Un mois après la publication d’un rapport de l’AIEA sur la mise au point par Téhéran d’une arme nucléaire, a été créée une nouvelle unité d’une centaine de militaires, triés sur le volet.

L’armée israélienne s’est dotée d’une nouvelle force de frappe contre l’Iran. Un commandement d’une centaine de militaires triés sur le volet a été créé pour «coordonner les opérations conjointes menées sur des profondeurs stratégiques», autrement dit à l’étranger «en territoire ennemi», selon l’expression de la radio publique. Ce corps sera dirigé par le général Shaï Avital, un ancien commandant du Sayeret Matkal, l’unité de commando de l’état-major, considérée comme la plus prestigieuse de l’armée qui a été sorti spécialement de sa retraite. Sa «mission principale» consistera à mettre au point des opérations mobilisant à la fois l’armée de terre, l’aviation et la marine.

Cette initiative a été prise un mois après la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui a affirmé détenir des informations «crédibles» sur la mise au point par l’Iran de l’arme nucléaire. Israël a pressé la communauté internationale de prendre des sanctions «paralysantes» contre Téhéran en instaurant un boycott total de la Banque centrale iranienne et des exportations de pétrole.

Son appel n’a été que partiellement entendu. Résultat, Ehoud Barak, le ministre de la Défense, tout en excluant une attaque «immédiate» contre les installations nucléaires iraniennes, ne cesse d’affirmer que «toutes les options (y compris militaires) restent sur la table». «Laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire est inacceptable et nous sommes déterminés à empêcher cela», a prévenu à maintes reprises Ehoud Barak.

Stratégie d’intimidation

Le nouveau commandement s’inscrit dans cette stratégie d’intimidation. Il va permettre de compléter l’action menée par le Mossad, les services secrets, d’ores et déjà engagé, selon les médias israéliens, «dans une guerre secrète contre l’Iran». Il ne se passe pratiquement pas de semaines sans que se soient annoncées de mystérieuses explosions dans des unités de production de missiles, dans des entreprises de métallurgie ou d’autres secteurs liés au programme nucléaire. Une demi-douzaine de savants atomistes iraniens au moins ont également été éliminés ces dernières années par des inconnus, sans compter les innombrables virus et autres «bombes» introduits dans les systèmes informatiques iraniens, notamment dans les sites où se trouvent les centrifugeuses utilisées pour enrichir l’uranium.

Une partie de ces opérations de sabotage, qui auraient permis de retarder de plusieurs années le programme iranien, est régulièrement attribuée aux agents secrets israéliens. Mais il est pratiquement impossible de distinguer ce qui relève effectivement de «coups» réussis de la part du Mossad, de la désinformation. Seule certitude: avec ce nouveau commandement, Israël complète son dispositif d’attaque «au cas où» Benyamin Nétanyahou, lui aussi un ancien de l’unité Sayeret Matkal, donnerait son feu vert à une offensive contre l’Iran comme l’avait fait en 1981 Menahem Begin le premier ministre de l’époque, en ordonnant le bombardement d’une centrale nucléaire près de Bagbad en Irak.


Marc Henry

Le Figaro.fr

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