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Le 9 septembre 2015, le Ministre israélien de la défense, Moshe Yaalon, a déclaré illégales les organisations Mourabitoun et Mourabitat, qui se sont fixées pour l’objet de défendre la Mosquée Al Aqsa (édifiée dans la vieille ville de Jérusalem, sur l’emplacement de l’ancien Temple de Salomon). Cette décision a été prise sur la base de recommandations de la police israélienne et du Shin Bet, qui leur reprochent de déstabiliser et de troubler la tranquillité publique. Le Ministre de la défense a indiqué que leurs membres se livraient à des provocations dangereuses contre les touristes, les visiteurs et les juifs religieux, et qu’ils les mettaient en danger. En réalité, ce sont les prières, de plus en plus systématiques, de juifs religieux sur le site (qui était antérieurement le plus haut lieu de la spiritualité juive), qui les agacent passablement. La question se pose donc de comprendre quel est le véritable enjeu des violences palestiniennes à Jérusalem.

Les détracteurs palestiniens de la décision ministérielle, considèrent que défendre Al Aqsa est un doit pour les musulmans, que personne ne saurait contester. Aussi, posent-t-ils que les prières juives sur le Mont du temple est une offense à l’Islam, ce qui permet de justifier leur attitude belliqueuse. Ce faisant, ils se placent sur la défensive, en tant que victimes d’une atteinte à leurs lieux saints, en niant la seule et unique cause de leur tourment, à savoir la construction d’une mosquée sur un site juif, soit encore une colonisation par l’Islam des lieux saint du Judaïsme.

Se considérant agressés par les juifs, les palestiniens justifient leur violence de la manière suivante : « la protection de la mosquée Al AQsa est un acte d’adoration ». Aussi, et pour essayer d’entraîner l’ensemble des musulmans dans leur folie guerrière, ils inversent le mécanisme de la responsabilité en affirmant : «  Qualifier les actes de défense, d’opérations de terrorisme et d’illégales, revient à traiter la prière, le jeune et les autres piliers de l’Islam comme du terrorisme ». C’est habile. Ils présentent ainsi leurs actes de violences comme des actes visant à protéger les lieux saints de l’Islam, et finissent par conclure que ce sont les juifs qui qualifient le  culte musulman comme étant du terrorisme, pour justifier leur propre violence.

Bien évidemment, la mosquée Al Aqsa n’est pas attaquée par les juifs, mais grâce à une gymnastique particulière de l’esprit (qui relève en réalité de la psychanalyse), ils considèrent les prières juives sur le Mont du temple comme étant des attaques de l’Islam, justifiant protection de la Mosquée et intervention de tous les musulmans dans cette entreprise.

Les organisations Mourabitoun et Mourabitat, soutiennent donc, pour fédérer les palestiniens et les conduire vers un nouveau cycle de violences anti juives, qu’Israël cherche à vider la mosquée Al Aqsa de ses fidèles pour mieux la diviser. Sur ce point, ils font référence au projet du gouvernement israélien visant à organiser un partage du temps, sur le Mont du Temple, entre juifs et musulmans, à l’instar de ce qui existe à Hébron, dans la Mosquée d’Abraham.

Les organisations palestiniennes (interdites) se victimisent donc en interrogeant «Personne ne qualifie les juifs de terroristes quand ils prient dans leurs synagogues, ni les chrétiens de terroristes quand ils prient tranquillement dans leurs églises. Alors, pourquoi notre rassemblement est-il traité de terroriste ou d’illégal ? ». Bien évidemment, le problème n’est pas celui de la prière musulmane sur l’Esplanade des Mosquées, mais bien celui des violences musulmanes exercées sur les juifs qui viennent prier sur le Mont du Temple. Pour provoquer une confusion dans les esprits, ils mélangent volontairement prières juives, offenses à l’Islam, et fondements des actes qu’ils disent défensifs.

L’analyse du Mouvement Islamique en Israël est sensiblement différente. Elle se place sur une supposée illégitimité des décisions ministérielles israéliennes concernant l’organisation de la Mosquée Al Aqsa, en affirmant qu’Israël n’a aucune souveraineté sur le Mont du Temple (Pour mémoire, l’annexion par Israël de la partie orientale de Jérusalem en 1967, n’a pas été reconnue par la communauté internationale). L’organisation palestinienne en conclut donc que tout décret pris par « l’occupant » serait sans valeur. Le principe « d’occupation israélienne » est en effet, le credo traditionnel palestinien pour légitimer les violences palestiniennes tout en se plaçant dans un statut de victime et « d’occupés ». Notons que cette organisation palestinienne fustige également l’Autorité palestinienne en raison de  son silence et de sa coordination sécuritaire avec Israël.

Une fois encore, le problème est beaucoup plus fondamental qu’il n’y parait. C’est celui de la rivalité de l’Islam, à l’égard du Judaïsme (pour une raison bien simple qui tient à l’impossibilité de prendre sa place). Ce mécanisme a très bien été décrit dans la Thora : la jalousie conduit à tuer celui qui a été préféré par le Ciel, et la ruse peut être un moyen de prendre sa place.  

Le 4ème chapitre de la Genèse, relatif au meurtre d’Abel par son frère Caïn, illustre clairement en quoi la préférence divine suscite jalousie et volonté de se débarrasser de celui qui a fait objet d’une préférence (même si Caïn n’a pas reconnu son forfait « suis-je le gardien de mon frère ? »). Par ailleurs, le Chapitre 27 de la Genèse, relatif aux circonstances dans lesquelles Isaac a donné la bénédiction à Jacob, laisse entendre que la ruse serait un moyen de gagner une bénédiction divine : Jacob a acheté le droit d’aînesse de son frère Esau, puis profité des stratagèmes de sa mère Rébecca pour gagner la bénédiction paternelle. Selon le même processus, l’Islam souhaiterait anéantir les juifs et prendre leur place de différentes manières.

Tout d’abord, le Coran a substitué Ismaël à Isaac (dans l’épisode du sacrifice d’Abraham), et célèbre chaque année la vie sauve d’Ismaël avec la fête de l’Aid el Kebir (alors que le texte, rédigé en hébreu et non en arabe, mentionne que c’est bien Isaac que Dieu a demandé de sacrifier). En outre, les prières quotidiennes en Islam ne cessent de rappeler que les religions précédentes se sont écartées de la voie juste (Sourate 4 verset 44), qu’ils vivent dans l’erreur (Sourate 62), et qu’il faut donc les anéantir (Sourate 63 verset 4). S’agissant du Judaïsme, le Coran affirme que les juifs ont « falsifié leurs écritures » (Coran 2, 75) et « supprimé de la Thora l’annonce future de la venue de Muhammad » (Coran 48, 29).

Le dernier point central de la substitution se trouve précisément à Jérusalem. Selon les prophéties juives, le Troisième temple sera reconstruit lors de la venue du Messie. « Il arrivera, dans la suite des temps, Que la montagne de la maison de l’Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu’elle s’élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront» (Esaïe 2-2,3 ; ou Ezéchiel 37-26,28).

Or, comme en Islam, Mahomet est le dernier messager du Ciel, toutes les nations doivent embrasser son message. Il a donc été décidé de construire la Mosquée Al Aqsa (la lointaine) sur l’emplacement du Temple de Salomon, pour prévenir toute velléité juive d’entreprendre la construction d’un nouvel édifice qui contredirait la prééminence de l’Islam. Dans ces conditions, les violences palestiniennes à Jérusalem illustrent la panique des musulmans qui découvrent que l’Islam n’est pas la Religion universelle, et qu’elle ne prendra jamais la place du Judaïsme.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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