Un officiel iranien violemment giflé en plein inauguration.

Abedin Khorram est un « dur » du régime, mais la gifle l’a tout de même déstabilisé.

Il y a le son et l’image. Le 23 octobre, l’ancien gardien de la Révolution islamique Abedin Khorram faisait son discours inaugural en tant que gouverneur de la région de l’Est Azerbaïdjan, dans le nord de l’Iran, mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Un homme est en effet monté sur scène pour lui asséner une gifle retentissante, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article. 

L’agresseur, au nom pour l’instant inconnu, serait un militaire selon l’agence de presse iranienne Fars. La raison de sa colère? La façon dont aurait été traitée sa femme par les services publics: elle aurait reçu son vaccin contre le Covid des mains d’un homme, une mixité que certaines pratiques de l’Islam refusent. Le procureur de la province, Babak Mahboub-Alilou, a indiqué à l’agence de presse Irna qu’une enquête avait été ouverte.

Cette scène violente n’a duré que quelques secondes, après lesquelles la cérémonie a repris en présence du ministre de l’Intérieur iranien, Ahmad Vahidi. Lui aussi ancien gardien du la Révolution, en poste depuis l’été 2021, il incarne un durcissement dans les nominations des officiels par Téhéran.

Alors que les conditions économiques en Iran s’aggravent de jour en jour, les citoyens iraniens se mobilisent pour protester contre la mauvaise gestion par le régime iranien des crises actuelles. En conséquence, les médias d’État iraniens ne cessent de mettre en garde contre la possibilité d’un soulèvement national.

Le journal Mostaghel a expliqué dans sa publication dimanche à quel point les conditions de vie du peuple iranien est critique. Parmi les personnes les plus touchées se trouvent les enseignants iraniens qui ont commencé l’année scolaire en protestant contre les problèmes à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Le journal a averti que si le régime n’intervenait pas pour rectifier les problèmes rencontrés par les enseignants, les manifestations ne feraient qu’empirer.

Depuis l’année dernière, les enseignants iraniens ont soulevé leurs griefs auprès des responsables gouvernementaux, mais le régime s’est abstenu de répondre à leurs demandes. À l’approche de la rentrée, les enseignants sont retournés dans la rue pour reprendre leurs protestations et rappeler au gouvernement ses devoirs.

Le quotidien Mostaghel a déclaré : « L’écart de classe économique, ainsi que l’écart entre les salaires, ont fait que ces protestations et revendications mettent en évidence le problème des moyens de subsistance des enseignants. »

Actuellement, en Iran, le seuil de pauvreté se situe à un revenu mensuel de 120 millions de Rials (environ 437 $), mais de nombreux enseignants ne reçoivent même pas la moitié de ce montant et doivent faire face à de nombreux retards dans la réception de leurs salaires.

En raison de l’extrême pauvreté à laquelle ces enseignants sont confrontés, nombre d’entre eux se sont retrouvés incapables de subvenir aux besoins les plus élémentaires comme la nourriture ou le logement, ce qui a poussé de nombreux enseignants à se suicider.

Au cours du mois dernier, les forces de sécurité ont réprimé à plusieurs reprises les rassemblements de protestation des enseignants, frappant et arrêtant des manifestants. Mais les manifestations se poursuivent, et en plus de leurs revendications économiques, les enseignants scandent désormais également des slogans pour libérer les enseignants emprisonnés.

Les protestation se poursuivront en Iran
Mostaghel a expliqué que même avec la répression des forces de sécurité, les rassemblements de protestation se poursuivront si les problèmes ne sont pas résolus.

Dans un autre article, le journal a évoqué le fossé qui s’est creusé entre les citoyens iraniens ordinaires et l’élite dirigeante et a estimé que l’état des crises en Iran devrait être un avertissement pour les autorités du régime.

« Dans les circonstances où la production du pays est dans son état le plus faible, une grande partie des liquidités a été canalisée vers le profit de l’échange de devises et de nombreux travailleurs ont perdu leur emploi, alors qu’un petit groupe de personnes vit dans un luxe extrême… »

En parlant du dernier grand soulèvement en Iran, en novembre 2019, Mostaghel a expliqué que les événements de l’époque n’ont rien changé à la façon dont le système économique iranien est gouverné. « Le peuple iranien ne peut pas tout tolérer et une fois ce seuil atteint, la poudrière de la société va exploser. »

Mostaghel a ajouté : « Les nouvelles sur les problèmes sociaux, le rétrécissement du panier des foyers et la disparition d’articles tels que la viande et la volaille sont une alarme. »

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