Des missiles iraniens rompent le cessez-le-feu de 7 heures du matin et les médias sont perplexes quant à la riposte israélienne.

Rachel O’Donoghue

Le président Trump l’appelle la guerre des 12 jours, un clin d’œil à la guerre éclair des Six jours d’Israël en 1967, mais ajusté à l’inflation, comme l’a ironisé un internaute mardi matin, peu après que le cessez-le-feu ait été annoncé triomphalement par Trump sur les réseaux sociaux, et avant qu’Israël ou l’Iran ne l’aient confirmé.

Comme c’est souvent le cas avec les cessez-le-feu dans cette région, la confusion a immédiatement régné quant à leur entrée en vigueur. Celui-ci devait entrer en vigueur à 7 heures, heure d’Israël (minuit, heure de l’Est), mais dans les heures qui ont précédé, le régime iranien a lancé plusieurs barrages de missiles sur des villes israéliennes, dont un qui a touché un immeuble d’habitation à Beersheba , tuant au moins quatre personnes et en blessant plus de vingt.

Puis, quelques minutes après l’heure limite du cessez-le-feu de 7 heures, alors que les sirènes étaient censées se taire, elles ont de nouveau retenti. Plus de missiles. Plus d’abris. Plus de destruction. L’Iran avait apparemment violé le cessez-le-feu qu’il venait d’accepter.

Israël a fait ce qu’il fait toujours lorsqu’un cessez-le-feu est violé : il a riposté. C’est, semble-t-il, ce que les médias ne comprennent jamais vraiment.

Car il est tout aussi normal, presque aussi prévisible qu’un barrage de missiles, que l’instinct pavlovien des médias qui consiste à accuser Israël d’avoir rompu le cessez-le-feu.

Prenons l’exemple de Sky News. Le média a semblé mettre en doute la version israélienne, insinuant que le tir post-cessez-le-feu du régime était soit inventé, soit exagéré, peut-être juste un prétexte commode pour une nouvelle frappe.

 

NPR a opté pour une esquive plus classique : faire comme si de rien n’était. Selon ses reportages, les deux camps auraient simplement « échangé des attaques jusqu’aux derniers instants ». Aucune mention des tirs iraniens de dernière minute.

NPR Israël Iran cessez-le-feuRadio Nationale Publique

La BBC, qui a une équipe entière basée en Israël mais qui ne peut toujours pas confirmer quand les missiles atterriront, a titré : « Le ministre israélien de la Défense accuse l’Iran de violer le cessez-le-feu et ordonne des « frappes puissantes » sur Téhéran. »

 

On pourrait penser que si vos correspondants sont physiquement présents dans un pays attaqué, ils seraient en mesure de confirmer si un missile a, par exemple, traversé l’air de manière audible et s’est écrasé sur un immeuble résidentiel. Apparemment non. L’équipe Verify de la BBC a peut-être besoin d’un peu plus de temps pour éplucher les réseaux sociaux avant d’en être absolument certaine.

Pendant ce temps, le Telegraph, qui rendait compte du bombardement iranien avant le cessez-le-feu, semblait justifier tacitement le ciblage de la ville. Selon Paul Nuki, rédacteur en chef de la division Sécurité sanitaire mondiale, Beersheba bénéficie d’une « forte présence militaire », en référence à une ville civile de 210 000 habitants.

 

Israël a réagi à une violation flagrante du cessez-le-feu. Depuis, il a cessé ses tirs. Reste à savoir si le cessez-le-feu tiendra. Mais s’il est à nouveau rompu, nous savons déjà qui en sera tenu responsable, au mépris des faits.

Et si cela se confirme ? Préparez-vous à une semaine d’éditoriaux angoissés par la décision d’Israël de cibler des sites militaires en Iran, sans oublier les habituelles lamentations sur l’injustice flagrante qu’Israël maintienne une dissuasion nucléaire alors que l’on attend de l’Iran qu’il ne construise pas son propre arsenal pour anéantir le seul État juif au monde.

En fait, nous en avons déjà eu un aperçu. La BBC s’inquiète de la destruction d’« infrastructures essentielles » (code désignant les installations nucléaires). The Independent, quant à lui, déplore que les armes nucléaires présumées d’Israël continuent d’être « passées inaperçues », comme si Jérusalem menaçait régulièrement de rayer des pays de la carte, plutôt que de se défendre contre ceux qui le font.

 

 

La guerre des Douze Jours est peut-être terminée. Mais pour les médias, la véritable bataille ne fait que commencer: comment présenter l’Iran comme la partie lésée sans le dire ouvertement ?

Source: HonestReporting
Crédit image : Crédit : Mostafa Alkharouf/Anadolu via Getty Images

Photo de Rachel O'DonoghueNée à Londres, en Angleterre, Rachel O’Donoghue s’est installée en Israël en avril 2021 après avoir travaillé pendant cinq ans pour divers journaux nationaux au Royaume-Uni. Elle a étudié le droit à l’Université de droit de Londres et obtenu un master en journalisme multimédia à l’Université du Kent.

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Franck DEBANNER

C’est stupide d’espérer que ls déjections propagandistes antijuives ds merdias vont reconnaître la réalité de la défaite des rats d’Iran et des déchets nazislamistes. Au contraire , ces pourritures à crever, prennent cette saleté de trêve comme une victoire. Si TRUMP, ne permet pas très vite de finir la désinfection, Hass vé shalom, ça continuera comme avant. אלה בחרב ואלה בסוסים, ואנחנו השם אלוקינו נזקיר