvé sa détermination de combattre le terrorisme international en Afrique estime que l’Iran demeure par le biais du Hezbollah un facteur déstabilisateur dans la région, et donc il est nécessaire de ne pas permettre à Téhéran l’accès à l’arme nucléaire. Déjà durant la guerre Irak-Iran des années 1980, la France avait adopté cette politique en préférant le camp irakien de Saddam Hussein et en lui fournissant des armes et une centrale nucléaire. Rappelons que Menahem Begin a rejeté les promesses de François Mitterrand de geler le projet atomique irakien. Begin a bombardé la centrale de Bagdad Osirak en juin 1981, quatre semaines seulement après l’élection de Mitterrand à l’Elysée.
Aujourd’hui comme hier, Paris est favorable à un dialogue avec Téhéran mais s’oppose farouchement à la fabrication d’une bombe atomique iranienne à des fins militaires. La France demeure très vigilante sur la prolifération nucléaire, et il n’est pas exclu qu’elle s’opposera à la conclusion d’un « mauvais accord ».
Cette position française a été clairement transmise par François Hollande au président iranien Rohani lors de leur première rencontre à New York en septembre 2013.
Cependant, depuis les turbulences dans le monde arabe, la guerre civile interminable en Syrie, l’échec du processus de paix avec les Palestiniens, et l’émergence de l’Etat islamique, le Président Obama a pris une décision stratégique pour un rapprochement avec l’Iran. Il se trouve renforcé pour promouvoir avec les Ayatollahs une « alliance » contre Daesh, en échange de la levée des sanctions, un compromis dans le domaine nucléaire, mais aussi le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir. Cette attitude américaine, bien que critiquable, est mise déjà à l’épreuve avec un certain succès en dépit des protestations et avertissements de Netanyahou, et de la vigilance française.
Dans ce contexte et sauf « coup de théâtre » de dernière minute, il est vraisemblable qu’un accord sera signé à l’arraché, même après la date butoir du 24 novembre prochain. La Russie et la Chine agissent déjà dans ce sens.
Depuis plusieurs années Israël a réussi à focaliser l’attention internationale sur le dossier nucléaire iranien et échange de précieux renseignements avec Washington et Paris. Cependant, il était impossible pour ses alliés français et américains de séparer le dossier iranien du palestinien.
Bien qu’il n’y ait aucun rapport direct entre les deux dossiers, le manque de volonté de la part d’Israel d’élaborer un programme audacieux sur la solution de la question palestinienne a été mal interprété par les Etats-Unis et l’Europe. De ce fait, Israel est automatiquement écarté de la coalition contre l’organisation de l’Etat islamique, et l’Etat hébreu ne peut pas non plus être associé aux pays arabes modérés comme l’Arabie Saoudite pour réaliser un plan de paix régional.
Soulignons qu’en diplomatie et dans les relations internationales, rien n’est offert gratuitement. La réciprocité gagne des points et des amis. Par maladresse, et manque de vision politique, Israël se retrouve seul face à une menace existentielle et impuissant de ne pouvoir réagir militairement.
[i24news, Freddy Eytan
Article original
Freddy Eytan est ancien ambassadeur d’Israël et auteur de nombreux ouvrages sur des questions géopolitiques.
1>pas d accord avec les montres les ss de Teheran
2>les monstres les ss de l ei doivent etre eradiques de notre belle planete
3>Assad l assassin de son peuple doit etre pendu