
Trois garçons jugés en France pour viol et agression antisémites
Deux des trois suspects sont accusés de viol collectif, de violences physiques et de menaces de mort aggravées par des propos racistes. Un troisième suspect, accusé d’avoir organisé l’agression, n’encourt aucune peine de prison, car il avait moins de 13 ans au moment des faits.
Près d’un an après le viol d’une jeune fille juive de 12 ans près de Paris, le tribunal régional pour enfants a ouvert mercredi le procès à huis clos de deux prévenus accusés d’avoir commis cet acte par haine antisémite, et d’un troisième accusé de l’avoir orchestré. Tous trois sont âgés de 13 à 14 ans.
Deux des trois suspects sont accusés de viol collectif, de violences physiques et de menaces de mort aggravées par des propos racistes, a rapporté la chaîne RTL . Le troisième, l’ex-petit ami de la jeune fille, est accusé de l’avoir menacée et d’avoir organisé son viol, également motivé par des préjugés racistes.
Le viol de Courbevoie, la banlieue aisée de Paris où l’incident a eu lieu, a provoqué plusieurs manifestations et une indignation généralisée parmi les juifs français, qui le considèrent comme symptomatique de l’omniprésence et de l’intensité de l’antisémitisme qui a déferlé en France depuis le 7 octobre 2023.
La préparation du procès, qui a duré un an, et le fait que l’ex-petit ami ne risque pas de peine de prison, car il n’avait pas encore 13 ans lorsque l’incident s’est produit, ont ajouté à la colère de la communauté juive.
Selon la jeune fille, rapporte RTL , deux des accusés l’ont coincée dans un bâtiment vide le 15 juin 2024 à Courbevoie, l’ont interrogée sur son identité juive dans le contexte de la guerre à Gaza, puis l’ont agressée physiquement et violée.
Une partie de l’agression aurait été filmée. Au moins un agresseur aurait extorqué 200 euros à la jeune fille en échange de la non-divulgation des images, qui ont ensuite été diffusées.
Les parents de la jeune fille lui avaient donné l’autorisation de passer quelques heures l’après-midi du 15 juin 2024 dans le centre commercial de leur banlieue avec son petit ami, un garçon de son âge, rapporte le site d’information 20Minutes . Le garçon a raccompagné la plaignante jusqu’à son immeuble vers 18 heures et lui a dit au revoir à quelques dizaines de mètres de l’entrée. Cependant, alors qu’elle entrait dans l’immeuble, l’un des accusés, son ex-petit ami, l’a arrêtée.
La jeune fille et l’accusé avaient eu une brève aventure au printemps, mais il y avait mis fin après avoir découvert qu’elle était juive et non musulmane comme il le pensait, selon 20Minutes . La jeune fille a ensuite expliqué à la police qu’elle avait menti sur son appartenance musulmane pour éviter d’être considérée comme juive à son école et donc d’être la cible de harcèlement, selon le rapport.
L’ex-petit ami aurait envoyé des images explicites de l’agression au garçon avec qui elle était sortie cet après-midi-là, avec le texte : « regarde ta nana ».
Selon les médias français, le garçon a alerté la mère de la plaignante, qui est partie à sa recherche et l’a retrouvée environ une heure plus tard. La fille a informé ses parents, qui ont signalé l’incident aux autorités. Un gynécologue légiste a examiné la fillette le soir même et a conclu que les résultats étaient cohérents avec son récit.
Les violeurs présumés risquent, s’ils sont reconnus coupables, une incarcération dans un centre pour mineurs, potentiellement pour plusieurs années. L’ex-petit ami ne bénéficierait que de « mesures éducatives » en raison de son âge au moment de l’agression présumée. La famille de la jeune fille a déménagé et l’a inscrite dans une autre école, mais elle a subi de graves dommages émotionnels, a déclaré un avocat de la famille à RTL .
En 2014, trois hommes musulmans ont été impliqués dans le viol d’une femme juive à Créteil, en banlieue parisienne. Ils ont fait irruption dans une maison et ont torturé un homme juif d’une vingtaine d’années, lui disant qu’ils savaient que sa famille avait de l’argent parce qu’ils étaient juifs et qu’ils se vengeaient de leurs « frères de Palestine ». L’un des hommes a violé sa petite amie dans une autre pièce. Ils ont été condamnés à huit, treize et seize ans de prison.
L’année dernière, la France a enregistré le plus grand nombre d’agressions physiques antisémites depuis plus de dix ans, avec 106 cas recensés par le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ ). Selon le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), la plupart des incidents antisémites en France sont perpétrés par des musulmans ou des personnes issues de pays ou d’horizons musulmans majoritaires.
Le nombre total d’actes antisémites recensés l’an dernier (1 570) a légèrement diminué par rapport aux 1 676 recensés l’année précédente, mais le bilan de 2024 reste l’un des plus élevés jamais enregistrés. Entre 2012 et 2022, la France a enregistré en moyenne 540 incidents antisémites par an.
Les meurtres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël ont déclenché une recrudescence des discours et des violences antisémites en France. Dans le mois qui a suivi les attentats, plus de 1 000 actes antisémites ont été recensés en France, a déclaré le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin.
Source: jns
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