La condamnation, dimanche, de deux soldats Guivati nous rappelle à quel point certaines décisions de la Cour suprême doivent être remises en cause, en termes de stratégies militaires. C’est ce qu’affirmait, mercredi, le professeur Asa Kasher, auteur du code d’éthique de l’armée israélienne.

PHOTO: CHAÎNE 10 , JPOST

« Ce qu’ont fait ces deux soldats est mal », concède Kasher. « Mais il y a des moments où l’utilisation de la population civile ennemie, pour limiter une situation potentiellement explosive, est non seulement moralement permissible mais est également susceptible de sauver des vies. »

Dans le cas où un suspect terroriste se barricade dans un bâtiment, les voisins aident très souvent à pacifier la situation, explique Kasher. Plus encore, les voisins ont souvent un intérêt à empêcher Tsahal de détruire l’immeuble en question parce qu’ils y vivent aussi. Et lorsqu’ils sont de la famille du terroriste, ils veulent généralement lui sauver la vie. « S’ils interviennent de leur plein gré, alors ils devraient y être autorisés », estime le professeur.

Une pratique controversée

Dimanche, le tribunal militaire du commandement militaire sud a décrété que deux soldats de l’unité Guivati avaient agi de manière inappropriée en ordonnant à un jeune garçon d’ouvrir plusieurs sacs qu’ils soupçonnaient de contenir des explosifs, pendant l’opération Plomb durci. Les deux hommes encourent une peine de trois ans de prison.

Tsahal qualfie de « procédure de voisinage » le recours aux civils du camp ennemi pour accomplir des tâches généralement effectuées par les soldats eux-mêmes. En 2005, la Cour suprême a toutefois prononcé cette procédure illégale, conformément au droit international. A l’époque, le président de la Cour, Aharon Barak, estimait que « par principe, les habitants locaux ne peuvent renoncer à leurs droits, conformément à l’article 8 de la 4e Convention de Genève ». Et cela, même si une quelconque coopération est offerte, en vue de mettre fin à des confrontations violentes, par exemple.

Kasher, professeur de philosophie à l’université de Tel-Aviv, a rédigé L’esprit de Tsahal (Rouakh Tsahal) en 1994. Il a également participé à remettre à jour le code d’éthique de l’armée en 2001. Enfin, Kasher a co-écrit, avec le général Amos Yadlin, Onze principes pour combattre le terrorisme, l’une des bases de la formation des soldats israéliens.

Par MATI WAGNER – JPost.

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