La désignation prévue par le président Donald Trump du « Corps des gardiens de la révolution » (IRGC) en tant qu’organisation terroriste, le lundi 8 avril renforcera les mesures prises par les États-Unis pour maximiser la pression économique sur l’Iran, au cours des deux prochains mois.

C’est la première fois qu’une entité militaire gouvernementale est qualifiée de terroriste. Les États-Unis peuvent s’attendre à ce que l’Iran réplique immédiatement en proclamant que l’armée américaine est une organisation terroriste mondiale, comparable à l’État islamique et en appelant les régimes alliés à suivre l’exemple de Téhéran, comme par exemple, Nicolas Maduro au Venezuela. Plus près de chez nous, le président syrien Bashar Assad, le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah et le conglomérat de milices pro-iraniennes en Irak pourraient bien agir en solidarité avec l’Iran contre les forces américaines. Conscients de la menace, le vendredi 5 avril, les unités de l’armée américaine de la région ont été mises en état d’alerte face à d’éventuelles représailles, orchestrées par l’Iran.

Les analystes militaires de DEBKAfile suggèrent que la dernière action de Trump contre le CGRI pourrait se concrétiser de différentes manières :

1. Cela signifie-t-il que les forces américaines sont désormais autorisées à attaquer les forces du CGRI dans leurs différents secteurs d’opérations à l’échelle régionale? Ou est-ce une directive générale permettant d’ouvrir la porte à de telles attaques à l’avenir?
2. De manière plus réaliste, la mise sur liste noire du CGRI en tant qu’organisation terroriste pèsera probablement davantage sur le pouvoir économique du Corps, que sur ses fonctions militaires. Les gardes ne sont pas seulement la plus puissante organisation de sécurité iranienne, avec le contrôle de ses missiles et de ses programmes nucléaires; ils régissent également des secteurs essentiels de l’économie, responsables des exportations de pétrole et des importations de produits énergétiques du pays. De plus, le CGRI gère les mécanismes mis en place avec des gouvernements étrangers, tels que la Chine, la Russie, la Turquie, l’Irak et certains pays Européens et occidentaux, pour contourner ou annuler les sanctions américaines en vigueur contre l’Iran. Par conséquent, la prochaine action de Trump contre l’IRGC sera probablement le durcissement des sanctions sur le pétrole, qui devrait être annoncé le 8 mai, pour marquer le premier anniversaire de sa décision de sortir les États-Unis de l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran. Washington rendra ces sanctions encore plus douloureuses en mettant un terme aux dérogations accordées à un certain nombre de pays, tels que l’Inde, la Chine et l’Iraq, leur permettant d’acheter certaines quantités de pétrole iranien alors que le pays était sous embargo. Il y a trois semaines, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a déclaré, lors d’une conférence sur l’énergie à Houston, que l’objectif des sanctions de l’administration contre l’Iran était de « ramener à zéro les exportations de pétrole iranien ».
3. Israël sera habilité à intensifier ses attaques aériennes contre les forces iraniennes en Syrie et à les étendre à l’ouest de l’Irak, où des milices chiites irakiennes pro-iraniennes se sont rassemblées sous le commandement du CGRI.

6 avril 2019 @ 14h45 Les attaques israéliennes contre l’Iran en Irak , les marques américaines de terroristes de l’IRGC et les sanctions américaines contre l’Iran