Israël: files d’attente interminables devant les centres de distribution de masques à gaz

« Je suis venu pour mon fils de 11 mois, on n’a pas eu le temps avant, on a toujours repoussé l’échéance »

L’attente est longue devant le bureau de poste du sud de Tel-Aviv, seul centre de distribution de masques à gaz de la ville, a constaté une journaliste d’i24news.

Une partie de la population avait déjà été chercher son masque au moment de l’opération militaire israélienne ‘pilier de défense’ à Gaza, sans trop de conviction. Mais à la veille d’une possible frappe militaire occidentale sur la Syrie, et suite aux menaces proférées par le régime d’Al-Assad de répercutions violentes sur Israël, la population joue la prudence.

« Aujourd’hui, on sent que la tension est montée d’un cran, ce ne sont peut être que des paroles mais nous préférons prendre nos précautions » raconte Yossi, une père de famille. « Je suis venu chercher un masque pour mon fils de onze mois, on n’a pas eu le temps avant, on a toujours repoussé l’échéance » poursuit-il.

« Nous n’avons pas peur »

Ira, 34 ans, déclare: « nous n’avons pas peur, on prend des précautions. Nous suivons les recommandations, mais je ne change pas mon emploi du temps pour autant. La vie continue. »

« On a l’habitude, il y aura quelques jours de panique et puis ça passera » confie Esther, retraitée de 60 ans. « Les Israéliens ont l’habitude de continuer leur vie sans être trop perturbés, de toute façon, on n’a pas le choix » conclut-elle.

​ »Israël est un petit pays, mais qui se retrouve toujours impliqué dans les enjeux internationaux. Les Israéliens y survivront, de toute façon Israël est toujours en danger et vit constamment dans la menace. Si je suis venue aujourd’hui c’est parce que les professeurs ont expliqué aux enfants dans les écoles ce qui se passait et comment se servir des masques, ils sont rentrés inquiets et m’ont demandé si nous avions nos masques, donc je suis venue les chercher aujourd’hui », raconte Sharonna, 40 ans.

Soutien à une intervention américaine

« Assad est en train de tuer son peuple, des innocents, des enfants. Même si cette décision peut mettre en danger les miens on n’a pas d’autre choix » dit Yossi.

« Je soutiens une intervention américaine » clame une mère de famille de 37 ans. « Il y a un génocide là bas, sous nos yeux, tous les jours nous voyons des photos de cadavres dans les médias. Pendant la Shoah, personne n’a bougé le petit doigt pour venir nous sauver, il est temps d’agir pour stopper les massacres » conclut-elle.

Clara, une touriste française venue accompagner sa cousine israélienne de 23 ans raconte: « je suis impressionnée par les Israéliens, malgré l’attente ils restent calmes, plaisantent et se respectent mutuellement. le fait qu’ils comprennent la necessité d’une intervention militaire, pour mettre un terme aux massacres est admirable. »

Le gouvernement ne prévoit pas de masques à gaz pour les touristes, mais déclare qu’en cas d’attaque des masques seront distribués dans les rues

28-08-2013/ I 24 NEWS Article original

Vu d’Europe:

Les Israéliens se préparent déjà au pire

Frappés par les images du massacre chimique aux environs de Damas, les Israéliens retardataires se précipitent dans les bureaux de poste pour recevoir des masques à gaz. Jusqu’à ce jour, 40% d’entre eux n’avaient pas réclamé de panoplies de protection, par insouciance ou je-m’en-foutisme …

Un pourcentage très élevé dans un pays qui se trouve aux premières loges du drame syrien. Dimanche, jour ouvrable en Israël, mais aussi en début de semaine, ils étaient néanmoins quatre à cinq fois plus nombreux à se presser dans les bureaux de poste – centres de distribution – pour se procurer le matériel de protection, surtout des mères de famille.

Celles-ci évoquaient les images télévisées de ces bambins syriens, dans leurs linceuls, victimes de gaz toxiques. Elles s’indignaient de la «passivité» de l’opinion publique des pays occidentaux et exigeaient une intervention militaire devant l’ampleur de «ce crime contre l’humanité».

Des images insoutenables, qui sont allées droit au cœur de beaucoup d’Israéliens. «Si le dictateur syrien n’hésite pas à gazer les enfants de son propre peuple, nous devons nous attendre au pire», disait une de ces mères au bord des larmes. D’autant que les médias se sont empressés de monter en épingle un scénario catastrophe: «En représailles aux bombardements américains de son pays, Bachar al-Assad pourrait jouer à l’apprenti sorcier et ordonner des tirs de missiles syriens à tête chimique en direction d’Israël»

Ces appréhensions sont aussi alimentées par les déclarations tonitruantes en provenance de Téhéran: «Si les USA bombardent la Syrie, la première à être punie sera l’entité sioniste» Des menaces que les dirigeants israéliens ne prennent pas à la légère. La Syrie aurait en effet l’un des plus importants stocks au monde de gaz toxiques et disposerait de centaines de vecteurs, des missiles fabriqués en Russie, en Corée du Nord, en Iran.

Dans ces conditions, un début d’anxiété s’empare peu à peu des Israéliens. Pourtant ceux-ci disent faire confiance à leur armée, qui s’efforce de les rassurer. Les généraux de Tsahal se disent prêts à faire face à toute éventualité.

Mais des experts militaires font valoir qu’il sera impossible aux batteries anti-missiles du Dôme de fer ou au système antibalistique Arrow de détruire en même temps des dizaines de fusées munies d’ogives chimiques. «Certaines d’entre elles», soulignent-ils, «pourraient dans ce cas de figure se faufiler entre les mailles du filet et s’abattre sur Tel-Aviv ou ses banlieues». La région la plus peuplée du pays.

«La meilleure dissuasion d’Israël», affirment encore ces experts, «reste la menace d’une riposte totale, foudroyante». Selon les commentateurs, une attaque surprise à l’arme non conventionnelle contre l’État hébreu serait un acte désespéré, voire suicidaire.
Une délégation israélienne, composée de militaires de haut rang et de conseillers de Netanyahou, s’est rendue à Washington. Elle aurait cherché à convaincre l’Administration Obama de prévenir Israël avant de lancer une opération de bombardement sur la Syrie.

Le temps nécessaire à la défense passive pour distribuer encore plus de panoplies de protection ou d’ouvrir de nouveaux abris publics et aux militaires de se préparer à intercepter un maximum de missiles.
L’ex-ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ne croit pas que Bachar al-Assad soit «assez fou» pour s’attaquer à Israël, mais, dit-il, «nous sommes dans une région du monde qui échappe souvent à toute logique et où le fanatisme aveugle fait souvent loi».

En tout cas, Benyamin Netanyahou a réuni hier après-midi son Cabinet de sécurité. À l’ordre du jour: l’imminence d’une opération punitive américaine: Selon le survivant du camp d’Auschwitz qu’est le journaliste octogénaire Noah Klieger: «Qu’en 2013 des gaz toxiques soient employés contre des civils innocents, cela tend à prouver que l’humanité n’a rien appris, n’a rien compris»

Source : La Liberté, 28 août 2013/ CICAD Article original

TAGS : masques à gaz Armes chimiques Assad Syrie

Défense passive Netanyahou Noah Klieger

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