En Israël, TOU BEAV est devenu Hag HaAhava (fête de l’amour ou des amoureux) et, en ce jour de nombreux couples choisissent cette date pour unir leurs destinées.

Tou Béav : 15 Av 5779 – vendredi 16 août 2019

 

Tou BeAv est-il donc une fête commerciale comme la Saint Valentin dans les pays occidentaux ?

Quelle est l’origine de cette « fête » ?

Lorsque les explorateurs revinrent au camp des israélites et firent un rapport épouvantable du pays, et que le peuple (ceux qui n’avaient pas confiance en HaShem) se fondit en lamentations, c’était un 9 Av et D. promit à ce peuple ingrat que désormais ils auraient un motif de se lamenter pour 9 beAv.

La punition fut que les pérégrinations du peuple s’étalèrent sur 40 ans mais, chaque année, à la veille du 9 Av, ils devaient creuser un tombeau et s’y coucher la nuit en attendant que la mort étende son voile sur ceux qui devaient disparaître cette année-là.

Cependant, le 9 av de la quarantième année, tous creusèrent un tombeau et s’y allongèrent mais, au petit matin, aucun cri, aucune lamentation, ne se firent entendre, ils pensèrent qu’ils s’étaient trompé de date comme cela s’était produit lors du séjour de Moïse sur le Mont Sinaï.

Ils répétèrent l’opération la nuit suivante et encore et encore jusqu’à ce qu’ils observèrent la pleine lune, nuit où la lune éclaire toute la contrée et virent que personne n’était mort dans son tombeau. C’était le 15 Av (Tou beAv). Ils comprirent alors que la punition avait été levée. Ce jour se transforma donc en liesse.

Cependant il existe d’autres raisons pour la fête de Tou BeAv que nous allons citer plus bas et notamment la première qui fit que s’attacha à cette date l’image de l’hyménée et des épousailles.

Dès les débuts de la parcellisation de la Terre d’Israël entre les tribus, le 15 av, les jeunes-filles à marier toutes de blanc vêtues par souci d’équité, dansaient dans les vignes en invitant les jeunes-gens à choisir chacun l’une d’entre elles sans se laisser guider par la beauté mais par la réputation de sa famille.

Ceci et d’autres raisons ont fait s’exclamer R’ Shim’on ben Gamliel : qui compara l’allégresse de Tou BeAv à celle de Yom Kippour.

Lors de l’entrée des tribus sur le sol d’Israël et de manière à sauvegarder le patrimoine de chaque tribu, il était « conseillé » de ne se marier que parmi sa propre tribu mais, par la suite, cette loi fut abrogée et chacun put à sa guise prendre époux/épouse dans un autre camp.

A une époque où il n’y avait pas de roi en Israël se passa un évènement tragique sur le territoire de la tribu de Benjamin où un homme de la montagne d’Ephraïm et sa concubine en chemin de Beith Lehem en Judas jusque chez eux, voulurent passer la nuit à Ghibéa (Juges chapitres 19 à 21) or, les habitants de cette localité se conduisirent comme jadis les habitants de Sodome et Gomorrhe.

Les habitants des autres tribus apprenant ce qu’il s’était passé, et, après avoir pris le conseil de D. livrèrent bataille à la tribu de Benjamin et jurèrent qu’aucune tribu ne donnerait ses filles en mariage aux hommes de Benjamin cependant, par la suite, ne voulant pas qu’une tribu fût effacée de la carte d’Israël, c’est un 15 Av que fut levé cet interdit.

Au Beith Hamikdash, on utilisait du bois pour les sacrifices et notamment aussi pour brûler l’encens.

Or, les Sages avaient remarqué qu’après le 15 Av l’ardeur des rayons du soleil baissait d’intensité et que cela pouvait provoquer ou favoriser l’apparition de vers ou autres insectes dans les arbres, les rendant impropres à l’usage voulu.

Le 15 av était donc la limite de la coupe du bois pour le Temple et, le fait d’avoir pu mener à bien cette mitsva donna l’occasion de célébrer cette date avec allégresse remarqua le Rashbam (petit-fils de Rashi) dans le traité talmudique de Baba Metsiâ.

C’est à TouBeAv que les morts de Beitar furent ensevelis.

C’est aussi pour TouBeaV que furent enlevées par Osée les frontières sur la route de Jérusalem instaurées par Jéroboam ben Nabet visant à empêcher les Juifs de se rendre au Beith Hamikdash. Rappelons que Jéroboam fit ce qui s’appelle « faire le mal aux yeux de HaShem ».

A la synagogue, on marque ce jour en ne récitant pas de Tahanounim (suppliques quotidiennes).

