A la faveur de l’été, un mauvais coup se perpètre à l’éducation nationale et chez les éditeurs qui publient les manuels d’enseignement de l’histoire destinés aux élèves de première de tous les lycées de France et des autres établissements qui les préparent au baccalauréat. Il faut souligner que cette action néfaste se passe sous la présidence de la République de Nicolas Sarkozy, qu’on sait hostile à toute forme de négationnisme. Or c’est bien de négationnisme qu’il s’agit ici et, nous allons le voir, d’une façon particulièrement perverse.

La nomination est une décision grave, mais plus grave encore est celle de dé-nommer. Une circulaire, parue dans le bulletin officiel spécial n°7 de septembre 2010 de l’éducation nationale, insistait sur la nécessité de supprimer le terme « Shoah » des manuels scolaires. Circulaire d’autant plus remarquable qu’elle prétendait faire suite au discours prononcé par Nicolas Sarkozy lors d’un précédent dîner du CRIF et dans lequel, après avoir utilisé plusieurs fois et avec le plus grand naturel le mot « Shoah », il proposait que chaque enfant juif assassiné soit parrainé par un lycéen français du même âge. Ce propos présidentiel n’ayant pas plu à tout le monde, Nicolas Sarkozy avait chargé Xavier Darcos, alors ministre de l’éducation nationale, de réunir une commission afin que sa pensée soit mise en œuvre tout en tenant compte des protestations. Cette commission était présidée par Madame Waysbord-Loing, inspectrice générale honoraire de l’éducation nationale, elle comprenait, outre des spécialistes de la seconde guerre mondiale, des personnalités comme Simone Veil, Serge Klarsfeld et moi-même. Un ouvrage de référence a d’ailleurs été publié à partir des travaux de ladite commission.

Etrangement, le bulletin officiel de l’éducation nationale réclamant la mise au rebut du terme « Shoah » a été publié un temps relativement court après cette parution. A ceux qui s’étonnaient, il était alors répondu que le bulletin officiel n’était pas le journal officiel de la République et qu’il ne reflétait qu’une « tendance » de l’éducation nationale. Tendance à la peau dure et bien en cour si l’on peut dire. Il y a une douzaine d’années, après une réunion à Stockholm de tous les chefs d’Etat et de gouvernement accompagnés de leurs ministres de l’éducation nationale, dont le but était d’élaborer un compendium sur la Shoah qui aurait force de loi et d’usage dans le monde entier, M. Dominique Borne, doyen de l’inspection générale d’histoire au ministère français de l’éducation nationale, déclarait sans précaution ni fard : « Il faut bannir le mot “Shoah” des manuels, car c’est un mot étranger. »

M. Borne n’est plus doyen, mais il demeure puissant et sa tendance semble largement majoritaire, il est en tout état de cause suivi par les éditeurs de manuels mis en vente à la rentrée 2011, puisque le mot de Shoah n’y apparaît plus sauf, pour certains, en note de bas de page indiquant que c’est le terme par lequel Israël désigne… quoi au fait ? Le manuel des éditions Hachette, qui suit à cent pour cent la recommandation du bulletin de l’éducation nationale, nous le dit on ne peut plus clairement : il faut utiliser désormais le mot « anéantissement ».

Formidable tour de magie : il n’y a eu nul décret gouvernemental, nul vote du Parlement, rien d’autre que le bon plaisir et le parti pris de ce qu’on ne peut qu’appeler une caste : n’ayant à répondre de rien, elle se permet de débaptiser, dans l’ombre et à la sauvette, un événement historique majeur, de frapper d’interdiction un vocable qui, pour le désigner, pour le nommer, s’était imposé de lui-même dans la plupart des pays, en un très court laps de temps, les ayant gagnés l’un après l’autre comme un feu de brousse.

J’entends M. Borne et tous ceux qui ont embrassé sa cause s’exclamer : « Ah ! C’est normal, Lanzmann, auteur du film Shoah, défend son territoire. » Bassesse ordinaire. Si, après la diffusion de Shoah, le film est devenu éponyme, si celui-ci a donné son nom à ce que, pendant les douze années où j’ai travaillé à sa réalisation, je ne parvenais pas à nommer, parce qu’il s’agissait en vérité de quelque chose d’innommable, sans précédent dans l’histoire des hommes, je ne l’avais ni voulu, ni prévu. J’aurais trouvé juste que mon film soit sans nom. Choisir, comme je m’y suis résolu au dernier moment, le terme Shoah, alors que je ne comprends, ni ne lis, ni ne parle l’hébreu, était pour moi une autre façon de ne pas nommer. Mais même pour ceux qui maîtrisent la langue hébraïque, le mot Shoah, qui revient à plusieurs reprises dans la Bible, est inadéquat car il ne désigne pas spécifiquement un pareil massacre de masse commis par les hommes contre d’autres hommes, il peut s’agir aussi bien d’un tremblement de terre ou d’un tsunami.

