Ce site qui avait déjà interviewé récemment le député Michael Oren (Koulanou) et le directeur général du ministère des Affaires étrangères Dore Gold a invité pour la première fois un ministre israélien à s’exprimer dans ses colonnes, notamment sur la menace iranienne.
Présenté comme proche du Premier ministre Binyamin Netanyahou, M. Elkin a évoqué la possibilité de « coopération » avec les pays arabes de la région à condition que ces pays « reconnaissent le droit à Israël d’exister comme Etat de la nation juive ».
Il a également dénoncé « les tentatives de l’Iran de prendre le contrôle de la région », une menace qui inquiète également le pouvoir saoudien.
Kol Hakavod! C’est une excellente approche du ministre Elkin. Très probablement coordonnée avec son chef direct, le Premier Ministre Netanyahou. Le noeud du problème entre Israel et Ishmael est là. Si l’Arabie Saoudite reconnaît notre légitimité nationale, elle entrainera la reconnaissance de facto ( et aussi par l’ensemble du monde arabo-sunnite) de la légitimité théologique de notre présence ici, sur la Terre Promise. Car le conflit avec les Palestiniens est encore plus théologique que nationaliste, même si les deux composantes sont présentes et coexistent. Et c’est pourquoi aucun chef palestinien n’a jusqu’à présent signé la paix avec Israel, quelles que soient l’étendue des concessions offertes par les dirigeants israéliens successifs. Pressé par l’angoisse de se trouver en première ligne face à l’Iran chiite et à ses alliés, les Houthis, avec de plus la perspective d’un Iran nucléaire, les monarchies au pouvoir en Arabie Saoudite et dans les mini- états du Golfe, sont parfaitement conscients qu’ils ne font pas le poids face à la puissante armée de terre iranienne.
Devant le retrait militaire des Etats-Unis au Moyen-Orient, et l’alliance de fait irano-russe, il ne reste plus au monde pour les aider qu’Israel, l’Egypte et le Pakistan. Mais l’Egypte a de gros problèmes, difficiles à maitriser, dans le Sinaï.
Elle aura certainement la volonté d’intervenir si les Chiites s’approchent de La Mecque. Mais ses moyens sont limités.
Le Pakistan réfléchira à deux fois avant de mettre sous tension la très longue fontière qu’il a avec l’Iran.
Le monde arabo-sunnite a donc besoin d’une puissance amicale comme contre-poids face à l’Iran. Et c’est Israel.
Dans ce contexte l’exigence par nous, les Israéliens, d’une reconnaissance « nationale juive » qui comme le l’ai souligné entraînera ipso facto une reconnaissance « théologique » est très judicieuse. Si elle est acceptée, elle sera la clé qui ouvrira la route de la paix entre Israel et le monde sunnite dans son ensemble. Dr Claude Salama