Le quartier Saint-Jacques à Perpignan, datant du Moyen-âge, risque d’être détruit suite à une décision de la mairie. La loi Elan, adoptée le 12 juin 2018, rend cette démolition possible.

Détruire un quartier datant du Moyen-âge ? C’est ce que la mairie de Perpignan souhaite faire avec le quartier Saint-Jacques, pourtant classé secteur sauvegardé.

24 blocs de maisons vétustes sont condamnés à la démolition pour y construire de nouveaux logements sociaux et privés dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU).
Les habitants de l’actuel quartier gitan n’ont pas dit leur dernier mot comme le montre le documentaire d’Arte « Les gitans de Saint-Jacques, l’inquiétude face à la destruction de leur quartier ».
Début des travaux dans le quartier Saint-Jacques © RAYMOND ROIG / AFP
Douze logements ont déjà été démolis dans l’ancien quartier juif de la ville, la population gitane a stoppé net les démolitions sur la place du Puig. 
Le célèbre animateur de télévision Stéphane Bern, chargé d’une mission sur le patrimoine par le président Emmanuel Macron, a même apostrophé le maire dans un tweet « Quel scandale Monsieur le Maire Jean Marc Pujol. »
La ville s’est défendue en expliquant qu’il s’agit de faire la chasse aux marchands de sommeil.
Cette destruction est légale suite à l’adoption de la loi Elan sur l’évolution du logement et l’aménagement du numérique le 12 juin 2018 à l’Assemblée nationale.
L’article 15 dispose qu’il est possible de se passer de l’avis des architectes des bâtiments de France pour toutes destructions en cas d’insalubrité des lieux.
Le quartier Saint-Jacques apparaît au XIIIe siècle entre l’église Saint-Jacques et le couvent des Dominicains lors de la croissance de la ville sous l’impulsion de Jacques Ier d’Aragon, roi de Majorque. 
La capitale de ce territoire quintuple entre 1025 et 1276. 
Saint-Jacques accueille alors la population juive, étant persona non grata dans le reste de la ville, après ordre du roi. 
Le quartier est prospère, il abrite l’activité d’usurier (prêt d’argent à taux élevé) avant de connaître une période plus difficile et d’être supprimé après une ordonnance du roi Ferdinand le Catholique interdisant la population juive. 
Ce même roi affecte à ce quartier les « femmes publiques » avant de retirer son ordre après une plainte des Frères Prêcheurs qui étaient alors voisins du quartier.
Une autre partie du quartier est chrétienne et peuplée par des tisserands. Elle joue un grand rôle dans le développement de l’industrie et du commerce de la ville.
C’est là qu’est construit l’église Saint-Jacques, le couvent des Minimes et également celui des Dominicains où a eu lieu le siège de l’Inquisition (juridiction qui a pour but de combattre l’hérésie) dans le Roussillon.
Aujourd’hui, c’est tout ce patrimoine culturel du quartier Saint-Jacques qui est en péril, malgré le fait que ce dernier soit classé secteur sauvegardé depuis le 13 septembre 1995.
 Gaétan Lebrun

Source Geo

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Rosa SAHSAN

J’imagine que si ce quartier avait été musulman je suis persuadé que ce connard de maire n’aurait surement pas donné l’ordre de raser.
Il faut tout faire pour arrêter ce scandale.
ROSA

Élie de Paris

Rappelons que cette activité d’usures était la seule qui était autorisée aux Juifs, et que ces gains étaient lourdement imposés, et que ces « entreprises » étaient souvent « confisquées » purement et simplement quand le roi avait besoin d’argent. Les Juifs etaient alors massacrés sous des prétextes de profanations d’hosties, « disparitions » d’enfants chrétiens et autre sabbat surpris dans des nuits sans lune, bacchanales sataniques et billevesée, suivis de pillages traditionnelles…
Combien de massacres en terre de France…
Alors ils peuvent bien détruire ces lieux de souffrance…
Nous, je n’ai rien oublié…