ERBIL – Au moins six membres des Gardiens de la Révolution Islamiste Iranienne et deux combattants des Peshmergas ont été tués, lors d’un regain d’affrontements dans l’ouest de l’Iran, selon une version officielle. Les bases iraniennes près de Bokan ont, également, été attaquées par les Forces des Peshmergas.

« Un groupe de nos combattants Peshmergas est tombé dans une embuscade tendue par les forces iraniennes, près de la zone de Bolfat, où ils s’apprêtaient à mener une série d’activités politiques le 6 septembre,  » a déclaré à ARA News, Mouloud Swara, membre du Comité Central et Représentant du Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran (KDP-I) au Royaume-Uni.

« Cela a commencé quand l’un de nos camarades a marché sur une mine explosive, qui avait été déposée par les Gardiens de la Révolution Islamiste Iranienne. Après la première explosion, les forces iraniennes ont commencé à bombarder et à tirer contre le groupe de Peshmergas », dit-il.

« Les Peshmergas ont répliqué à l’attaque et les échanges de tirs ont duré au moins vingt minutes. Le groupe de Peshmergas a réussi à repousser l’assaut et ensuite, à quitter ce secteur. Parmi les conséquences de ces heurts armés ont doit relever la mort de deux Peshmergas, Azad Ali et Amir Nadir et le fait qu’un autre Peshmerga a été blessé » rapporte Swara. 

Au moins six Gardiens de la Révolution Islamiste Iranienne ont été tués et au moins quatre blessés lors de ces affrontements.

« Les forces armées iraniennes ont récemment augmenté leurs activités militaires dans la partie ouest du pays, en particulier Oshnawieh, Sardasht et Piranshahr. Téhéran a fréquemment mis la pression sur les partis politiques de l Région du Kurdistan du Nord de l’Irak, en leur demandant de faire pression sur les partis kurdes, dont le nôtre, pour qu’ils mettent fin à leurs activités politiques en Iran », a déclaré le responsable à ARA News. 

« Il n’est pas question que nous pliions  à quelque pression que ce soit et notre combat continuera jusqu’à ce que notre peuple jouisse de sa liberté et de ses droits proclamés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Avec environ 2.000 Peshmergas basés dans les régions frontalières lointaines, le KDP-I est considéré historiquement comme l’organisation militaire la plus imposante pour affronter la République Islamiste d’Iran », déclaré Swara.

S’exprimant à ARA News, le responsable des Relations Etrangères au sein du Parti Démocratique  Iranien du Kurdistan (PDK-I différent du KDP-I), Loghman Ahmedi a également déclaré que les Peshmergas du PDK-I se sont  affrontés à l’Iran. 

« Nos Peshmergas ont mené plusieurs opérations à Bokan, hier (dimanche 11 septembre) », a t-il dit.

Le KDPI est différent du PDK-I. Lors de sa convention de 2006, les membres du PDK-I ont élu Mustafa Hijri comme dirigeant, contraignant le mouvement à une rupture qui est à l’origine de la création du KDP-I sous la direction de Khalid Azizi et du PDKI sous la direction d’Hijiri, selon ce que rapportait alors l’agence de presse kurde Rudaw, en 2012. 

Le 6 septembre, le PDK-I a déclaré que ses forces ont mené deux opérations contre les bases de l’armée iranienne près de la ville de Bokan.

« Ces opérations ont été conduites à la suite d’un certain nombre d’attentats terroristes et d’embuscades contre les forces des Peshmergas du PDK-I et des responsables du parti dans l’Est du Kurdistan, conduites par le Corps des Gardiens de la Révolution Islamiste Iranienne (CGRI) », déclare le PDK-I dans un communiqué.

« Le régime iranien a aussi mené une vague d’exécutions de prisonniers politiques et prisonniers de conscience kurdes, en plus de tuer des civils kurdes de façon quotidienne », ajoute ce communiqué ».

Les affrontements entre les groupes kurdes d’Iran et le CGRI d’Iran, ont éclaté le 15 juin et se poursuivent depuis lors. Le régime iranien a accusé l’Arabie Saoudite de soutenir les groupes kurdes, mais les Kurdes ont rejeté ces accusations.

Un bombardement récent des zones kurdes de la frontière avec le Kurdistan d’Irak par les Forces iraniennes a provoqué au moins cinq blessés civils, dont trois enfants et le déplacement de dizaines d’autres.

Ceng Sagnic, chercheur au Centre Moshe Dayan d’Etudes Moyen-Orientales et Africaines, a déclaré à ARA News que les Kurdes d’Iran tentent de gagner un nouvel ancrage dans les politiques régionales. 

« Ces affrontements en augmentation résultant essentiellement du fait que les partis kurdes iraniens cherchent un nouvel ancrage dans les politiques régionales, au moment où l’influence de l’Iran s’accroît rapidement » signale Sagnic.

Les Forces Iraniennes des Peshmergas bénéficient aussi du soutien apporté par la coalition dirigée par les Etats-Unis au profit des Peshmergas kurdes d’Irak, puisqu’ils reçoivent, au même titre qu’eux, un entraînement pour vaincre Daesh.

L’Associated Press (AP) a rapporté que les groupe kurdes d’Iran du parti pour une Vie Libre au Kurdistan (PJAK) est entraîné par les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis, dans le cadre dela guerre livrée à Daesh. Ils ont joué un rôle crucial sur le front de Kirkouk, en repoussant les offensives de Daesh.

Reportage de : Wladimir van Wilgenburg

Source: ARA News

Adaptation : Marc Brzustowski

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