Israel Prime Minister Benjamin Netanyahu and his wife Sara visit a market in Tel Aviv, Israel April 2, 2019. REUTERS/Tomer Appelbaum ISRAEL OUT. NO COMMERCIAL OR EDITORIAL SALES IN ISRAEL
Tomer Appelbaum / Reuters Benjamin Netanyahou et sa femme Sara en campagne électorale dans un marché de Tel-Aviv, le 2 avril 2019.

Benjamin Netanyahou est finalement le grand vainqueur des élections et ce renversement de situation a de quoi désarçonner. Hagay Sobol

Le soir du scrutin, les estimations donnaient le parti de centre droit “Bleu-Blanc” de Benny Gantz gagnant et pourtant au matin c’est Benjamin Netanyahou du Likoud, à droite de l’échiquier politique, qui est apparu comme grand vainqueur.

Ce renversement de situation a de quoi désarçonner. Aussi voici 10 clés pour mieux comprendre les enjeux, les résultats des élections générales israéliennes et leurs implications.

Les deux plus grands partis israéliens, “Blanc-Bleu”, de centre-droit, de Benny Gantz et le Likoud, de droite, de Benjamin Natanyahou, au coude à coude, ont revendiqué le soir-même la victoire.

Pourtant, le lendemain, la commission électorale a tranché en faveur du Likoud avec 36 sièges, soit 26,45% des voix, contre 35 sièges, soit 26,11% des voix pour “Bleu-Blanc”. Cependant aucun des deux n’a à lui seul la majorité requise pour former un gouvernement.

Le Président de l’Etat Réouven Rivlin va commencer les consultations afin de désigner celui à qui sera confiée cette tâche.

Il a jusqu’au 24 avril pour donner sa réponse. Sauf surprise, c’est “Bibi”, surnommé “l’inoxydable”, qui sera choisi et deviendra le prochain Premier Ministre d’Israël, car il a une “majorité naturelle” de 65 sièges.

Une longévité qui ne peut se comparer qu’à celle de David Ben Gourion, personnage central de la création de l’Etat juif. On ne peut comprendre les résultats de cette élection générale 2019, et leurs conséquences, sans connaître les bases qui régissent la démocratie israélienne.

– Contrairement à la France, l’Etat Hébreu est une démocratie parlementaire. La Knesset, le parlement israélien, comprend 120 députés élus tous les quatre ans à la proportionnelle intégrale favorisant un émiettement des voix et, en conséquence, l’impérieuse nécessité de constituer des coalitions pour obtenir une majorité afin de gouverner le pays.

C’est au Président, dépourvu de réel pouvoir, qu’il incombe cependant de choisir, pour former le futur gouvernement, le candidat ayant la plus forte capacité à rassembler autour de lui une coalition majoritaire et non celui dont le parti aurait obtenu le plus de voix. Le Président lui-même est élu par la Knesset pour un mandat non renouvelable de sept ans.

– Ces coalitions issues de la proportionnelle intégrale sont difficiles à former et instables en fonction des intérêts respectifs des différents partenaires. Cela peut donner un pouvoir démesuré à des partis minoritaires, pourtant essentiels pour former une majorité, et un risque d’instabilité permanente. Ce que devraient méditer les tenants d’une telle réforme de nos institutions sous nos latitudes.

– La campagne électorale a été d’une indigence telle qu’on ne connaît pas aujourd’hui les programmes des deux plus grands partis. Les projets politiques ont fait place aux insultes et aux “fake news”.

Cela n’a donc pas été un déterminant majeur du positionnement des électeurs. Cela laisse, par contre, toute sa place aux négociations pour former les coalitions. Ce sera donc un programme gouvernemental a posteriori, basé sur les revendications ou les concessions respectives des différents partenaires de la coalition.

Les instituts de sondages se sont trompés une fois encore! Si bien que l’on peut se poser la question de leur réelle utilité. A moins qu’ils ne soient devenus des événements fictionnels réguliers comme les séries made in Israël qui remportent tant de succès de par le monde. En conséquence, pour être proche de la réalité, il ne faut pas en tenir compte et chercher l’information ailleurs.

La presse internationale ne fait pas une élection. Les médias mainstream, hormis aux USA, n’ont pas caché leur préférence pour le challenger Benny Gantz, ancien chef d’Etat-major, sans réelle expérience politique.

Quant à l’ancien Premier Ministre, les avis mesurés le concernant ont été rares, cumulant à la fois le rejet de sa politique et de sa forte personnalité faisant fi du politiquement correct. Considéré comme un va-t-en-guerre, il a pourtant fait preuve de retenue suite aux attaques de populations civiles en Israël, de Sdérot dans le Sud, jusqu’à Tel-Aviv au centre du pays.

L’impact de Gaza sur les élections. On aurait pu penser que le retrait de tous les habitants israéliens de Gaza en 2005 aurait pu changer radicalement  la donne et pacifier la région. Il n’en a rien été.

Les leçons tirées par les dirigeants israéliens, suite aux différentes campagnes militaires lancées contre le Hamas et le djihad islamique, sont que tant que l’Iran et le Qatar financeront ces groupes terroristes islamistes, rien ne changera. Une nouvelle campagne militaire occasionnerait des pertes civiles et militaires importantes, du fait du retranchement des factions palestiniennes sous les hôpitaux, les mosquées et dans les écoles.

Enfin, si le cas échéant, une nouvelle opération était décidée, cela aboutirait, même temporairement, à une nouvelle occupation et par la suite aucun leader arabe n’accepterait de recevoir les clés de Gaza de la main des israéliens. C’est la raison pour laquelle c’est la politique d’endiguement qui prévaut aujourd’hui. Ce n’est que du peuple gazoui que peut venir la solution. 

Qui a voté qui? Le Sud d’Israël, pourtant proche de Gaza aurait voté majoritairement Netanyahou. Même s’ils sont très critiques envers la politique de “containment” du gouvernement, chacun sait bien qu’une guerre occasionnerait la perte d’un père, d’un fils, d’un frère ou d’un mari.

Car Tsahal, l’armée de défense d’Israël, est avant tout une armée de conscrits et de réservistes. Il ne faut pas confondre réaction à chaud après la chute d’une roquette sur une ville et la décision de rentrer en guerre avec toutes ses conséquences. Sans surprise, les habitants de Tel Aviv, plus à gauche, et du Centre ont soutenu Benny Gantz. Lire la suite   

Hagay Sobol

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