À Gaza, les taxes du Hamas passent très mal auprès des Gazaouis.

  • Le mouvement islamo-terroriste palestinien au pouvoir à Gaza avait déjà publié en juillet 2022 une liste de 24 produits sur lesquels il augmentait les taxes, parmi lesquels le lait maternisé, l’eau en bouteille, les jus de fruits ou certains vêtements comme les jeans
  • Dans la grande distribution, des négociants ont déjà réduit les importations, de peur que la justice décide d’introduire les taxes rétroactivement.

Gaza : Lorsque le Hamas a annoncé en mars de nouvelles taxes à l’exportation et à l’importation dans la bande de Gaza, des commerçants se sont mis en grève après une rare action en justice contre une politique fiscale qu’ils jugent « injuste ». Le mouvement islamo-terroriste palestinien au pouvoir à Gaza avait déjà publié en juillet 2022 une liste de 24 produits sur lesquels il augmentait les taxes, parmi lesquels le lait maternisé, l’eau en bouteille, les jus de fruits ou certains vêtements comme les jeans.

Du jour au lendemain, le prix du lait pour nourrissons a été multiplié par quatre et celui de l’eau par 15, ajoutant aux difficultés quotidiennes des habitants de la bande de Gaza, où le taux de chômage atteint 45%, selon le Fonds Monétaire International (FMI).

Les commerçants ont dû acquitter leur facture sous peine de voir leurs produits bloqués au point de passage entre Gaza et Israël, qui impose un strict blocus sur le micro-territoire de Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Wassim Al-Hilou, patron d’une entreprise d’import-export et membre de la Chambre de commerce locale, estime qu’« augmenter ainsi (les taxes) est déraisonnable », arguant que les Gazaouis en payent aussi auprès d’Israël et de l’Autorité palestinienne. Selon lui, elles nuisent à une économie déjà « défaillante ».

Jugeant la situation intenable, plus de 40 commerçants du secteur alimentaire et d’autres de l’habillement ont saisi un tribunal du Hamas en octobre. La hausse des taxes a été gelée, en attendant que la cour se prononce. Mais, lorsque le gouvernement du Hamas a annoncé en mars de nouvelles taxes sur l’exportation de poissons et l’importation de fruits, les négociants ont fait savoir que la coupe était pleine. Les importateurs de fruits se sont mis en grève pendant deux semaines, avant de trouver un accord avec les autorités qui ont annulé les taxes.

Mais, côté pêche, le gouvernement du Hamas n’a pas reculé. À Gaza, mince bande de terre coincée entre Israël, l’Égypte et la mer Méditerranée, le secteur halieutique est essentiel et emploie 4.500 personnes. Plusieurs milliers de tonnes de poissons sont acheminées chaque mois vers Israël et la Cisjordanie occupée, d’après le syndicat de la pêche.

Importations israéliennes

– «Extorsion» –

Dans la grande distribution, des négociants ont déjà réduit les importations, de peur que la justice décide d’introduire les taxes rétroactivement, explique Riyad Sawafiri, de la Chambre de commerce. La quantité d’eau en bouteille, dont les 2,3 millions d’habitants dépendent dans un territoire où l’accès à l’eau potable est quasi nul, a ainsi été divisée par deux.

Ossama Nofal, directeur de la planification au ministère de l’Économie à Gaza, justifie la politique fiscale comme devant « soutenir l’économie locale » et notamment servir à améliorer les infrastructures existantes de dessalement de l’eau de mer, et surtout à entretenir la corruption des dirigeants du Hamas qui voient le prix des hôtels de lux augmenter considérablement.

Mazen Al-Ajleh, économiste à Gaza, la compare à de l’« extorsion » et affirme que le Hamas a imposé de nouvelles taxes sans réflexion réelle. Les habitants, qui doivent déjà faire face au blocus israélien, à la pauvreté et au chômage, ne peuvent les supporter, dit-il à l’AFP, estimant que le gouvernement du Hamas devrait au moins annuler les taxes sur l’importation des matières premières.

Face à la colère des commerçants, des négociations se sont tenues avec les autorités, en parallèle de la plainte déposée. La taxe de 10 shekels (environ 2,5 euros) d’abord imposée sur chaque vêtement importé a été annulée pour 600.000 jeans et 150.000 longues tuniques pour femmes, explique ainsi le secrétaire du syndicat des commerçants du textile, Nahed al-Souda.

Mais la pilule reste dure à avaler pour M. al-Souda, pour qui la décision d’exiger une nouvelle taxe reste fondamentalement « injuste » et les volumes échappant à ce nouvel impôt sont extrêmement faibles par rapport à l’activité du secteur.

JForum.fr & AFP

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