Ce n’est pas moi qui ai décidé, c’est ce que Hegel appelait l’Esprit objectif. J’en parle en vérité et avec détachement. Shoah est devenu un nom propre, il ne désigne rien d’autre que l’événement qui porte ce nom. Toutes celles, tous ceux qui ont souscrit au terme Shoah , qui l’ont adopté d’emblée, reconnaissaient par là même le caractère inouï de ce qui est arrivé aux Juifs : pour eux, même inadéquat, ce mot hébreu non traduit, qu’il ne fallait surtout pas traduire, épousait au plus près la spécificité juive du désastre. Génocide, extermination, anéantissement, sont des noms communs qui ont besoin d’un adjectif les qualifiant. C’est ainsi qu’on peut lire dans certains des nouveaux manuels (Magnard, Hatier) la formule « génocide juif » et dans d’autres (Nathan Le Quintrec) celle de « génocide nazi ». Qui génocide qui, c’est une autre affaire, qui en dit long sur l’imprécision des rédacteurs et la bouillie à laquelle les conduit le refus pas du tout innocent du mot « Shoah ». Pour reprendre une phrase du même Hegel, nous sommes dans « la nuit où toutes les vaches sont noires ». Le XXe siècle est en effet présenté et caractérisé comme « le siècle des anéantissements ». Savoir si la guerre contre le nazisme était une juste guerre n’intéresse pas nos nouveaux concepteurs, qui mettent en parallèle et sur le même plan les bombardements des villes allemandes par l’aviation alliée, Hiroshima, et la Shoah. Pardon, non, l’anéantissement. C’est une vieille histoire : refuser l’unicité ou la spécificité des événements historiques, les noyer dans des catégorisations abstraites et réductrices, tout cela se préparait de longue date. Aujourd’hui on passe à l’acte. Le mot « Shoah » est éradiqué, mais pour la première fois, dans un manuel d’histoire (Hachette), apparaît celui de « Nakhba », terme en miroir, forgé par les Palestiniens pour nommer leur propre catastrophe : la création de l’Etat d’Israël. Lequel Israël tient très peu de place dans ces nouveaux livres, qui prennent les choses de plus haut, faisant référence au seul « Moyen-Orient, foyer de conflits ».

Ces manuels, par ailleurs, parlent tous, d’une seule voix, de « l’anéantissement  des Juifs et des Tziganes ». Les Juifs sont au premier chef responsables de l’égalisation impliquée par l’emploi de la copule « et », même si, sur le plan des chiffres, elle ne correspond à rien de réel. Lorsqu’on a rappelé le gazage de quelques milliers de Tziganes en août 1944, dans les crématoires de Birkenau, la fraternité humaine et l’horreur de la même mort déchirante nous commandait de souscrire à l’identification sans penser que celle-ci servirait à occulter ce qu’il y a eu d’unique dans la Shoah. Moralement, ce refus du quantitatif était une position juste. Elle conduit pourtant aujourd’hui au même résultat que la trouvaille de « l’anéantissement ». Nul n’a jamais pu dire, n’a jamais su, combien de Tziganes ont été tués par les Nazis, c’est ce que me déclarait Raul Hilberg et ce que reprennent les quelques historiens fiables qui se sont penchés sur la question. On sait qu’il n’y a eu, pour les Tziganes, aucun plan, aucune volonté exterminatrice systématique. Il y avait à Birkenau un camp tzigane, dans lequel hommes, femmes et enfants ont vécu ensemble de longs mois, sans être jamais séparés et les gazages d’août 1944, vite interrompus d’ailleurs, furent le produit de rivalités et de luttes internes au sein de la hiérarchie SS. D’autres Tziganes furent tués au cours des années de guerre, sans qu’il soit possible d’assigner un chiffre formel, ce qui permet les extrapolations les plus extravagantes.

