Head of the Popular Front for the Liberation of Palestine-General Command Ahmed Jibril attends a conference titled "international conference in support of Palestinian Intifada" in Tehran, Iran, Tuesday, Feb. 21, 2017. Iran's supreme leader has used the podium of a pro-Palestinian gathering in Tehran to call Israel a "fake" nation and a "dirty chapter" of history. (AP Photo/Ebrahim Noroozi)

Mort à Damas d’Ahmad Jibril, importante figure de la politique palestinienne.

Ahmad Jibril, chef du Front populaire de libération de la Palestine-Commandant général (FPLP-CG), est décédé mercredi 7 juillet à Damas à l’âge de 83 ans, a appris l’AFP auprès de plusieurs sources.

Ahmed Jibril (en arabe : أحمد جبريل), né vers 1938 à Yazour et mort le  à Damas, est le fondateur et le chef du mouvement d’extrême gauche Front Populaire pour la Libération de la Palestine-Commandement Général (FPLP-CG).

Le FPLP-CG est à l’origine de nombreuses attaques contre Israël. Le groupe s’est fait remarquer pour ses prises d’otages de militaires israéliens pendant la guerre du Liban. Le fils d’Ahmed Jibril, Jihad Ahmed Jibril, qui dirigeait l’aile militaire du FPLP-CG, a été tué par l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth le .

Ahmed Jibril est né à Jaffa en 1938. Sa famille quitte la Palestine pour la Syrie où il est élevé. Il sert comme officier dans l’armée syrienne. Il fonde le Front de libération palestinien en 1959, il est rejoint par Georges Habache, un ancien du Mouvement nationaliste arabe, avec qui il fonde en 1967 le Front populaire de libération de la Palestine. Il s’agit d’un mouvement marxiste opposé au nationalisme prôné par le Fatah de Yasser Arafat.

Jibril, qui soutient la Syrie, quitte le FPLP en raison des conflits qui opposent Habache au gouvernement syrien. Le FPLP et le FPLP-CG ont pratiquement la même idéologie. Jibril croit que les Palestiniens gagneront la guerre avec une guerre d’usure. Il rejoint Habache et d’autres groupes palestiniens pour s’opposer à des négociations avec l’État d’Israël. Le FPLP-CG a mené en 1987 une attaque suicide avec des deltaplanes. Ils ont utilisé des deltaplanes en toile et en aluminium, équipés d’un petit moteur. Ils ont lancé leurs attaques depuis le Sud-Liban, pour se retrouver à près de 45 km derrière les frontières israéliennes. Le premier groupe de kamikazes était composé d’un Palestinien, d’un Tunisien, d’un Syrien et d’un Libanais.

Le leader du FPLP-CG a toujours entretenu des relations tendues avec Yasser Arafat, chef du Fatah, particulièrement en ce qui concerne les techniques de combats contre Israël, ainsi que de la gestion des affaires internes palestiniennes. En effet, Jibril s’est toujours opposé à la violation de la souveraineté de l’État libanais, celle-ci étant mise à mal par la présence jugée trop imposante des forces d’Arafat depuis l’installation du commandement de l’OLP en 1970. De plus, les deux hommes n’ont jamais su trouver un terrain d’entente dans la manière de combattre l’ennemi Israélien. Cela s’est traduit lors de « l’opération du Jalil » en 1982 : 8 soldats de Tsahal sont enlevés au Mont-Liban par un groupe comprenant des combattants du FPLP-CG et du Fatah, l’action étant menée par le neveu d’Ahmed Jibril, Mourad Bushnaq. Après deux ans et demi de fermeté et de détermination, Jibril obtient la libération de 1150 prisonniers Palestiniens et Libanais, contre 3 soldats Israéliens. Il s’agit là du plus grand échange de prisonniers réalisé durant la guerre civile du Liban (1975-1990), qui décrédibilise Arafat chez bon nombre de fedayins. Beaucoup de défections ont suivi dans les rangs du Fatah pour rejoindre les forces de Jibril.

En outre, le point de divergence le plus important entre les deux hommes demeure leurs visions respectives du mouvement national palestinien.

