Jeune maman, elle vivait à Marseille. Après les rafles du Vieux Port de Janvier 1943, les Juifs furent traqués. La famille Cohen partit se réfugier à Eyguières, avec leurs 2 filles, Monique âgée de 3 ans et Nicole de 14 mois. Sur dénonciation, elle fut envoyée à la prison des Beaumettes, puis à Drancy, déportée à Auschwitz, puis transférée à Bergen-Belsen. Elle fut libérée 3 mois plus tard, par les Britanniques.
Ses 2 filles furent cachées par la famille Vincent, qui fut honorée de la médaille des Justes en 20O0.
Elle eut 4 enfants par la suite. Elle a ainsi aujourd’hui, 6 enfants, 13 petits-enfants et 34 arrières petits-enfants. C’est pour elle « une revanche pour ceux qui ne sont pas revenus ». Ses enfants, petits enfants et arrière petits-enfants la chérissent tous en l’appelant Mamoune.
Elle s’est longtemps tue et n’a parlé à personne de la déportation. Elle a commencé à témoigner lorsque des négationnistes ont nié l’existence des camps. De ce jour, elle a témoigné dans les écoles et a accompagné des visites scolaires à Auschwitz.
Sa fille, Monique porte elle, un double traumatisme, celui d’un sentiment d’abandon datant de la séparation brusque de sa mère lors de sa déportation, et la déportation de sa mère qu’elle vit gravée dans sa tête, comme si elle avait elle même vécu la barbarie des camps.
Aujourd’hui ses enfants et leurs conjointes, et même Elise Cohen, la femme de son petit fils, reprennent le flambeau. Ils transmettent à leur tour la mémoire au travers de l’Association Fonds Mémoire d’Auschwitz (AFMA), dont les co-Président sont Caroline Pozmentier, vice-présidente de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, fille de Serge Pozmentier, un enfant juif caché et Albert Barbouth, un ancien enfant juif caché.