Voici donc quelques bonnes raisons pour fêter le 15 de ce mois de Av !!! Mais, en respectant le commandement « VeAhavta léré’êkha kamokha » (aime ton prochain comme toi-même est-il nécessaire d’attendre TOU BE’AV pour offrir un cadeau à celui/celle/ceux que l’on aime ????

Caroline Elisheva REBOUH

 

Dans la tradition juive on signale qu’il n’y a pas de jour plus heureux que Tou BeAv et Yom Kippour.  Comment est-ce possible ?

Yom Kippour étant un jour où tout le peuple se mortifie et regrette les mauvaises actions commises au long de l’année volontairement ou involontairement.

Alors que pour Tou BeAv on a pu lire dans le talmud que les jeunes-filles à marier sortaient pour Tou BeAv pour danser dans les rues de Jérusalem ou dans les champs ou les vignes pour danser et chanter en s’accompagnant de leurs tambourins. Les jeunes-gens alors, opéraient un choix tout en les observant discrètement.

Ils se rendaient ensuite chez eux pour transmettre leur demande en mariage. Tou BeAv était un jour faste et aujourd’hui encore de très nombreux mariages sont célébrés en cette date.

Tou BeAv est une date « propice » car, plusieurs événements heureux ont marqué ce jour :
1 ) Lorsque les « explorateurs » revinrent de leurs investigations en Israël et que le peuple se lamenta c’était le 9 av et D. les avertit du fait que s’ils se sont plaints et lamentés alors qu’il n’y en avait pas lieu, qu’ils auraient un motif de se plaindre plus tard et donc, le 9 av ont été détruits les deux temples de Jérusalem et d’autres événements tragiques se perpétrèrent en cette date au long des siècles et, durant 40 années les hommes creusaient leur propre tombe le 9 av et y dormaient.

Le lendemain matin, ceux qui se réveillaient savaient qu’ils étaient en sursis d’une année supplémentaire et, la quarantième année, tous se relevèrent. Pensant qu’ils s’étaient peut-être trompés dans leurs calculs de dates, ils dormirent à nouveau chaque soir jusqu’au 15 av et dès lors qu’ils virent la pleine lune ils surent qu’il n’y avait pas eu d’erreur et que leur faute était pardonnée. Le 15 av fut donc un jour de liesse.

2) Alors que les tribus ne pouvaient se marier qu’au sein-même de leur propre tribu , c’est un 15 av que fut donnée l’autorisation aux jeunes-gens de prendre femme ou époux parmi les autres clans (ce fut une connaissance directe de l’action menée par les filles de Tselofhad).

3) Au temps des rois d’Israël, Jéroboam, qui était un Juif « tiède », fit placer des gardes sur la route qui menait à Jérusalem de manière à empêcher les pèlerins de « monter » vers la capitale et se rendre au temple. Le roi Hoshéâ (Osée) fit relever ces gardes pour rendre libre l’accès à Jérusalem.

4) Après la révolte de Bar Kokhba, les habitants purent ensevelir leurs morts à Beitar.

5) A l’époque talmudique, les exploitants agricoles ramassaient du bois sec – de manière à ce qu’il ne pourrisse pas – et en faisaient des offrandes au Temple pour permettre aux cohanim d’allumer du feu pour les sacrifices.

Dans toutes les communautés il est interdit de jeûner pour Tou BeAv même s’il s’agit de jeunes mariés qui jeûnent avant leur union. Il est aussi interdit de faire un éloge funèbre comme un rosh hodesh, un jour de pourim ou de hanouka.

Selon la tradition juive, c’est à partir de Tou Beav que l’on peut commencer à souhaiter une bonne année car la valeur numérique de toubeav (חמש עשרה באב = 928) équivaut à la valeur numérique de ketivavehatimatova – une bonne inscription [sur le livre de la vie] (כתיבה וחתימה טובה = 928).

Il faut donc profiter du fait que nous avons encore un mois et demi avant Rosh Hashana pour d’ores et déjà envoyer à tous ceux que nous aimons de bons vœux de ketivavehatimatova, dès aujourd’hui, tooubeav

……
CERBA

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Élie de Paris

Il aurait donc fallu, puisque Valentin, n’évoquer que les épousailles inter tribales, et le « bal masqué » qui dissimulait l’origine sociale des jeunes filles à marier, mais dont la sagesse de leurs paroles (de Torah) devait convaincre les prétendants…
Rappelons brièvement que nos Saints_ à nous seuls_ nous importent.
Et que la dame de Paris n’est point la « nôtre »…
Merci.