L’armée iranienne à Damas et dans ses environs n’a pas été éradiquée, contrairement à ce qu’on a pu dire ici ou là, mais elle a été sérieusement endommagée par les attaques aériennes intensives d’Israël tôt mercredi 20 novembre, indique le rapport DEBKAfile. Seules les 6 batteries de défense aérienne syriennes qui visaient des avions de guerre israéliens autour de Damas et du Golan syrien ont été désactivées – et non tout le réseau. Ce point est important. Les avions israéliens n’ayant pas pénétré dans l’espace aérien syrien mais ayant frappé du ciel du nord d’Israël et du sud du Liban, les batteries syriennes ont été dirigées pour la première fois contre le territoire israélien (en direction du Golan).

Il est également important de noter que le compte rendu, réalisé par l’armée israélienne, de l’attaque à la « roquette » iranienne (X 4 « roquettes ») sur le nord d’Israël, mardi, parlait de «missiles lourds», expression qui implique généralement des missiles balistiques sol-sol de moyenne portée. Cela peut être interprété comme une référence aux missiles Fatteh-110. Ils ont une autonomie de 500 km et s’ils n’avaient pas été interceptés par les batteries de défense Dôme de Fer, ils seraient donc capables d’atteindre le centre d’Israël et sa population dense, et pas seulement le nord.

Cette attaque iranienne n’est pas surgie de nulle part. Elle faisait suite à une frappe israélienne du matin du 19 novembre sur l’une de ses installations près d’Abou Kamal, près de la frontière syrienne avec l’Irak. En dirigeant des missiles sur le cœur d’Israël, l’Iran a démontré deux changements de tactique :

1. Téhéran est, non seulement, déterminé à riposter à chaque attaque israélienne, comme il en a menacé, mais le fera en nature : pour chaque raid de l’armée israélienne sur ses ressources militaires au plus profond du territoire syrien ou irakien, l’Iran est sur le point de riposter de la même manière en Israël.
2. Une attaque contre la région centrale et la plus densément peuplée d’Israël ferait de nombreuses victimes civiles [sans Dôme de Fer, évidemment]. Pour cette seule raison, l’attaque de missiles iraniens de mardi doit être considérée comme la continuation directe des tirs de roquettes du Jihad islamique palestinien depuis Gaza sur la ville israélienne de Beersheba le 16 novembre, soit trois jours plus tôt. Les batteries Dôme de Fer ont permis d’éviter des tragédies majeures dans les deux cas, mais, bien que très efficaces, elles ne sont pas infaillibles.

Les forces israéliennes sont actuellement en état d’alerte élevée, estimant qu’il ne s’agit que du début d’un affrontement majeur entre Tsahal et les brigades d’élite Al Qods d’Iran. Il est peu probable que Téhéran laisse l’assaut aérien israélien de mercredi en Syrie rester sans réponse et il risque de riposter d’ici quelques jours voire quelques heures.

De prochains articles exploreront, à la fois, le contexte [dont la traînée de poudre contestataire de Beyrouth à Téhéran, en passant par Bagdad] et les conséquences militaires du premier duel direct qui se déroule actuellement entre Israël et l’Iran.