Qui a tort ou raison? Einsenkot ou le médiateur de Tsahal?©

Après que le médiateur de Tsahal a averti lundi, d’un ensemble de failles dans la préparation de l’armée en cas de guerre, le chef d’état-major de Tsahal, Gadi Eisenkot, a répondu que Tsahal est bien préparé.

« Je visite les sessions d’entraînement et je vois l’activité opérationnelle prouvant que Tsahal a de grandes capacités et une bonne préparation, ainsi que l’armée est rompue au devoir de repérer les faiblesses et les failles », a déclaré Eisenkot lundi soir, lors d’un hommage aux troupes de réserve à la Knesset. « Je suis très fier des rangs de commandement, qui ont obtenu des résultats remarquables.

«Dans le cadre du plan quinquennal d’efficacité appelé Gideon, nous avons fait un pas important pour assurer la préparation de Tsahal à la guerre. Nous avons construit un modèle de service avancé mettant en œuvre la décision du gouvernement de raccourcir le service, de développer les commandants et les sous-officiers et d’utiliser le capital humain au maximum.

Selon le chef de Tsahal, « Nous traversons une période compliquée en termes de sécurité, remplie de défis au nord et au sud, et nous devons nous rappeler que la force de Tsahal dépend des gens, de l’esprit, de l’équipement, des compétences et de l’unité. Nous continuerons à les renforcer par des actions exprimant leur importance suprême, tout en respectant le dévouement et la loyauté des forces de réserve en tant qu’une seule et même équipe au service de l’Etat d’Israël. « 

Eisenkot a noté que «la formation et les compétences des forces de réserve ont considérablement augmenté en 2017. Cette année, nous avons doublé le nombre de forces de réserve participant à l’occupation opérationnelle, pour permettre aux forces de Tsahal qui en constituent le fer de lance d’augmenter la formation jusqu’à 50% du temps.

« Les unités terrestres aériennes et marines de Tsahal opèrent 24 heures sur 24 et sont testées quotidiennement pour contrecarrer la terreur en Judée et Samarie, protéger les frontières de l’Etat au sud et au nord et en activité d’offensive continue pour contrecarrer les capacités avancées et réduire les menaces contre l’Etat. « 

Le médiateur de Tsahal a averti lundi qu’un nouveau rapport annuel sombre qu’il a produit indique une pléthore de lacunes dans les capacités opérationnelles de l’armée, jette le doute sur son état de préparation en vue d’un conflit imminent dans le sud et met en évidence les normes inférieures à ce qu’elles étaient auparavant, en ce qui concerne la qualité du Personnel militaire de rang supérieur.

Le général (res.) Yitzhak Brik a publié ce qui sera son dernier rapport annuel, alors que le médiateur de Tsahal et du ministère de la Défense occupe ce poste depuis une décennie.

« Si je vous lis ce que contient ce rapport, les bras vont vous en tomber », a déclaré M. Brik à propos du rapport dont le contenu n’est pas mis à la disposition du public.

Le rapport fourmille de conclusions pessimistes et met en évidence une série de failles dans l’appareil de Tsahal qui, selon lui, pourraient être mis en évidence dans les niveaux de préparation de Tsahal au cours de la prochaine guerre.

Selon Brik, il existe des divergences entre les déclarations publiques, la bravade exprimée sur les capacités de l’armée, et les réalités sur le terrain.

« Il y a des documents qui étayent mes affirmations et pas seulement des déclarations directes des officiers supérieurs et des officiers sur le terrain », a-t-il expliqué.

« Il y a un manque d’observation et d’évaluation régulière des processus militaires, des problèmes disciplinaires (emploi de What’s app pour communiquer sur le champ de bataille, au risque de faire repérer les unités…)  et un manquement aux ordres. Prenons comme exemple le fait que deux milliards de shekels ont été investis dans des unités de stockage d’urgence après la deuxième guerre du Liban, mais que le projet a été abandonné « , a déclaré M. Brik.

• Les sessions de formation pour les unités de réserve ne se concentrent pas sur leurs missions en cas de prochain conflit potentiel.
• Les dépôts contenant des fournitures d’urgence de matériel de guerre ne sont pas entretenus correctement et une grande partie de l’équipement n’est pas propre à une utilisation opérationnelle immédiate.
• Tsahal a été incapable de combattre la prévalence de l’utilisation des smartphones par les officiers et les autres rangs (sous-officiers, soldats). Leur utilisation imprimée dans les habitudes de Whatsap trahit leur emplacement aux oreilles de l’ennemi et sape la discipline. Les renseignements de terrain ne sont que partiellement fonctionnels. Il y a sept mois, Tsahal a annoncé que les unités de combat disposeraient de téléphones cellulaires cryptés, dont le développement a coûté la somme énorme de 100 millions de dollars. Que sont devenus ces téléphones?
• Les services médicaux militaires pour les unités de terrain sont inférieurs aux normes en raison de la grave pénurie de personnel médical et de médecins.
• La réduction du service pour les conscrits masculins a conduit à un grave manque de main-d’œuvre, en particulier dans les unités de combat. Le Général Brik conclut que l’échelle de la force employée de Tsahal n’est pas à la hauteur des défis en cas de guerre à l’avenir.
• Il dit en conclusion : « Si vous aviez vu ces communications classifiées, et comment les diverses branches de sécurité échangent en interne, vous en auriez les jambes qui flagellent. »

DEBKAfile se demande qui devrait être tenu responsable des conclusions du médiateur de Tsahal? L’ancien ministre de la défense, Moshe Ya’alon ou le titulaire actuel Avigdor Lieberman? L’ancien chef d’état-major Lieutenant-général (rés.) Benny Gantz ou son successeur, le lieutenant-général Gady Eisenkot?

De façon prévisible, l’armée israélienne rejette les conclusions du général Brick, soutenant que même après la réduction du service, les effectifs de capitaine et de major dans les unités de combat sont entièrement pourvus. Les 40 000 militaires de carrière actuels sont proportionnels aux besoins opérationnels de Tsahal et à ses missions, et une réserve de commandement de haute qualité est en cours de déploiement. Le Chef d’état-major adjoint Maj.-Gen. Aviv Kochavi mène un examen détaillé des lacunes révélées par le médiateur (l’ombudsman).