Jean-Luc Mélenchon le 5 novembre 2018 à Marseille. (GERARD JULIEN / AFP)

Jean-Luc Mélenchon a mis en cause ce lundi 26 novembre « la campagne de second tour » de Farida Amrani, la candidate LFI défaite dans la législative partielle de l’Essonne dimanche, tandis que d’autres Insoumis en soulignaient le contexte difficile.

L’élection était organisée après le retrait de Manuel Valls, parti faire campagne pour la mairie de Barcelone.

Son bras droit historique, le maire d’Evry Francis Chouat, soutenu par LREM et plusieurs maires, l’a emporté avec 59,1% des voix contre 40,9% à Mme Amrani, avec 82,4% d’abstention.

Dans un message posté sur Facebook, Jean-Luc Mélenchon écrit :« La campagne de second tour, contre mon avis formellement exprimé, s’est faite sur le thème d’une soi-disant ‘gauche rassemblée’, avec guirlande de sigles et tout le reste du décorum de ce genre de discours. »

« Cela mérite réflexion »

« Si haute que soit l’estime que j’ai pour le combat qu’a mené courageusement et infatigablement Farida Amrani, c’est mon devoir de dire ma conviction la plus profonde : un monde est mort et il est inutile et dangereux de vouloir faire comme si ce n’était pas le cas », a-t-il ajouté.

Et de constater :

« Au premier tour sans ‘gauche rassemblée’, nous faisons le même pourcentage qu’en juin 2017. Au second tour avec la ‘gauche rassemblée’ nous faisons moins qu’au second tour de 2017. Cela mérite réflexion. »

Le candidat PCF-Générations Michel Nouaille a soutenu Farida Amrani mais le PS a arrêté une position plus ambigüe, selon laquelle « aucune voix ne doit aller au candidat soutenu par LREM et la droite ». Quant à la candidate EELV Eva Sas, elle avait opté pour le « ni ni ».

« En pleine mobilisation des gilets jaunes, la guirlande des sigles qui refusent de soutenir la mobilisation sociale n’est guère motivante pour ceux qui s’identifient à ce combat (75% des Français) », a taclé Jean-Luc Mélenchon.

« S’attaquer à l’Himalaya »

Farida Amrani, ancienne adhérente du PCF et responsable CGT, fait partie de ceux chez LFI qui souhaitent entretenir des liens étroits avec le reste de la gauche, un sujet de tensions et d’hésitations au cours des derniers mois au sein du mouvement.

C’est aussi le cas de la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, qui défend la candidate battue auprès de l’AFP :

« Farida Amrani a mené une campagne tambour battant, et ramener aux urnes dans une partielle les dégoûtés de la politique, c’est s’attaquer à l’Himalaya. »

Elle estime aussi, en allusion aux déboires judiciaires de LFI et à la colère de Jean-Luc Mélenchon, que pour les Insoumis, « les dernières semaines ont été sur le plan national difficiles », ce qui n’a pas facilité la tâche de Mme Amrani.

18,08% de participation

Le député Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche qui a fondé La France insoumise, tempère aussi les critiques en direction de Farida Amrani. Il accuse le « clientélisme » du camp adverse, « qui prend plus de poids lorsque l’abstention est forte ».

Seuls 18,08% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, bien loin du taux de participation déjà faible des législatives en juin 2017 (40,11%).

« On a été un peu surpris quand on a vu les tracts appelant au rassemblement de gauche », raconte cependant Eric Coquerel.

« Ça pouvait envoyer un message un peu excluant pour tous ceux voulant envoyer un message à Macron sans vouloir être dans un rassemblement de gauche. »

(Avec AFP)

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