Luc Chatel, l’actuel ministre de l’éducation nationale, est sûrement un homme de bonne foi et de bonne volonté, c’est ce que je retiens des propos qu’il m’a tenus. Je pense qu’il n’a pas été indifférent à l’importance de la question du nom, lorsque je lui en ai parlé. Je lui ai dit aussi que les ministres passent et que la réalité du pouvoir, dans son ministère comme dans d’autres, est entre les mains de ceux qui restent et sont inamovibles, comme les membres de la caste des inspecteurs généraux. Jack Lang, qui fut deux fois ministre de l’éducation nationale, avait demandé qu’un DVD, à l’usage des lycéens, soit réalisé à partir d’extraits de Shoah, non pas une version courte du film, mais six séquences emblématiques, accompagnées d’un livret pédagogique, qui, après un exposé général sur le film Shoah, étudiait chacune de ces séquences, plan par plan. Il s’agissait d’un travail impeccable et j’ai été, à maintes reprises, commenter tout cela et répondre aux questions dans des lycées de banlieue, réputés « difficiles ». Par l’intermédiaire du CNDP, ce DVD fut distribué gratuitement à tous les lycées de France ( ce qui ne signifie pas qu’il a atteint tous ceux à qui il était destiné…). En ces temps, pas si lointains, il n’était pas obscène d’utiliser dans un cours le terme « Shoah », et il était inimaginable qu’un Inspecteur Général mît à pied une enseignante au prétexte qu’elle avait utilisé quatorze fois le mot « Shoah » dans la même leçon d’histoire. Cet inspecteur général-comptable s’était trompé de métier, mais il débusquait ce qui se cache derrière cette guerre du nom : ce n’est pas au mot seul qu’ils en ont, c’est à la Chose.

Jack Lang m’a accompagné plusieurs fois dans les lycées et eut l’occasion de mesurer l’intérêt et la passion des élèves, en majorité maghrébins et noirs. Mais après lui, un autre ministre de l’éducation nationale reprit le flambeau et vint avec moi dans plusieurs établissements, s’enthousiasmant lui-même de l’enthousiasme des élèves. Ce ministre s’appelait François Fillon. Il n’est pas possible qu’un président de la République comme Nicolas Sarkozy et un premier ministre comme François Fillon laissent se perpétrer sans réagir le mauvais coup qui est l’objet de cet article. Dans le cas contraire, il faudrait évidemment, par simple souci logique, débaptiser le Mémorial de la Shoah, qui deviendrait « Mémorial de l’anéantissement » (sic !) et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, rebaptisée Fondation pour la Mémoire de l’anéantissement (re-sic !)

Claude Lanzmann

Le Monde.fr

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KM

Pour répondre à Kalou, il n’y a pas que les survivants qui sont en vie qui peuvent témoigner des horreurs de la Shoah. Personnellement, mon arrière grand-père, ma grand-mère, ma tante de 24 ans, mon grand-oncle ont été déportés en 1942 en France et Juillet 1945 pour mon arrière grand-père en Hongrie. Je porte donc dans mes veines l’histoire de ces gens et je ne supporte pas que la Shoah soit à ce point banalisée 60 ans après, que l’on essaye de faire comme si elle n’avait pas existé. La nier, c’est l’annihiler. La supprimer, c’est refuser aux descendants de ces déportés le droit à la parole à ce sujet. L’effacer et l’oublier, c’est aussi donner libre cours à ceux qui haïssent les Juifs de recommencer, et c’est leur donner crédit de recommencer avec un sentiment d’impunité. C’est pourquoi il est important, à la fois pour les descendants et pour l’Humanité entière que cette honteuse partie de l’Histoire ne disparaisse pas. Mais est-ce vraiment le but des Etats concernés ? Je commence à sérieusement en douter ; ces Etats Européens préfèrent avoir la mémoire courte !

Armand Maruani

dami , vous êtes sûr que vous vous n’êtes pas trompé de site ?

Forumeurcom

Une guerre sur les mots n’est jamais innocente.

Le bannissement du mot SHOAH prend simplement sa place parmi d’autres bannissements, boycotts, exclusions, désivestissements, sanctions… A quoi donc prépare-t-on les esprits des élèves de 1ere ?

Dans le contexte de l’enseignement de l’histoire, bannir SHOAH -mot tellement spécifique et intraduisible- du vocabulaire de l’enseignant, et recommander l’utilisation d’un mot anéantissement, plus banal, c’est banaliser la SHOAH elle même, et n’en faire qu’un « détail de l’histoire ». Inquiétant.

Armand Maruani

Merci Monsieur Lanzmann . Vous êtes toujours là , avec ce grand courage , quand une voix doit s’élever contre l’ignominie . Que D….vous garde .

dami

Nous avons, par souci d’entière honnêteté, le désir de rajouter quelques réflexions à notre texte, au risque de choquer peut-être quelques personnes (nous nous en excusons car ce n’est pas notre intention). Nous avons dit que la Parole était Dieu notre Seule source d’inspiration. Nous devons donc rajouter que, conformément à la pensée de Dieu, nous aimons aussi les peuples de confession musulmane et prions aussi régulièrement pour eux. Dieu les aime aussi, comme toutes ses créatures. Il dit Lui-même :

« … Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »/ I Timothée 2/3et4. – « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées. »/I Timothée 2/8.

« Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue…. »/Apocalypse 7/9

Nous sommes entièrement convaincus que Seul le Prince de la Paix, Jésus, peut apporter la paix véritable entre les peuples. Lui Seul n’a aucune pensée partisane et a le même Amour pour tous.

dami

Nous sommes, mon mari et moi-même des chrétiens évangéliques et seule La Parole de Dieu a autorité dans le domaine relatif à Israël. Il est « la prunelle de l’oeil de Dieu » et celui qui s’attaque à lui s’attaque à Dieu Lui-même. Quelles que soient les décisions qui vont être prises à son sujet, Seul le plan de Dieu à leur égard s’accomplira. Nous savons toutefois que de nombreuses souffrances les attendent encore avant la reconnaissance de leur Messie, Yeshua. De ce fait, nous aimons ce peuple et prions régulièrement pour eux.

kalou

Shalom et merci pour cette information qui vient s’ajouter à toutes les autres. Les juifs, Israël et toute leur histoire ne cessera jamais de faire couler de l’encre, malheureusement pour servir la haine. Comme écrit plus haut les vrais chrétien, ceux qui aiment Jésus le Messie aimeront aussi les juifs et heureusement il y a encore beaucoup de témoins direct de la shoah. Ils sont très agés, mais souvent forts et actifs; je parle des survivants de l’holocauste et ils ne se tairont pas, tant qu’ils auront un soufle de vie il feront vivre l’histoire et ils en ont été bien obligé puisque l’antisémitisme n’a jamais disparu. Toute leur vie ils l’ont vécue avec ces images de l’horreur, sans consolation, sans pouvoir oublier sans pouvoir en guérir. La blessure ne se referme pas puisqu’ils sont toujours persécuter. Changer les mot, voilà un moyen moderne de les torturer. D.ieu est leur D.ieu et rien sur cette terre n’est invisible ou inaudible pour Lui. Celui qui bénira Israël sera béni, celui qui maudira Israël sera maudit, que celui qui a des oreilles entende…

Paix sur Israël!

Chesther

C’est toujours le même problème, les MINORITES sont laissées de côté ne favorisant que très peu les urnes pour 2012. Mais quand même, une réflexion s’impose, ne vaut-il pas mieux une minorité efficace plutôt qu’une majorité qui plombe le pays où elle se trouve ? OUI, j’ai déjà prévenu ma fille de réjoindre son frère en Israël dans le cas où cette majorité risque de prendre l’avantage qui s’annonce déjà malheureusement !

yacotito

Merci Michel. Il n’est pas facile de vivre avec la haine d’autrui, alors ces quelques mots, pleins de bonté, nous vont droit au cœur. Nous ne demandons que de vivre en paix sur un minuscule bout de terre et d’aimer D. à notre façon, malheureusement certains pensent que c’est déjà trop.

Belindamichel

Je soutient à fond de ne pas effacer le mot et l’histoire de la schoah et jérusalem doit rester la capitale d’israel. Nous sommes des chrétiens évangélique NOUS AIMONS ISRAEL ET NOUS SOUTENONT CE MERVEILLEUX PEUPLE QUI EST LE PEUPLE DE DIEU IL A CHOISI CE PEUPLE , nous sommes pour le grand israel tout chrétients doit soutenir et aimer cette nation et ces habitants.

KM

C’est bien ce qui a été reproché à Catherine PEDERZOLI, le fait de (trop) employer le mot Shoah. C’est pourquoi elle a eu tous ces ennui et a été mutée dans un Lycée Chic, pour la faire taire.
Et oui, aujourd’hui en France, mode oblige, il ne faut surtout pas chatouiller la susceptibilité de nos concitoyens Musulmans, sinon ils risqueraient bien à nouveau de faire brûler des voitures et de commettre des attentats ! Ni celle de nos concitoyens non-Juifs et non-Musulmans, qui eux en ont assez d’entendre parler de la Shoah ! Élections de 2012 obligent, il faut caresser dans les sens du poil à la fois l’électorat chrétien qui ne supporte pas les Juifs et l’électorat issu de l’immigration qui lui est nombreux et représente une manne économique non négligeable. Le tort des Juifs ? N’être que 600 000 en France ! 60 ans après, aucune leçon n’a été tirée de ce massacre qu’a été la Shoah (à la fois pour les Juifs, les Homosexuels, les Tziganes…). Fort heureusement pour nous les Juifs ISRAEL existe et nous ne sommes pas collabo, mais uniquement Sionistes, ce qui laisse quand même une issue de secours !