La rébellion syrienne reprend de la vigueur : une offensive d’envergure menace Damas

Après des années de stagnation et de réconciliation fragile, les groupes rebelles syriens réalisent une percée spectaculaire dans le sud du pays, menaçant directement la capitale, Damas. Cette offensive éclair, menée par des factions diverses mais unies dans leur opposition au régime d’Assad, pourrait marquer un tournant décisif dans le conflit syrien.

En seulement 48 heures, les forces rebelles ont repris une vaste partie du territoire perdu depuis 2018. Cette avancée comprend la province de Deraa, berceau de la révolution syrienne en 2011, ainsi qu’une grande partie de la frontière avec la Jordanie. Le point de passage de Nassib a été fermé par Amman, signe des craintes jordaniennes face à une potentielle déstabilisation régionale.

Les rebelles, opérant sous la bannière de la « salle d’opérations sud », avancent également vers Quneitra, près de la frontière israélienne, intensifiant les préoccupations sécuritaires d’Israël. L’objectif affiché des insurgés est clair : encercler Damas pour affaiblir définitivement le régime syrien.

La rébellion actuelle est marquée par une diversité de participants. Les groupes druzes du Hauran, les factions soutenues par les États-Unis autour de la base de Tanf, et les anciens rebelles réconciliés qui ont récemment quitté les rangs de l’armée syrienne participent tous à l’effort. Ces acteurs, bien que hétérogènes dans leurs idéologies et leurs intérêts, semblent coordonner leurs actions dans un but commun : renverser le régime d’Assad.

L’histoire des rebelles dans le sud de la Syrie est complexe. Après leur défaite en 2018, nombre d’entre eux avaient accepté une réconciliation forcée avec le régime. Cependant, cette réconciliation fragile a volé en éclats, avec des rapports indiquant que des combattants réconciliés rejoignent désormais les rangs des insurgés.

Les rebelles ne sont pas seuls à exercer une pression sur le régime. Dans le nord, l’offensive de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a déjà permis la prise d’Alep et menace Homs. De leur côté, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, ont sécurisé des zones stratégiques autour de Deir Ezzor et d’Albukamal, coupant les voies d’approvisionnement du régime et de ses alliés iraniens.

L’effondrement rapide des forces d’Assad dans plusieurs régions, autrefois considérées comme des bastions, souligne la fragilité de son pouvoir. En moins de deux semaines, les rebelles ont non seulement repris du terrain, mais ils ont également créé une situation où la capitale elle-même pourrait être encerclée.

La situation dans le sud de la Syrie a des répercussions directes pour les pays voisins. Israël surveille avec attention l’évolution de la situation, craignant une expansion des combats près de sa frontière sur le Golan. De même, la Jordanie, qui partage une frontière de 375 km avec la Syrie, redoute une recrudescence des tensions et des flux de réfugiés.

Parallèlement, la position de l’Iran et de ses milices affiliées, comme le Kataib Hezbollah, est affaiblie par les avancées rebelles. Les voies de contrebande et les bases militaires iraniennes dans l’est de la Syrie, essentielles pour leur influence régionale, sont désormais sous menace.

Bien que l’offensive rebelle montre une coordination impressionnante, les divisions internes entre les différentes factions persistent. Les FDS, ancrées dans une idéologie de gauche, et le HTS, d’orientation islamiste, incarnent deux extrêmes du spectre politique. Les tribus arabes, les Druzes et les anciens rebelles du sud apportent encore plus de diversité à cette coalition de circonstance.

Le régime d’Assad, autrefois soutenu par une coalition solide comprenant la Russie et l’Iran, se trouve aujourd’hui confronté à un défi inédit. Alors que les rebelles avancent sur plusieurs fronts, son contrôle sur le territoire syrien s’érode à une vitesse alarmante.

La récente résurgence de la rébellion syrienne met en lumière les faiblesses structurelles du régime d’Assad, incapable de maintenir son autorité face à une insurrection généralisée. Si l’offensive actuelle se poursuit avec la même intensité, Damas pourrait être assiégée, marquant peut-être une nouvelle phase dans cette guerre qui dure depuis plus de 13 ans. Cependant, la fragmentation des forces rebelles et les rivalités internes pourraient également compliquer la perspective d’un changement durable en Syrie.

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