Après deux semaines d’étude, une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) estime avoir mis à jour dans le centre ancien de Saint-Paul-Trois-Châteaux, les vestiges d’un bain rituel juif: un mikvé. Au Moyen-Age, la cité méridionale abritait une importante communauté juive. 

Un autre mikve, également en Provence, à la synagogue de Carpentras, présenté par Françoise Richez, le 7 juillet 2017. (Crédit : Cnaan Liphshiz/JTA)

Un autre mikve, également en Provence, à la synagogue de Carpentras, présenté par Françoise Richez, le 7 juillet 2017. (Crédit : Cnaan Liphshiz/JTA)

“La présence dans ce quartier d’une cave perpétuellement inondée est aujourd’hui interprétée comme l’emplacement d’un potentiel mikvé. Cette construction voûtée, partiellement enterrée, de petite dimension (7 mètres sur 4), dispose d’une résurgence d’eau souterraine. Le bain devait consister en une piscine de faible profondeur. Les formes et les techniques de construction pourraient répondre aux configurations des mikvaot médiévaux. Ces bains dévolus aux purifications corporelles étaient vitaux pour la survie des communautés juives. Les femmes devaient s’y rendre après la survenue des règles ; la purification était également requise lors de la préparation au mariage”, explique l’Inrap dans un communiqué.

“Dès le XIIIe siècle, Saint-Paul-Trois-Châteaux abritait une importante communauté juive qui compta jusqu’à 70 familles. Niché au cœur de la ville médiévale, entre la place du marché et le palais épiscopal, ce quartier ou “carrière” perdure au travers de la toponymie “rue Juiverie”.  Il était composé de quelques ruelles bien délimitées fermées chaque soir. Au Moyen Âge, la ville est une cité épiscopale relevant du Saint-Empire romain-germanique. La communauté juive n’y subit donc pas les interdictions successives du royaume de France (sous Philippe Auguste, Louis IX, etc.). Elle semble s’épanouir au XIVe siècle, notamment après l’expulsion de 1394. À partir du milieu du XVe siècle, de nouvelles mesures répressives rendent la vie des juifs de plus en plus difficile. Saint-Paul-Trois-Châteaux n’échappe pas à la règle et seules trois familles sont encore présentes en 1486″, souligne l’Inrap.

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info  | Photo : DR

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La présence d’une communauté juive à Saint-Paul-Trois-Châteaux est connue avec certitude entre le XIIe et le XVe siècle, par divers documents écrits mentionnant des juifs. La rue Juiverie témoigne par son appellation de la localisation du quartier réservé aux juifs au Moyen Âge, comme on peut l’observer dans de nombreuses villes provençales à la même époque.

Un vestige exceptionnel retrouvé dans ce quartier au XIXe siècle atteste de la présence d’une synagogue importante au XVe siècle : il s’agit d’une arche sainte en pierre de 2,40 mètres de haut datée de 1445, destinée à abriter les rouleaux des textes saints. Ce type d’élément liturgique monumental est unique en France et sans doute en Europe.

Des mesures répressives contre les juifs rendent leur vie de plus en plus difficile à partir du milieu du XVe siècle. Saint-Paul-Trois-Châteaux n’échappe pas à la règle : trois familles juives sont encore présentes en 1486, mais on ne trouve guère de traces de présence juive au delà.

En image : L’Arche sainte hébraïque du XVe siècle découverte dans le quartier juif (Bernard Coste)

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www.ville-saintpaultroischateaux.fr

 

 

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