Ils mangent des fallafel en marchant, adossés à un mur ou assis par terre devant une enseigne. La rue des Rosiers (IVe) bourdonne toujours autant de monde, grâce à ses restaurants aux spécialités israéliennes et à leurs fameuses boulettes de pois chiches.

Cinq enseignes dans la rue proposent ce sandwich et s’arrachent la clientèle alors que la forme est la même avec, en plat vedette, un falafel servi dans une pita, accompagné d’une sauce et de quelques légumes. A consommer sur place ou à emporter autour de 8 €, quel que soit le restaurant.

A l’As du Fallafel, au 32-34 de la rue des Rosiers, la file d’attente s’étend sur plusieurs mètres. « Mais ça défile vite » assure Charlotte, une habituée de 21 ans. « L’attente varie entre 10 et 30 minutes environ », précise Ruben, 17 ans, qui hésite à s’insérer dans la file. Installée depuis 1979, cette affaire familiale s’est imposée comme une institution.

« L’As » insiste sur sa renommée. Sur les murs, les serveurs posent en compagnie de stars, comme Vanessa Paradis ou Lenny Kravitz. « Chez nous, les gens savent ce qu’ils vont manger, lance Guy, employé de l’As et gendre du gérant. Nos produits sont frais et sous le contrôle du Beth-Din (NDLR : une certification donnée par le Consistoire de Paris) ».

Chacun tente d’alpaguer les passants

En face, Mi-Va-Mi, au 23, la carte séduit aussi touristes et Parisiens. « On fait la queue moins longtemps et il y a un bon rapport qualité-prix. Je me régale toujours », affirme Caroline, 19 ans, en poussant la porte de Mi-Va-Mi.

Le duel Mi-Va-Mi et l’As est rude. Pour la bonne marche du commerce, il faut alpaguer les passants avec sourire, mais avec efficacité la clientèle. « Falafel, shawarma… C’est par ici ! » lancent les uns et les autres. A l’As, des employés équipés de talkies-walkies prennent les commandes directement, afin de gagner du temps et accrocher le client. Dans les coulisses, la bataille est aussi juridique.

A l’angle de la rue des Rosiers et de la rue des Ecouffes, le local loué depuis 1998 par Mi-Va-Mi a été racheté par son rival direct. « Le bail, qui prend fin en juillet 2016, ne sera pas renouvelé, confie Martine, gérante du restaurant. Mais je ne compte pas me laisser faire. Les procédures sont en route. A priori, on en a pour huit ansà se battre ». A l’As du Fallafel, on préfère ne pas évoquer ce dossier délicat. « Tout se passe bien », affirme Guy.

Plus loin, chez Marianne, à l’angle de la rue des Hospitalières Saint-Gervais, chez Hanna, au 54 de la rue des Rosiers et au King Falafel Palace, au 26, chacun compte les points. « On est plus haut dans la rue, donc un peu à l’écart de cette concurrence », se réjouit un serveur King Falafel Palace… tout en grappillant une part du marché.

« Ca rassure de voir que le restaurant attire autant » Assis sur un banc du square Charles Victor Langlois (IVe), Kevin, 23 ans, et Will, 20 ans, goûtent pour la première fois au fameux sandwich de l’As du Fallafel. « J’avais déjà entendu parler de cette adresse mais je n’y étais jamais allé avant, confie Kévin, visiblement satisfait de la qualité du produit. J’y retournerai ». La file d’attente n’était pas aussi longue que les deux amis l’imaginaient. « Nous avons été servis assez rapidement. Mais ça rassure de voir que le restaurant attire autant de monde », poursuit-il. Son porte-monnaie, lui, s’en sort pour 8 €, boisson comprise.

LP

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