Le candidat centriste espère sortir du «faux plat» des sondages.

François Bayrou voit deux risques pour la France: le premier serait la «division», le second, l’«illusion». Le premier, donc, serait le fait du président sortant, Nicolas Sarkozy. Le second porté par le socialiste, François Hollande.

Invité jeudi soir de l’émission «Des paroles et des actes» sur France 2, le candidat centriste à la présidentielle en a profité pour dénoncer «les sujets plus artificiels les uns que les autres» de ses challengers UMP et PS.

Or, s’indigne-t-il, «on ne parle plus de la dette».

À quarante-cinq jours du premier tour, l’ancien troisième homme de 2007 sait que les prochains jours seront décisifs pour relancer sa campagne.

Lui-même reconnaissait récemment avoir essuyé un «faux plat» dans les sondages, qui le créditent toujours entre 12 et 15 % d’intentions de vote. Mais c’est «un bon socle», se rassure-t-il.

Pour autant, son entourage reconnaît être devant un problème: «François ne parvient toujours pas à transformer sa popularité, qui est forte dans les études qualitatives, en intentions de vote.»

Alors, peut-il encore rebondir? Bayrou répète que sa détermination est intacte et que «rien ne le fera dévier de (sa) route».

Ainsi, quand sur le plateau de France 2, on lui demande s’il pourrait, lui aussi, quitter la politique en cas d’échec.

«Certainement pas!», répond-t-il, ajoutant n’avoir «jamais envisagé l’échec». Une allusion au chef de l’État, qui, jeudi sur BFMTV-RMC, a annoncé qu’il quitterait la vie politique en cas de défaite en mai. «Lorsque Nicolas Sarkozy s’exprime ainsi, on a l’impression qu’il prépare sa sortie.

Il y a quelque chose d’un peu crépusculaire», observe-t-il.

Et il ajoute: «Je ne crois pas que la politique soit une carrière (…). C’est autre chose.

Lorsqu’on y croit, c’est un engagement pour défendre un pays et des idées.»

Surtout, «l’hypothèse, pour moi, de ne pas être au second tour n’existe pas».

Dans le public, Marielle de Sarnez, sa directrice de campagne, Yann Wehrling, porte-parole du MoDem et ancien secrétaire national des Verts, ou encore l’ancien ministre et cofondateur de l’UMP Philippe Douste-Blazy esquissent un sourire.

Pour «Douste», la situation serait assez simple:

«Dans les sondages, Bayrou est le seul à pouvoir battre Hollande», expliquait-il la veille.

Sur Twitter, les Jeunes démocrates notent que leur champion «a mangé du lion».

Oral réussi?

Pour ses proches, la force de Bayrou résiderait dans sa «cohérence».

Mais, du bout des lèvres, d’autres reconnaissent que «paradoxalement» cette cohérence peut aussi sembler une faiblesse.

«Contrairement à d’autres, pour ne citer qu’Hollande, Bayrou n’est pas dans la surenchère de promesses intenables.

C’est vrai, peut-être devrait-il être plus dans une démarche de produits d’appel et créer ainsi un buzz positif autour de ses propositions», observe l’eurodéputé Robert Rochefort.

D’autres proches voient un début de dynamique dans le soutien, mercredi, de dix-huit sénateurs.

Y aura-t-il un mouvement similaire du côté de députés?

«Si un sondage donne François à 17 %, nous aurons une réaction en chaîne», estime encore Rochefort.

En attendant, jeudi, Bayrou a dévoilé le fond de sa pensée:

«Mon espoir n’est pas de rallier Hollande, c’est de battre Sarkozy au premier tour et Hollande au second.»

Ce qui ne l’a pas empêché d’envisager, face à son contradicteur PS de la soirée, Manuel Valls, qu’ils puissent un jour se retrouver…

Rodolphe Geisler

Vendredi 09/03/2012

http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/08/01039-20120308ARTFIG00813-bayrou-croit-toujours-au-second-tour.php

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