ARA News
ALEP –Le Commandant militaire de la Brigade Sultan Murad, le groupe djhadiste rebelle syrien utilisé par la Turquie, a été tué ce mardi 04 octobre dans l’arrière-pays au Nord d’Alep.
Le parcours des troupes pro-turques est semé d’embûches, d’engins explosifs improvisés et de mines et lundi, ces milices envoyées par Ankara avaient déjà perdu 21 hommes, dans ce même village turkmène de Barah.
Ali Sheikh Saleh, alias Abu Ibrahim al-Askeri, a été tué par l’explosion d’une mine près du village turkmène de Barah, dans des affrontements qui se poursuivent actuellement, entre Daesh et les groupes opérant dans le cadre de l’Opération Bouclier de l’Euphrate (Firat Kalkani, en turc), lancée avec le soutien de l’Armée Turque, le 24 août.
La Brigade du Sultan Murad a confirmé la mort de son commandant en chef dans un communiqué dès mardi 4.
La Brigade turkmène Sultan Murad est lourdement armée et soutenue par la Turquie. Les deux enfants et la femme de ce commandant sont logés dans la ville de Gaziantep, au sud de la Turquie, qui est aussi le fief de Daesh et son point de passage vers la Syrie pour les nouveaux djihadistes entrants. Saleh a été enterré à Gaziantep mardi, selon le journal turc Milliyet.
Les autres groupes syriens sous la coupe réglée de la Turquie, comme Nourredin Zenki ont présenté leurs condoléances.
L’Opération Bouclier de l’Euphrate, qui est entré à présent dans son 42ème jour, se transforme en opération visant à prendre la ville symbolique de Dabiq [lieu d’une bataille mythique où l’Ilsma doit affronter l’Occident et ses supplétifs et titre d’un journal central pour la propagande de Daesh], aux mains de Daesh, avec le soutien, à la fois de la Turquie et des Etats-Unis.
« La coalition soutient activement les forces de l’opposition syrienne -appuyées par les Turcs, alors qu’elles progressent à quelques kilomètres seulement du bastion affaibli de Dabiq », a déclaré dimanche, l’envoyé américain de la coalition anti-Daesh, Brett McGurk.
Le village turkmène de Barah a été pris par les forces rebelles pro-turques mardi.
Reportage de : Wladimir van Wilgenburg | Source: ARA News
Adaptation : Marc Brzustowski
PS : Le niveau élevé des pertes de cette Opération fait même dire à des publications pro-russes et pro-syriennes que la coalition pro-américaine aurait commis une deuxième « erreur délibérée » (comme celle sur Deir Ez Zor, où 90 soldats réguliers de l’armée syrienne, encerclés par Daesh, ont été tués par des bombardements américains censés viser Daesh), cette fois contre les troupes de miliciens envoyés par Ankara. Les Turcs cacheraient ce revers cinglant, où Washington tendrait à favoriser la percée des Forces Démocratiques Syriennes, guidées par les YPG kurdes pour la conquête du centre stratégique d’Al-Bab, alors que les djihadistes pro-turcs seraient embourbés dans Marea et autour de Dabiq. Toutefois, tant qu’aucune accusation ne surgit pour mettre en cause une telle « erreur délibérée » de frappe américaine, rien ne peut la confirmer.
Ya’acov Kedmi
Il est même plus prudent de la considérer ipso facto comme de l’intox propagandiste, dans la mesure où l’on sait que l’Amérique marche continuellement sur des oeufs avec Erdogan, depuis le début de la répression contre le coup d’Etat du 15 juillet et les exigences d’extradition de l’opposant Fetullah Gülen, qui vit en Pennsylvanie. L’ex-membre de la branche Nativ* liée au Mossad, Ya’acov Kedmi, interrogé par Izvestiya, pense même que Washington a renoncé à la prise de Raqqa, pour ne pas avoir à recourir aux FDS, au nez et à la barbe d’Erdogan et que les Etats-Unis se concentrent sur la prise de Mossoul, avec les Peshmergas kurdes d’Irak, qui sont en bien meilleurs termes que leurs frères de Syrie, avec le pouvoir d’Ankara…
*Nativ : Les communautés juives demandent rarement de l’aide à Israël, mais, certaines fois, par le passé, les envoyés israéliens sont venus à elles pour les former à se protéger d’un milieu hostile ou pour les assister dans leur immigration si elles la souhaitent. Dès le début, les services secrets israéliens comprenaient deux unités particulières, Nativ et Bitzur, chargées d’accomplir ce genre de missions. Dès les années cinquante, Nativ, organisait l’immigration des juifs d’Europe de l’Est et d’Union Soviétique. Avec l’effondrement du communisme, à la fin des années quatre-vingt, la liberté de mouvement retrouve ses droits dans ces pays et Nativ devient alors inutile.
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