Documentaire : deux mille ans de haine du judaïsme
De l’antisémitisme, seule l’histoire récente est connue, de l’affaire Dreyfus à la Shoah. Un documentaire remonte le temps beaucoup plus loin.
Un documentaire approfondi cible l’intolérance et la persécution à l’égard des Juifs bien avant l’affaire Dreyfus à la Shoah. Il est étayé par les témoignages d’une pléiade d’historiens, de psychanalystes, d’anthropologues et de théologiens. Tous décryptent la construction de la haine des Juifs, ses motivations religieuses, politiques ou économiques. En bonne place, les voix historiques de lanceurs d’alerte, de l’abbé Bernard de Clairvaux au XIIe siècle jusqu’à celle de l’avocat Robert Badinter contre le négationnisme et les « faussaires de l’histoire ».
Ce sont les va-et-vient, les creux et les pleins, les crises de la haine virale contre les Juifs que documente cette longue rétrospective. Elle s’ouvre en 38 après J.-C. à Alexandrie et se termine sur les tueries de Toulouse (2012) et de l’Hyper Cacher (2015). Ces persécutions à répétitions, de siècle en siècle, auront « paradoxalement renforcé l’existence de la communauté juive, qui s’est structurée à force d’être ramenée à une identité fantasmée », conclut la voix off en refermant ce fascinant livre d’histoire. « Si le Juif n’existait pas, l’antisémite l’inventerait », écrira Sartre en 1954.
Histoire de l’antisémitisme, de Jonathan Hayoun, Laurent Jaoui et Judith Cohen Solal, 4 épisodes de 52 minutes, à revoir sur Arte.tv jusqu’au 10 juin.
Par Albert Huber www.reforme.net
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Très intéressant néanmoins, je constate :
– que la Shoah (6 millions de civils juifs massacrés est résumée très vite) de plus sans parler des collaborations diverses ;
– qu’il est expliqué un moment que de nombreux Juifs américains ont aidé les Noirs à obtenir leurs droits civiques mais rien n’est dit relativement au fait qu’actuellement, presque toutes les organisations noires américaines (ex.: Black Lives Matter) font preuve d’un antisémitisme extrême.
On cite le film » Die Stadt ohne Juden » (La vile sans Juifs) – film d’ Hugo Bettauer qui fut assassiné par les nazis à cause de ce film. Il s’agit d’un film muet avec de temps en temps un texte en allemand sur l’écran.
Il y a quelques mois, j’ai assisté dans une commune bruxelloise à la représentation de ce film avec des sous-titres en français et un accompagnement musical d’un orchestre d’une vingtaine de musiciens.
Très bonne prestation musicale, bons acteurs, beaux décors, intentions louables de Bettauer qui voulait réellement lutter contre l’antisémitisme ; intention louable également de l’échevin de l’instruction publique de cette commune qui a organisé des représentations pour tout ou partie des élèves de sa commune.
Un seul hic mais de taille, le film reproduit malheureusement, tout en voulant lutter contre l’antisémitisme, de nombreux stéréotypes antisémites dont le cinéaste lui-même n’avait pas conscience.
Dans un des 4 films d’Arte, à un moment, le scénario se répète puisque l’un des intervenants Niremberg ,tout en reprochant à certains dirigeants arabes leur antisémitisme, dit comprendre que les Gazaouis reprochent à Israël la situation déplorable dans laquelle ils se trouvent alors que Gaza est géré depuis des années par une organisation reconnue comme terroriste par quasi ou toutes les démocraties du monde, que c’est un régime dictatorial avec énormément de corruption et qu’il n’y a plus un Juif à Gaza depuis de nombreuses années et qu’ils ont déjà envoyé des milliers de roquettes sur les populations civiles israéliennes.
Enfin et c’est le reproche le plus important mais je l’avais prévu : rien n’est dit sur l’antisémitisme quotidien de quasi tous les médias (en ce compris Arte) des pays démocratiques qui usent du double standard à l’encontre d’Israël depuis des dizaines d’années ; idem pour la plupart des politiciens (avec des mentions spéciales pour les islamogauchistes ) , ONG et institutions internationales (ONU, Conseil des droits de l’Homme, Unesco, CPI,…. ).