Téhéran face au réveil du camp sunnite arabe : signification et implications

Sanaa

Par A. Savyon and Y. Carmon*

L’offensive du 26 mars 2015 de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les bastions des représentants de l’Iran au Yémen, les Houthis, a envoyé des ondes de choc jusqu’à Téhéran. L’éveil du camp sunnite arabe et la constitution d’une coalition de guerre, ainsi que le soutien apporté par la Ligue arabe tout entière – tout cela en l’espace de quelques semaines seulement – a pris le régime iranien totalement par surprise.

Au cours des dernières années, et en particulier des derniers mois, Téhéran a accru son implication directe dans plusieurs pays arabes, grâce au silence des Etats-Unis ; ce silence a été interprété dans le monde arabe comme un soutien à la volonté de l’Iran de devenir une puissance régionale et d’asseoir son hégémonie militaire et politique. Le camp arabe sunnite est apparu dans un état de désintégration et de division tant politique que militaire, après presque cinq ans d’érosion interne faisant suite au Printemps arabe.

Dans une telle situation, les porte-parole officiels iraniens ont accru leurs menaces contre l’Arabie saoudite et les pays du Golfe [1] ainsi que contre la présence militaire américaine. Ces menaces se sont accompagnées de manœuvres conjointes des forces navales, terrestres et balistiques, ainsi que du développement d’armes élaborées. [2] Plusieurs représentants du régime iranien ont évoqué le contrôle par l’Iran de quatre capitales et de quatre mers au Moyen-Orient. [3] Un conseiller sénior du président iranien Hassan Rohani, Ali Younesi a même déclaré que l’empire perse était à présent ressuscité.[4]

La décision surprise du camp arabe sunnite bloque l’Iran au Yémen et elle constitue un coup de semonce face aux intentions du camp sunnite, entendant restreindre les ambitions de l’Iran et de lui faire savoir qu’il n’est pas un empire, comme l’a dit Younesi, mais plutôt un simple dixième du monde islamique – dont l’immense majorité est sunnite.

Les échelons politiques et militaires du leadership iranien – le leader suprême Khamenei, le commandant du CGRI Jafari et le commandant des Basiji, Naqdi n’ont pas encore réagi. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif a exprimé sa volonté de coopérer et d’aider à promouvoir un dialogue interne global au Yémen, ses alliés Houthis étant soumis aux bombardements de la coalition sunnite.

Des déclarations menaçantes ont toutefois été émises par le camp pragmatique iranien, en particulier parHashemi Rafsanjani, qui a comblé le vide laissé par l’absence de réaction du leader suprême Khamenei. [5] Rafsanjani a exprimé son indignation face à l’opération saoudienne et arabe, mais ses menaces sont restées vagues, peut-être pour ne pas impacter sur les négociations nucléaires alors en cours.

Lire le rapport intégral en anglais

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