La fête de Hanouccah que nous allons célébrer à la fin du shabbat qui vient commémore des événements qui se sont produits en 165 avant l’ère chrétienne, soit plus de 1000 ans après la mort de Moïse. Autant dire que la fête de Hanouccah n’est mentionnée nulle part dans la Torah.Cette fête commémore la victoire obtenue par les Hasmonéens, une famille de prêtres hébreux, contre l’envahisseur grec qui avait profané le Temple et asservi les hébreux. Notre texte spécifique à la fête de Hanouccah, que nous lirons au milieu de la Amida, commence d’ailleurs par la phrase
De nombreuses explications midrashiques existent, quant à l’explication du nom de cette fête. Au sens littéral, Hanouccah (חנוכה) signifie « inauguration », car le Temple fut inauguré à nouveau, après avoir été purifié des souillures commises par les grecs.
Une autre interprétation très connue découpe ce mot en deux autres mots :
qui signifie « ils ont campé », au sens de « ils se sont posés » ou « ils se sont reposés », et
qui est l’écriture hébraïque du nombre 25 – les lettres sont utilisées en hébreu pour compter – ; or la fête de Hanouccah a lieu le 25 du mois de Kislev. Ainsi le nom lui-même de cette fête indique que les hébreux se sont « posés » au 25 Kislev.
Il y a un passage de la Torah où le mot Hanou חנו, revient inlassablement, comme une litanie : c’est dans la Parasha de Mass’éi מסעי qui est lue exactement deux shabbatot avant Tisha Béav. Cette parasha, comme son nom hébraïque l’indique, donne la liste des déplacements de hébreux dans le désert. Elle donne inlassablement la liste de leurs campements, avec des versets dont la structure répétitive est : Vayiss’ou mé- XXX Vaya’hanou bé-YYY – Ils ont voyagé de XXX et ils ont campé à YYY.
Ce passage se trouve dans le livre de Bamidbar (Nombres) au chapitre 33.
Dans cette liste, le vingt-cinquième campement, la vingt-cinquième fois que le mot Hanou est utilisé, au vingt-cinquième Vaya’hanou, qui est au verset 29
nous trouvons ceci :
Et à Hanouccah, nous avons dit que nous campions au 25 du mois de Kislev …
Comment ne pas y voir une allusion de la Torah à cette fête de Hanouccah, dont les évènements, dirigés par la famille des Hashmonaïm, se sont produits plus de 1000 ans après la fin du récit de la Torah ?
Jacob Ouanounou