Le Palais de Justice de Paris, sur l’île de la Cité. (NATHANAEL CHARBONNIER / RADIO FRANCE)

L’annonce par Emmanuel Macron, lors de la cérémonie annuelle d’hommage aux victimes du terrorisme, mercredi 19 septembre (Yom Kippour ) , de la mise en chantier d’un musée-mémorial, fait écho à une autre actualité : le décès de Marceline Loridan-Ivens, mardi 18 septembre.

En juin 2017, à l’annonce de la disparition de Simone Veil avec qui elle partagea l’expérience de l’horreur à Birkenau, cette survivante des camps de la mort avait déclaré au sujet de son numéro de déportée tatouée sur son bras : « Simone a fait graver le sien sur son épée d’académicienne. Moi je l’inscrirai sur ma pierre tombale. Pour que jamais ils ne disparaissent. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Marceline Loridan née Rosenberg aura été habitée par l’idée de l’oubli de l’horreur des camps, à l’idée que le temps n’efface la mémoire.

Conjurer l’oubli et le passage du temps

Et quand le 7 septembre, le « comité mémoriel », mis en place par le ministère de la Justice, a rendu public son rapport, c’est cette même obsession qui a parcouru ses travaux et guidé ses propositions aujourd’hui reprises par Emmanuel Macron.

Le rapport avait été très clair : « Anticiper les inévitables effacements liés à la succession des génération. » Et de préciser : « Si la violence du terrorisme est le plus souvent de nier la singularité des victimes qu’il frappe aveuglément, le passage du temps menace toujours de redoubler cet effacement. »

Se souvenir, ne pas oublier. D’où la création d’une journée nationale de commémoration, un « hommage de la nation aux victimes du terrorisme » depuis l’attentat du Drugstore Publicis en 1974 ; ce sera probablement le 11 mars, date déjà choisie par l’Union européenne et qui correspond aux attentats de la gare d’Atocha de Madrid en 2004.

D’où aussi la création d’un « Centre national de ressources et de résilience (CNRR) » pour soigner les corps et les âmes, en milieu hospitalier, et d’un musée-mémorial qui pourrait voir le jour à Paris dans l’ancien Palais de Justice de Paris, sur l’île de la Cité.

Honorer les mémoires

Le modèle d’un tel musée pourrait être un autre musée-mémorial français, celui de la Shoah, inauguré en 2005 et qui est un lieu à la fois de recueillement. On y trouve notamment la liste des 76 000 Juifs déportés de France et d’étude. Un lieu vivant.

Concernant le terrorisme, le modèle est plutôt à chercher de l’autre côté de l’Atlantique : le Mémorial du 11-Septembre, inauguré le 11 septembre 2011 sur le site des anciennes tours jumelles du World Trade Center. Il a été construit en mémoires aux victimes du 11 septembre 2001 mais aussi celle du premier attentat contre le World Trade Center, celui de 1993.

Mais le prochain musée-mémorial français est un peu différent de ce modèle américain ou même du mémorial de la Shoah, dans la mesure où il rassemblera toutes les victimes françaises, quelles que soient les motivations de leurs bourreaux.

En rendant hommage et en honorant la mémoire des victimes, et c’est évidemment absolument nécessaire, il ne faudrait pas ériger une figure anonyme, sans identité, et abstraite, Du terroriste au singulier. Faisons confiance aux concepteurs du mémorial pour mener aussi une réflexion en ce sens.

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Élie de Paris

Inquiétant. Le terrorisme n’est pas un accident, une maladie ou une fatalité. Voilà qu’on appelle le prêtre et les pompes funèbres, en lieu et place du médecin !
Nous aurions certes préféré qu’on nomme des experts pour rechercher les causes profondes et les rouages du terrorisme pour mieux le combattre. On y aurait appris qu’on l’encourage, notamment en finançant des allocations sacrificielles aux familles de tueurs de Juifs en Ysraël et ailleurs, Juifs « aussi » français en l’occurrence. Décidément, on s’était demandé pourquoi, avec de nombreux dirigeants européens, le président Macron n’avait pas d’enfants (et donc peu d’intérêts généalogiques pour ses descendants)…
Mais c’est parce qu’il est lui-même un enfant…