Entre les allusions d’Obama et les récentes déclarations d’Ehud Barack (Ministre de la Défense) et de Dan Meridor (vice-Premier ministre, chargé des services de renseignement), Netanyahu est sous pression pour prendre rapidement une initiative diplomatique.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été pressé lundi par plusieurs de ses ministres de présenter une initiative diplomatique en direction des Palestiniens, en raison de la dégradation rapide de la position internationale d’Israël.

Selon la radio publique israélienne, M. Netanyahu envisage d’avancer la date de la présentation de cette initiative, prévue pour mai, vu l’isolement croissant de son pays.

D’après des fuites provenant de son entourage, l’initiative devait être dévoilée publiquement lors d’un discours au Congrès américain au cours de la visite que doit effectuer à Washington le 22 mai prochain le chef du gouvernement, à l’invitation du lobby pro-israélien AIPAC.

Mais l’aggravation de l’isolement d’Israël depuis le blocage total du processus de paix, pourrait amener M. Netanyahu à avancer si possible son voyage, selon la radio.

Aucune annonce officielle n’a été faite à ce jour mais les médias israéliens font état d’un projet d' »accord intérimaire » à long terme avec les Palestiniens au lieu de négociations sur un règlement final, alors que la colonisation continuerait au moins dans les blocs d’implantations et à Jérusalem-est annexée.

Les Palestiniens se sont dores et déjà opposés à un tel plan insistant sur un gel total de la colonisation et sur des négociations sur le statut final.

Pour sa part, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a appelé lundi le chef du gouvernement à « prendre une décision audacieuse » pour relancer le processus de paix, le plus vite possible » afin de « sortir Israël de son isolement ».

« Pareille décision doit être prise dans les prochaines semaines et non les prochains mois. Une déclaration en mai devant le Congrès serait beaucoup trop tardive », a-t-il dit à la radio publique.

« Le monde n’accepte pas que nous continuions à régner sur une autre peuple, après 43 ans », a souligné M. Barak en référence à l’occupation de territoires palestiniens depuis 1967.

« Israël fait face à un véritable tsunami de délégitimation de par le monde », a mis en garde M. Barak, censé avoir l’oreille du Premier ministre, bien que son poids politique soit faible, vu qu’il ne représente plus que cinq députés sur 120 depuis sa rupture avec le parti travailliste.

De son côté, le vice-Premier ministre Dan Meridor, chargé des services de renseignement, a exhorté M. Netanhayu à « être proactif, avant qu’une calamité n’arrive, avant d’être isolé ».

« Il faut définir notre but rapidement sous peine de nous retrouver dans une situation comme celle que nous avons vue récemment au Conseil de sécurité de l’ONU », a averti M. Meridor, un modéré au sein de la coalition de droite et d’extrême droite.

L’isolement d’Israël s’est manifesté lors du veto imposé le 18 février au Conseil sécurité de l’ONU par les Etats-Unis à un projet de résolution arabe jugeant « illégale » la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés et demandant son arrêt.

Les 14 autres membres du Conseil, dont les Européens, ont voté en faveur de la résolution.

Face au blocage persistant des pourparlers de paix avec Israël, les dirigeants palestiniens ont appelé de nombreux pays à reconnaître leur Etat à l’intérieur des frontières de juin 1967 –c’est-à-dire l’intégralité de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

JERUSALEM, (AFP) –

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Netanyahu envisage d’avancer la présentation de son nouveau plan diplomatique

En raison de la mauvaise situation diplomatique dans laquelle se trouve Israël, le Premier ministre Binyamin Netanyahu envisage d’avancer son voyage aux Etats-Unis dans les deux à trois semaines à venir pour présenter son plan diplomatique, actuellement en cours de préparation.

A Jérusalem, on attend désormais la réponse de l’administration américaine pour savoir quelles sont ses préférences quant au lieu choisi par Netanyahu pour présenter son plan. L’une des possibilités est que son discours soit présenté comme un événement à part entière – une sorte de « discours de Bar-Ilan 2 » – devant les deux chambres du Congrès américain à Washington. L’autre possibilité serait que Netanyahu présente son plan en mai lors de la réunion de l’AIPAC à Washington.

Selon des sources diplomatiques, Israël doit présenter un plan audacieux qui soit crédible aux yeux de la communauté internationale et qui mette fin à l’effondrement du statut diplomatique d’Israël face à l’initiative palestinienne à l’ONU prévue pour septembre prochain : une reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967. 

