Plusieurs médias français ont tout de suite utilisé le terme controversé de « colons » pour qualifier les trois adolescents.

Dans mon dernier article  » Des pulsions antisémites chez Reuters Article original« , je rappelais un antisémitisme omniprésent, qui est partout et invisible à la fois, comme l’air que nous entoure et que nous respirons.

S’il est nécessaire d’illustrer mes propos, il suffit d’aller voir du coté des médias, une profession qui excelle dans le domaine.

Jeudi soir dernier, trois adolescents juifs disparaissaient, probablement enlevés alors qu’ils faisaient de l’auto-stop dans le Gush-Etzion, une région située au sud de Jérusalem.

Plusieurs médias français ont tout de suite utilisé le terme controversé de « colons » pour qualifier les trois adolescents. Or ce terme s’avère inadéquat puisque si l’un des trois adolescents habite dans l’implantation de Talmon, les deux autres habitent respectivement, l’un à El’ad et l’autre à Nof Ayalon, deux localités israéliennes à propos desquelles il n’existe aucun litige, si ce n’est les revendications des fanatiques ayant juré de détruire l’Etat juif.

Il est regrettable que les médias français se pressent pour adopter leur vocabulaire.

Car s’il est vrai qu’ils ont disparu dans une zone sujette à controverse où les habitants sont couramment appelés péjorativement « colons » par les médias hexagonaux, cela fait-il des adolescents enlevés des « colons » eux-mêmes ? Est-ce que l’otage français Serge Lazarevic, enlevé et retenu au Mali, serait-il devenu malien du fait même de son enlèvement? Est-ce que le journaliste d’Europe 1 Didier François serait devenu syrien parce qu’enlevé et retenu otage en Syrie ?

Si cette volonté des médias français de vouloir absolument rendre le juif israélien coupable quelles qu’en soient les circonstances, est devenue malheureusement banale, la palme de la vulgarité revient aujourd’hui à Euronews.

Dans un article publié sur son site le 15 juin, la chaîne européenne titre :  » Le Hamas a orchestré l’enlèvement des trois jeunes colons, accuse le Premier ministre israélien Netanyahu Article original« .

Maintenant que l’on sait que le terme « colon » relève plus d’une volonté de calomnier que de retranscrire la vérité, pouvons-nous croire que le premier ministre israélien a utilisé la même terminologie ?

Nous avons donc recherché et retrouvé les propos exacts de Netanyahu ( ici en hébreu Article original), prononcés au cours du conseil de ministres auquel l’article et la vidéo d’Euronews font référence.

Il se trouve donc que dans sa déclaration, le Premier Ministre israélien a utilisé uniquement le terme « néarim » נערים qui signifie en hébreu, « jeunes », « garçons » ou « adolescents ». La presse anglo-saxonne a traduit le mot par « teens« , tandis qu’Euronews n’a bizarrement pas trouvé de meilleure traduction que le terme « jeunes colons« .

C’est ainsi que l’honnête citoyen français en quête d’information, reçoit en réponse à sa recherche de la propagande antijuive. En effet, s’il s’agissait de trois jeunes arabes israéliens, il est peu probable qu’Euronews eut été cherché le mot « colons » pour les définir.

Mais ce n’est pas tout. Car cette technique utilisée par des médias douteux qui consiste à mettre sa propre terminologie dans la bouche de la personne à abattre, a un effet dévastateur. C’est le double effet qui secoue : à la désinformation, il y ajoute la haine.

Car il fait passer l’auteur supposé des paroles pour un effronté qui d’une part, commettrait un acte délictueux et qui d’autre part, aurait l’impertinence de trouver ça normal.

Ainsi, en trafiquant son discours, en mettant dans la bouche de Netanyahu le terme « colon », Euronews présente le premier ministre israélien comme un personnage détestable, reconnaissant le vol d’une terre qui ne serait pas la sienne et qui trouverait cela normal.

L’image subliminale du juif fourbe fabriquée par Euronews aura atteint tous les esprits.

Je rappelle aux lobotomisés (on va vous aider) que les territoires appelés « occupés » par les médias sont en réalité « disputés », parler donc de colonisation est hors propos. Je vous invite à lire « Le Monde à l’Endroit » pour commencer votre convalescence.

Il est triste de constater que ce qui fait aujourd’hui office de « presse française » ressemble à un organe de propagande d’une quelconque république bananière islamique versant dans l’antisémitisme, qui n’a plus rien à voir avec le journalisme de Zola, prêt à payer de sa personne pour défendre la vérité.

Après les assassinats de juifs sur les territoires français et belge, je déplore le silence des politiques sur la responsabilité des médias dans le traitement d’Israël dans la presse. Car on ne se radicalise pas seulement en prison. On se radicalise aussi tout simplement devant la télévision en regardant débattre des « spécialistes » qui ne peuvent que séduire en venant gommer les quelques traces de lucidité qui subsistent après le passage du rouleau compresseur antisémite.

Car il n’en faut pas plus pour haïr les juifs d’Israël et tout ce (tous ceux) qui s’y apparente(nt).

L’exemple d’Euronews nous enseigne que si l’on veut éviter la lobotomisation et ne plus être abusé, il vaut mieux maîtriser une autre langue en plus du français .

Je rappelle que Youssouf Fofana, Mohamed Merah et Mehdi Nemmouche sont nés et ont grandi en France.

mardi 17 juin 2014

par Alain Legaret

© copyright Alain Legaret pour Le Monde à l’Endroit Article original

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Arie

Bel article Alain.
Lorsqu’on parle de propagande, les gens ont en général beaucoup de mal à concevoir qu’il s’agit là d’une machine de plusieurs milliards de dollars annuels qui œuvre globalement de manière efficace depuis plus de trente ans. Les stands de propagande palestinienne existaient il y a plus de 20 dans les univ françaises. J’ai retrouvé les mêmes dans les univ canadiennes. Les états unis ne sont plus à l’abri depuis longtemps. Je suis convaincu que les Français ne leurs ont jamais donné bcp de fils à retordre, mais on ne peut pas montrer du doigt tel ou tel media sans avoir conscience qu’ils ne sont que le fruit d’un djihad idéologique bien rodé. Alors lorsqu’une Pamela Geller s’écrie a tout vent « Djihad ideologique ! », « Djihad ideologique ! » et bien tout ce qui reste à dire c’est : ‘trop tard ! trop tard !’
I existaient en France qlq cellules juives courageuses et bien intentionnées mais totalement bénévoles… Le résultat est là et je trouve curieux qu’Israël ait toujours répondu absent sur ce front. Peut-être bien que tout l’argent n’aurait pu dû aller à Kakal après tout!