Shlomi Binder, nouveau chef du renseignement militaire

Le général Shlomi Binder, qui prend aujourd’hui les rênes du renseignement militaire de Tsahal, hérite d’une mission des plus ardues. À la suite des événements tragiques du 7 octobre, où une attaque massive du Hamas a pris Israël par surprise, Binder doit non seulement restaurer la confiance dans le service de renseignement, mais aussi réformer profondément son fonctionnement pour mieux anticiper les menaces futures, notamment celles posées par le Hezbollah et l’Iran.

Agé de 49 ans, Shlomi Binder possède une carrière militaire impressionnante. Ayant grandi à Haïfa, il a servi dans diverses unités d’élite de Tsahal, où il a gravement été blessé en 1999 au Liban, mais a persévéré pour atteindre des postes de commandement prestigieux. Sa nomination à la tête du renseignement militaire, bien qu’elle survienne après une série d’échecs graves, reflète la confiance que le ministre de la Défense Galant et le chef d’état-major Halevi placent en lui pour mener cette institution à un renouveau.

Le premier défi auquel Binder doit faire face est de regagner la confiance du public et des décideurs après l’incapacité de Tsahal à prévoir et à prévenir l’attaque du Hamas. Il lui incombera de mener une enquête approfondie sur cet échec, d’en tirer des leçons et de réformer les processus internes du renseignement pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. La transparence envers le public, en particulier les habitants des zones touchées, sera cruciale dans ce processus de réhabilitation.

En parallèle, Binder doit réorienter le service de renseignement pour mieux faire face aux menaces futures. Le Hezbollah, plus organisé et mieux équipé que le Hamas, représente un défi majeur pour Tsahal. Une surveillance renforcée de ses activités est impérative, tout comme une compréhension plus précise de ses intentions afin de prévenir toute escalade.

L’Iran demeure une menace stratégique de premier plan, non seulement en raison de son programme nucléaire, mais aussi à travers son soutien à divers groupes armés dans la région. Binder devra intensifier les efforts pour surveiller et contrer l’influence iranienne au Moyen-Orient, en particulier au Liban, au Yémen et en Irak.

Pour réussir ces réformes, Binder devra également s’assurer de conserver les talents au sein du service de renseignement, en particulier après la crise du 7 octobre. La concurrence avec le secteur privé, notamment la haute technologie, représente un défi de taille. Un système de récompense attractif et une culture organisationnelle valorisant la pensée critique et l’innovation seront essentiels pour retenir et motiver les meilleurs éléments.

Enfin, Binder devra renforcer l’intégrité professionnelle au sein de l’AMAN, en garantissant que les évaluations du renseignement sont présentées de manière objective, même si elles vont à l’encontre des opinions dominantes. La mise en place de mécanismes internes pour garantir que diverses perspectives et opinions soient entendues et considérées par les décideurs sera essentielle pour éviter les erreurs du passé.

Le général Binder fait face à une tâche monumentale, mais avec une approche combinant réforme, innovation et transparence, il a l’opportunité de repositionner le renseignement militaire israélien pour relever les défis de demain avec plus d’efficacité et de résilience.

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Asher Cohen

Article relativement honnête concernant les défaillances graves et la situation actuelle du renseignement militaire israélien, et en même temps ouvert sur l’avenir. Ces défaillances sont multiples, 15 ans d’implantation du hamas à gaza, trahison par l’Égypte de ses engagements du traité de paix, défaillances mortelles en Judée-Samarie montrant l’inefficacité totale des accords d’Oslo, et j’en passe. Tant que les leçons n’auront pas été tirées, le renseignement israélien ne pourra pas avancer. Israël est entouré d’ennemis qui veulent sa destruction, et est donc obligé d’avoir une stratégie mondiale en matière de renseignement militaire, avec des gens très compétents dans de nombreux domaines, scientifique, économique, militaire, managérial, etc..Je sais, cela demande énormément de matière grise et d’intelligence, mais Israël n’y coupera pas, c’est vital pour lui.

Je ne suis pas du tout opposé au fait de mettre de jeunes généraux à des postes clés, mais il faut les faire encadrer par des  » vieux  » qui ont constamment étudié et analysé leurs expériences du passé comme feedback datas. Le Peuple qui a produit les plus grands philosophes de l’Humanité doit reconnaître combien les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Il faut maintenant continuer à changer les généraux responsables de la stratégie militaire et de l’État Major. J’ai l’impression que Netanyahou a peur d’aller de l’avant et bousculer l’organigramme de Tsahal en temps de guerre. J’ai déjà cité Clemenceau, Zelenski et Poutine, qui n’ont pas eu peur de le faire, et avec succès. Il faut donc des élections rapidement, afin d’avoir des politiciens capables de tirer la chasse d’eau dans l’armée et la faire gérer rationnellement. Attendons la suite.