Ces derniers jours, les Américains ont fait part de leur réticence face à l’intention de Netanyahu de présenter un plan basé sur des accords intérimaires à long terme, avec une reconnaissance de l’Etat palestinien dans des frontières provisoires. Les Américains estiment que les Palestiniens refuseront cette proposition. En revanche, au bureau du Premier ministre israélien, on entendait un autre son de cloche à ce sujet. Selon des sources au bureau du Premier ministre, Binyamin Netanyahu préfère un « marché global » qui mettra fin au conflit et apportera une solution aux questions fondamentales.

Lors d’entretiens privés, Binyamin Netanyahu a déclaré que les développements récents au Proche-Orient sont une occasion de promouvoir le processus diplomatique. Par ailleurs, ce qui se passe dans la région oblige Israël à faire preuve de fermeté concernant ses besoins en matière de sécurité. Selon lui, tout accord de paix doit inclure la présence de soldats de Tsahal sur le terrain, et ne pas se contenter d’un soutien international.

Concernant la vallée du Jourdain, le Premier ministre souhaite une présence militaire israélienne en certains points mais pas de souveraineté. Seule une telle présence empêchera selon lui le trafic d’armes et la prise de contrôle de la Cisjordanie par des éléments hostiles.

Le plan Netanyahu propose des concessions territoriales immédiates, comme le transfert de territoires qui se trouvent aujourd’hui sous contrôle israélien à l’Autorité palestinienne, la libération de prisonniers, le retrait de barrages routiers et des aménagements supplémentaires pour la population. Des ministres qui se sont entretenus avec le Premier ministre récemment estiment que son discours fera également référence au gel de la construction dans les colonies. L’une des options envisagées par Netanyahu est de décréter le gel de la construction dans les implantations isolées ou dans des zones de discorde jusqu’à nouvel ordre. Cependant, Binyamin Netanyahu devrait également annoncer une construction importante à Jérusalem et dans les grands blocs d’implantation qui resteront sous souveraineté israélienne dans le cadre d’un accord définitif.

Itamar Eichner – Yediot Aharonot

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Temps de réaction

La pression américaine pour qu’Israël reprenne les négociations avec les Palestiniens ne cesse de s’accroître et ce week-end, le Premier ministre Netanyahu a eu droit à une allusion supplémentaire quant à ce que souhaite le président Obama. « Notre engagement envers la sécurité d’Israël reste intact mais il ne faut pas avoir peur de nouvelles opportunités », a déclaré le président lors d’une réunion de donateurs démocrates à Miami. Binyamin Netanyahu est conscient de la pression diplomatique internationale et sait qu’il doit avancer autant que possible son « discours de Bar Ilan 2 », dans lequel il présentera son plan détaillé.

Le scénario d’un discours anticipé se heurte néanmoins à une série d’obstacles. Tout d’abord, son plan diplomatique n’est pas encore clair. Certes, le Premier ministre a commencé à préparer un plan à l’adresse des Américains, dont les composantes essentielles sont la création d’un Etat palestinien dans des frontières temporaires tout en s’engageant à poursuivre les négociations avec les palestiniens sur un accord définitif. Des sources bien informées des relations entre Israël et les Etats-Unis estiment cependant « qu’il n’est pas du tout sûr que la Maison Blanche accepte ce plan, et le fait que Netanyahu l’ait présenté comme un plan israélien le voue à l’échec : les Palestiniens ont déjà fait savoir qu’ils le rejetteraient ».

Un obstacle supplémentaire auquel est confronté ce discours concerne la rencontre avec le président Obama. Netanyahu sait qu’il ne peut pas se rendre à Washington sans rencontrer le président, or une telle rencontre, vu les relations complexes entre les deux dirigeants et l’absence d’un plan diplomatique reste encore incertaine.

A la veille de la reprise des négociations, il semblerait que Netanyahu soit obligé de faire une série de gestes supplémentaires, comme un retrait partiel des territoires situés en zone B, et se mettre d’accord avec les Américains concernant les limites qui seront imposées à la construction dans les colonies.

Autre compte à rebours diplomatique auquel Israël doit faire face : la rencontre du Quartette prévue dans une semaine et demie à Bruxelles. A Jérusalem on craint que le Quartette réponde positivement à la demande palestinienne qui exige de nouveaux paramètres de négociations plus radicaux que par le passé, comme notamment l’affirmation selon laquelle les frontières de 1967 constituent la base des frontières de l’Etat palestinien. Ce mercredi, les représentants du Quartette viendront en Israël et rencontreront l’émissaire israélien pour le processus de paix, Yitzhak Molho.

Eli Berdenstein et agences de presse – Maariv

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