L’aviation et l’artillerie américaine frappent le Hezbollah, les forces iraniennes dans l’Est de la Syrie

 

Les Etats-Unis et la Russie ont lancé des actions militaires au cours des dernières 48 heures pour montrer aux petits joueurs de la guerre en Syrie qu’ils ne retiendront pas leurs coups, lors des prochains mouvements de troupe. Le cibles de ces leçons données ont été le régime Assad, la Turquie, l’Iran et le Hezbollah.

Mercredi 7 au soir et jeudi 8, au matin, les membres de la 11ème Unité du corps d’expédition des Marine ont tiré des obus de canons M777, appuyés par des frappes aériennes, contre le Hezbollah et les forces des milices chiites pro-iraniennes opérant dans la région de Deir Ez Zor, à l’Est de l’Euphrate. Il y aurait même pu y avoir des forces russes impliquées, selon certaines sources américaines.

Selon le communiqué officiel de la coalition dirigée par les Etats-Unis, les forces pro-Assad ont attaqué les quartiers-généraux des Forces Démocratiques syriennes (FDS) à l’Est de l’Euphrate, qui constitue la ligne de déconfliction séparant la zone des opérations contrôlées par les Etats-Unis de celle de la Russie et du régime Assad, cedernier perdant au moins cent hommes dans la contre-attaque des FDS sous l’égide des Etats-Unis.

Selon les sources des renseignements militaires, le communiqué officiel ne soulève qu’un coin du voile sur la campagne clandestine que mènent les forces américaines contre l’armée du régime Assad et ses allés pro-iraniens sur deux fronts à l’Est du fleuve Euphrate.

Deir ez-Zour : Là, les Etats-Unis sont impliqués dans un effort concentré pour armer et livrer la logistique nécessaire aux FDS et aux YPG kurdes pour qu’ils mènent deux missions distinctes : mener le combat contre l’Etat Islmaique et consolider un front visant à contenir les forces syriennes, iraniennes et du Hezbollah opérant dans la région.

Les sources des renseignements militaires révèlent que, dans ce secteur, le contingent américain ne se contente pas d’apporter un approvisionnement et de l’entraînement ; il fournit aussi de l’artillerie et un soutien aérien, homologué comme « ouverture de feu préventive », afin d’aider les forces locales à coincer l’armée d’Assad et ses alliés sur leurs positions actuelles. Cette manœuvre consiste à les retenir et à les dissuader de pousser leur avance vers l’Est en direction de la frontière irakienne. Le plus léger mouvement de troupe en-dehors de ces lignes tracées déclenche un feu nourri américain.

Le font d’Al-Tanf Front, au Sud-Est de la Syrie : C’est le front le plus actif. Il se passe rarement un jour, sans qu’on assiste à des pressions de la part des forces spéciales russes, des troupes syriennes, du Hezbollah ou de groupes locaux souvent assimilés aux milices chiites d’Irak. Une poussée russo-syro- Hezbollahnie a longtemps cherché à chasser les Américains d’Al-Tanf, parce que c’est la clé pour libérer et assurer un passage sûr depuis le sud-Est de la Syrie vers l’ouest de l’Irak et le nord de la Jordanie.

Cependant, la garnison américaine ne bouge pas – même quand elle se retrouve sous des tirs nourris de l’artillerie et des frappes ariennes.

Jeudi 8 janvier, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Vladimir Poutine à Moscou en quête d’un pacte d’entente avec le président russe sur la coordination entre leurs forces aériennes et de défense anti-aérienne en Syrie, principalement au-dessus d’Afrin.

Les sources des renseignements militaires révèlent à quel point cet appel est devenu urgent, puisqu’il semblait bien que la Russie préparait ses forces aériennes et ses systèmes de défense anti-aériennes à frapper les avions de guerre turcs fournissant une couverture aérienne aux opérations turques anti-kurdes à Afrin.

Mardi, les forces russes se sont emparées de l’aéroport syrien d’Abu Dhuhour, à l’Est d’Idlib et ont déplacé les avions et hélicoptères russes. Ailleurs en Syrie, ils ont déployé leurs systèmes d’armes de défense sur de nouvelles positions dans les régions d’Alep et d’Idlib.

Un porte-parole de l’armée syrienne a annoncé que toutes les parties du nord de la Syrie sont à présent couvertes par un bouclier anti-missile complet. L’espace aérien d’Afrin est, très provisoirement, devenu une quasi-zone d’exclusion aérienne pour les opérations aériennes turques, entre le 5 et le 8 février.

C’était la sanction de Moscou pour le SU 25 abattu le 3 février par une attaque anti-aérienne au-dessus de la ville de Maasran dans le nord de la région d’Idlib, menée par les islamistes pro-turcs de l’Hayat Tahrir Al Sham, tirant un missile sol-air d’un lance-missile portable à l’épaule (MANPAD). Or, les Russes pensent que les Turcs sont usceptibles d’avoir fourni ces missiles aux djihadistes d’Idlib.

Mais, dans la nuit du 8 au 9 février, la Russie a, à nouveau, laissé les Turcs bombarder de vastes zones kurdes autour d’Afrin.

Le Kremlin a diffusé un communiqué après la conversation entre Erdogan et Poutine déclarant qu’ils se sont mis d’accord pour établir une zone de réduction des tensions dans la région d’Idlib. Si c’est vrai, Erdogan aura d’autant plus les mains libres pour poursuivre l’escalade anti-kurde dans la région d’Afrin et transposer ses forces recyclées de Daesh, selon les témoignages d’anciens djihadistes à The Independent, contre les YPG

La Russie et Damas peuvent avoir rouvert l’espace aérien syrien aux bombardements de la Force Aérienne Turque pour répliquer aux frappes de la coalition pro-américaine contre l’Armée Arabe Syrienne et ses supplétifs chiites, dans la province de Deir Ez Zor, le 7 février.

L’armée turque et ses séides djihadistes recyclés d’Al Qaïda et de Daesh vont probablement tirer partie de la couverture aérienne des FAT pour étendre leurs opérations terrestres à l’intérieur de la région d’Afrin dans les jours à venir. En d’autres termes, les Kurdes auraient cruellement besoin de lance-missiles à l’épaule (MANPAD) que les Turcs ont prétendu en leur possession et livrés par les Etats-Unis, quand Ankara fournissait le même type de matériel, vraisemblablement américain aux djihadistes d’Idlib, pour tirer contre l’aviaiton militaire russe.

  

Adaptation : Marc Brzustowski

US air, artillery strike Hizballah, Iranian forces in E. Syria

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