Alors qu’Arafat prône l’indépendance totale des orientations politiques et militaires de l’OLP, Jibril croit profondément aux rôles prépondérants des puissances de la région, plus particulièrement de l’Iran, du Hezbollah, et surtout de la Syrie. En effet, ayant vécu de longues années en Syrie, servi au sein de l’armée syrienne, puis basé son mouvement à Damas, il a toujours noué des relations très étroites et collaboratives avec le régime baasiste. Cet ensemble d’éléments s’est traduit par trois faits principaux :

Le positionnement militaire du FPLP-CG aux côtés de l’armée syrienne et du Parti social nationaliste syrien durant la guerre du Liban contre les forces de l’OLP, avec notamment le siège des camps de Tripoli en 1983

Tandis que le Fatah ne compte que des combattants palestiniens, du fait de sa nature nationaliste, le mouvement de Jibril compte de nombreux volontaires Syriens, Irakiens, Jordaniens, Libyens ou Tunisiens (les Palestiniens restent cependant majoritaires)

La marginalisation progressive du FPLP-CG par l’Autorité palestinienne, car accusé de « vendre » la cause palestinienne au régime syrien. Jibril mentionnera continuellement le fait de ne s’être jamais « assis à la même table que les dirigeants sionistes », et de ne pas avoir trahi le peuple palestinien à travers les accords d’Oslo (1993).

Du fait de n’être jamais retourné en Palestine, et de ses positions continuellement hostiles vis-à-vis du Fatah, mouvement le plus populaire au sein de la population palestinienne, Ahmed Jibril porte en lui l’image d’un leader controversé, jouant le jeu du gouvernement syrien et plus généralement de l’alliance Iran-Syrie-Hezbollah.

(FILES) In this file photo taken on May 31, 2019 Palestinian Damascus-based Secretary-General of the Popular Front for the Liberation of Palestine Ahmed Jibril (R) and Iranian ambassador to Syria Javad Turk-Abadi mark Al-Quds day (Jerusalem Day) in the Syrian capital Damascus. – Leading Palestinian figure Ahmad Jibril died on July 7, 2021 his group says. (Photo by LOUAI BESHARA / AFP)

«Il est mort de causes naturelles après avoir été malade», a déclaré à l’AFP son fils, Bader Jibril. Sa mort a été confirmée par le mouvement FPLP-CG et deux de ses amis qui ont précisé à l’AFP qu’il était décédé dans un hôpital de Damas.

Ahmad Jibril avait cofondé en 1967 le Front populaire de libération de la Palestine, historiquement marqué à l’extrême gauche, avec Georges Habache, puis s’en était détaché dès l’année suivante en créant le FPLP-CG, dont il était devenu le secrétaire-général. Connu pour son opposition à toute négociation entre Palestiniens et Israël, le mouvement d’Ahmad Jibril s’était violemment opposé à l’accord entre l’Etat hébreu et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) sur une autonomie des Territoires palestiniens et avait menacé de mort Yasser Arafat, alors président de l’OLP.

Après le début du conflit syrien en 2011, le FPLP-CG s’était rapproché du régime de Damas, en devenant un allié indéfectible. En 2012, des membres du FPLP-CG avaient ainsi combattu aux côtés de l’armée de Damas contre des insurgés à Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens devenu progressivement un quartier de Damas. Le FPLP-CG avait été accusé d’être impliqué dans l’explosion en plein vol d’un Boeing de la compagnie américaine Pan Am, qui a fait 270 morts en décembre 1988 alors qu’il survolait Lockerbie, en Ecosse. Ahmad Jibril avait démenti toute implication de son mouvement dans cet attentat. Le mouvement était aussi soupçonné d’avoir participé au crash d’un avion de Swissair en 1970 à destination de Tel-Aviv, qui avait fait 47 morts.

Le FPLP-CG est aussi accusé d’avoir commis des attaques terroristes contre des civils israéliens. Ahmad Jibril avait par ailleurs perdu son fils aîné en mai 2002 lors d’un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, attribué par le mouvement prosyrien à Israël. Depuis plusieurs années en perte de vitesse dans les Territoires palestiniens, le FPLP est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

JForum – Le Figaro

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madredios

Pas de vierges pour ce terroristo-merdique.
Les vers vont lui faire sa fête.
On souhaite bonne chance, aux vers, car la chair de cet inhumain est emplie par le fiel.

Damran

Comment peut-on imaginer que cet ultra terroriste ait pu mourir dans son lit à l’âge de 83 ans, sans que le Mossad ne l’ait envoyé en enfer depuis belle lurette ?
Son groupe a commis des dizaines d’attentats/enlèvements au Moyen Orient et en Europe.
Il est responsable de l’explosion en plein vol d’un avion de la Swissair, qui a coûté la vie à 47 personnes, ainsi que d’une tentative d’attentat à la bombe contre un appareil de la compagnie El Al.
En 1974, trois de ses membres ont attaqué Kiryat Shmona, et ont assassiné 18 otages avant d’être abattus par Tsahal.
Ses membres sont très proches du hezbollah.
Voilà un extrait de la vie de cette ordure terroriste qui n’aurait jamais dû mourir tranquillement dans son lit à l’âge de 83 ans, il aurait dû être flingué bien avant….