Attentats de Paris : les commandos étaient coordonnés en temps réel de Belgique

 

Des policiers se mettent à couvert tandis que des individus tirent dans leur direction, le 13 novembre 2015 boulevard des Filles du Calvaire à Paris, à 500 mètres de la salle du Bataclan dans laquelle se déroulait au même moment une attaque terroriste.
Dans le quartier Oberkampf, comme souvent le week-end, c’est soirée rock ce vendredi 13 novembre. Le concert des Eagles of Death Metal, qui affiche complet, réunit plus de 1 500 personnes au Bataclan. A 21 h 40, une Polo noire se gare devant la salle avec trois hommes à son bord. Deux minutes plus tard, un SMS est envoyé d’un téléphone Samsung, aussitôt jeté dans une poubelle : « On est parti, on commence. »

Ce message, retrouvé dans la mémoire du téléphone, donne le coup d’envoi de la prise d’otages du Bataclan, le dernier acte des attentats les plus sanglants qu’ait connus la France.

Il est l’une des premières preuves que les attaques du 13 novembre – les trois kamikazes de Saint-Denis, les fusillades des terrasses et la prise d’otages du Bataclan – étaient coordonnées de l’étranger. Le destinataire de ce message a été localisé en Belgique au moment des faits.

On savait que les équipes du Stade de France et des terrasses de café avaient été régulièrement en contact au cours de la soirée du 13 novembre. Les quelque 6 000 procès-verbaux de l’enquête – dont Le Monde a pris connaissance et qui permettent de retracer avec une grande précision les préparatifs des terroristes et le déroulement des attentats – révèlent que les trois commandos étaient pilotés en temps réel de Belgique. Une « triple coordination », selon les mots des enquêteurs, chapeautant l’ensemble des opérations à distance.

Lire aussi : Attentats de Paris : l’assaut du Bataclan, raconté heure par heure

25 échanges exclusifs

A 21 h 42, lorsque le SMS est envoyé, son destinataire est situé en Belgique. Sa ligne, ouverte le 12 novembre à 22 h 24, se désactivera juste après la réception du texto. Durant sa courte existence, elle a été en relation exclusive – vingt-cinq échanges – avec le Samsung retrouvé dans la poubelle non loin de la salle de spectacle.

Il s’avère qu’un second numéro belge a été en contact durant toute la soirée avec Abdelhamid Abaaoud, le conducteur du commando des terrasses, considéré comme un des coordinateurs des attaques. Ce numéro a lui aussi émis en Belgique au moment des faits, à l’endroit précis où se trouvait le destinataire du texto. Les enquêteurs en déduisent qu’au moins un homme a coordonné les attaques de Belgique. Sa ligne provisoire ayant cessé d’émettre, il n’a, à ce jour, pas été identifié.

La lecture des données contenues dans le téléphone Samsung retrouvé en face du Bataclan apporte, par ailleurs, des détails sur la préparation de l’attaque. Le 13 novembre, peu après 14 heures, son propriétaire a téléchargé la messagerie sécurisée Telegram. Il a ensuite passé une bonne partie de l’après-midi à effectuer des dizaines de recherches de photos et de plans détaillés de la salle, dont un très précis de la scène.

Il a également récupéré le programme de la semaine, puis effectué la recherche « Eagles of Death Metal + White Miles au Bataclan ». Les ADN mêlés de deux des trois terroristes du commando seront retrouvés sur le boîtier.

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par


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