Afro-Américains, Juifs, Irlandais… Les minorités au temps du Far West.

Afro-Américains, Français, Juifs, Irlandais, Chinois… Pour les peuples du monde, le Far West, au XIXe siècle, fit figure de terre promise. La réalité est plus complexe.

Au XIXe siècle, l’Amérique apparaît comme le nouvel Eden. En 1870, 30% des enfants nés dans les territoires de l’Ouest sont issus de parents étrangers.

Est-ce pour autant le paradis du brassage ethnique ? Si certains s’intègrent facilement dans la culture anglo-saxonne, la plupart des arrivants forment des communautés isolées dans leurs langues et leurs coutumes.

Ce qui ne manque pas de générer des réactions xénophobes : d’emblée, des voix se font entendre pour défendre les intérêts des Américains de souche face aux arrivées massives de nouveaux migrants.

Les juifs: ils firent fortune en équipant les mineurs

La conquête de l’Ouest a-t-elle été l’âge d’or du «peuple juif» ? C’est ce que le musée juif de l’Ouest américain (Jewish Museum of the American West), en Californie, ne craint pas d’affirmer.

Si le trait est évidemment exagéré, il ne fait aucun doute que la porosité de la frontière lui a offert une occasion unique de franchir les barrières nationales, raciales et religieuses.

Ces immigrants juifs venaient majoritairement de la Confédération germanique où leur statut avait été modifié au début du XIXe siècle.

En Bavière, souligne Françoise Ouzan, auteure d’une Histoire des Américains juifs (André Versaille éditeur, 2008), un édit, promulgué en 1813, leur avait permis d’acquérir des biens fonciers sous réserve d’abandonner les métiers «traditionnellement juifs» de colporteurs, maquignons et fripiers.

En 1822, en Prusse, les emplois publics leur étaient interdits, sauf s’ils se convertissaient. Certains ont donc décidé de tenter leur chance de l’autre côté de l’Atlantique.

Cette diaspora de la première moitié du XIXe siècle, composée de marchands ambulants, de quincailliers et de petits artisans, s’intégra parfaitement à l’économie américaine en plein essor.

Le parcours prodigieux de deux dynasties «parties de rien» – Lehman et Guggenheim – en témoigne amplement. Dans l’Ouest, plutôt que de creuser les mines, les pionniers juifs firent fortune en équipant les mineurs.

Deux hommes aux patronymes semblables illustrent à la perfection ces success stories à l’américaine.

Le premier, Levi Strauss (1829-1902), bavarois d’origine, fonda des établissements commerciaux à San Francisco dans les années 1850, avant de créer la pièce essentielle de la panoplie des bûcherons et des mineurs : le blue-jeans.

Le second, l’homme d’affaires Charles Moses Strauss (1840-1892), allemand par ses parents, fut responsable d’un commerce de gros à Tucson, en Arizona, avant de se lancer dans la politique et de devenir maire de la ville en 1883: le premier édile juif du Far West.

Si ce n’était pas l’âge d’or, cela y ressemblait fort…

Article paru dans le magazine GEO Histoire sur Lucky Luke et la conquête de l’Ouest (n° 41, octobre – novembre 2018).

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Bonaparte

Je pense sincérement que les Juifs n’ont pas dû supporter le massacre des indiens .

On les a affamé en tuant systématiquement les bisons .

Si cela se passait aujourd’hui les Juifs américains les aurait soutenu comme ils ont soutenu les noirs à l’époque de la ségrégation . Beaucoup de ces derniers n’ont pas été reconnaissants .