Qui est Ron DeSantis, le rival républicain de Donald Trump largement réélu gouverneur de Floride ?

Le républicain a devancé de près de 20 points son adversaire démocrate. Une victoire qui pourrait lancer sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024.

C’était la star républicaine de la soirée. Ron DeSantis a été triomphalement réélu, mardi 9 novembre, gouverneur de Floride, à l’occasion des élections américaines de mi-mandat. L’étoile montante de la droite dure a signé une victoire éclatante avec près de 20 points d’avance sur son rival démocrate. Un tour de force qui cimente son statut de présidentiable face à Donald Trump et fait résolument pencher cet Etat, autrefois pivot, à droite.

Figure de la croisade « anti-woke » encore peu connue il y a quelques années, Ron DeSantis est devenu l’un des poids lourds des républicains depuis son élection à la tête de la Floride. Catholique pratiquant né à Jacksonville, fils d’une infirmière et d’un installateur de télévisions, il s’est engagé dans l’US Navy en 2004, après des études à l’université de Yale. Il y devient conseiller des forces spéciales Navy Seals et est envoyé en Irak. Elu à la Chambre des représentants en 2012 à 34 ans, il défend alors une ligne populiste, proche du Tea Party, et est l’un des premiers soutiens de Donald Trump.

Père de trois enfants, marié à une ancienne présentatrice de télévision, il est élu gouverneur de Floride en 2018 et se fait connaître sur le plan national par sa réponse à l’épidémie de Covid-19. Farouchement opposé aux obligations vaccinales et au port du masque, il a permis aux commerces et aux écoles de Floride de rouvrir bien avant le reste du pays, raconte Politico*. Surtout, il est l’une des voix les plus retentissantes sur les « guerres culturelles » qui divisent le pays et a signé cette année une loi interdisant d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école primaire. Le texte, très controversé, a été surnommé par ses opposants « Don’t say gay » (« Ne dites pas le mot gay »).

« Pour moi, le combat ne fait que commencer »

Couronné par sa victoire face au démocrate Charlie Crist, le républicain de 44 ans a affiché ses ambitions lors de son discours à Tampa. « Pour moi, le combat ne fait que commencer », a-t-il lancé, dans une allusion à ses ambitions pour la présidentielle de 2024. Une élection pour laquelle ni lui ni Donald Trump n’ont encore annoncé leur candidature.

Ron DeSantis n’a d’ailleurs pas mentionné une seule fois l’ancien chef d’État au cours de son intervention. Le milliardaire lui avait pourtant donné un important coup de pouce dans la course au siège de gouverneur en 2018. Donald Trump semble conscient et agacé de l’ascension de son rival. Dans la soirée de mardi, l’ancien président a prononcé une brève allocution, dans laquelle il s’est félicité de certaines victoires républicaines, mais en se gardant bien de citer Ron DeSantis, rapporte The Guardian*.

Une victoire qui inquiète les démocrates

Testé dans des sondages en amont des primaires républicaines pour 2024, le gouverneur de la Floride reste pour l’instant largement devancé par l’ancien président, selon les données du site Five Thirty Eight*. Moins imprévisible que Donald Trump, Ron DeSantis pourrait cependant rassurer les électeurs conservateurs. « Son succès prouve qu’il est possible d’être un avatar du conservatisme culturel et en guerre contre les médias libéraux (…), à condition d’être compétent », résume ainsi le New York Times*.

La victoire très nette de Ron DeSantis confirme en tout cas un clair ancrage à droite de la Floride, longtemps considérée comme un État pivot. Le gouverneur ne s’y est pas trompé : « Nous n’avons pas seulement gagné l’élection, nous avons redessiné la carte politique », a-t-il expliqué mardi soir, en se félicitant d’une victoire « historique ». Impensable il y a encore quelques années, il a notamment remporté le comté à majorité hispanique de Miami-Dade, où aucun candidat républicain au poste de gouverneur n’avait été victorieux depuis vingt ans. De quoi inquiéter les démocrates, car si les Hispaniques votent traditionnellement à gauche, ils sont de plus en plus nombreux à être attirés par l’autre camp.

Un rival dangereux pour Trump

“Maga”, l’acronyme du slogan de campagne de Donald Trump (“Make America Great Again”, “Rendre à l’Amérique sa grandeur”), désigne la droite dure et populiste inspirée par l’ancien président. Ron DeSantis, ancien protégé de Trump bien décidé à voler de ses propres ailes, s’en est fait avec succès le héraut. Mardi, le gouverneur l’a emporté avec une marge de 19 points. Il est même arrivé en tête dans le comté urbain de Miami-Dade, le plus grand de l’État, où la démocrate Hillary Clinton avait gagné en 2016 avec 29 points d’avance, rappelle le Miami Herald.

JForum.fr et AFP

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires