Comment des enseignants ont-ils pu envisager un instant qu’il allait être possible d’imposer une minute de silence ? Les enseignants sont en partie responsables avec leur passion pour l’interprétation gauchisante de l’Histoire.

Le monde enseignant appelle à son secours le ministre de l’Éducation nationale. Les élèves n’ont pas toujours respecté la minute de silence, voire l’ont perturbée, voire il a carrément été impossible de la mettre en place. Ce ne sont pas des documents pédagogiques consultables en ligne qui vont résoudre le problème mais peut-être une prise de conscience des enseignants de plusieurs domaines où ils ont échoué.

Comment des enseignants en zone « sensible » ont-ils pu envisager un instant qu’il allait être possible d’imposer une minute de silence à des enfants ou des adolescents déjà sous influence, ou au mieux, simplement turbulents ?

Puisque l’École a décidé il y a déjà longtemps que l’autorité ne faisait pas partie des outils nécessaires à l’enseignement, comment s’étonner aujourd’hui que quelques voix viennent rapporter l’impossibilité pour un professeur de mener à bien l’heure de cours qu’il s’est fixée ?

Même la « culture générale », élément qui pourrait être la seule solution à l’opposition manifestée par ces élèves réfractaires à la minute de silence, est qualifiée par la gauche de facteur de discrimination, qui considère qu’un enfant cultivé vient forcément d’une classe sociale favorisée, qu’il vaut mieux de la réflexion personnelle (universellement et équitablement répartie bien entendu) que de la culture (présente uniquement dans les milieux de riches bien entendu). Comme si l’un allait sans l’autre !

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Il apparaît maintenant qu’il faudrait donner un minimum de culture religieuse aux élèves. C’est une idée qui n’est pas inintéressante, si elle reste à la fois culturelle et non prosélyte.

Les enseignants ont-ils la culture nécessaire pour faire ce travail ?

Le problème est aigu, en français et en histoire-géographie. Les opinions politiques, d’abord, viennent polluer le cours, d’un côté comme de l’autre. L’élève qui défend les actes terroristes et trouve en face de lui un enseignant qui le contredit très mollement parce que persuadé que dans le fond l’élève n’a pas tort, cela existe.

La culture politique des enseignants est majoritairement socialiste, et il n’a jamais été dénoncé ouvertement que certains profitaient de leurs cours pour faire passer leurs idées : les bolcheviks étaient des gentils révolutionnaires, et Louis XVI a eu la tête coupée parce qu’il avait trop profité des impôts du bon peuple. On dit toujours que c’est « marginal », que dans leur majorité les enseignants travaillent avec courage. Certes. On se contentera alors d’évoquer la minorité qui devrait se remettre en question.

Comment parler de la création d’Israël quand on est soi-même convaincu qu’il s’agit de colonialisme ?

Comment évoquer les raisons de la chute du mur de Berlin quand on est convaincu que le communisme était un régime politique « intéressant mais utopique » ? Comment étudier n’importe quel monument de la littérature française en faisant abstraction des allusions religieuses qu’il contient ? Et ne parlons pas de l’art !

Cette passion pour l’interprétation gauchisante de l’Histoire va de pair avec un rejet total du fait religieux. C’est-à-dire que beaucoup d’enseignants ne se contentent pas d’ignorer les allusions à la religion : ils n’ont aucune culture sur le sujet. Ils ont oublié qu’on pouvait être anticlérical et cultivé, athée et informé du contenu des livres religieux.

Donc le plus simple a été de ne plus en parler, ou alors de manière rapide. On se plaint de l’inculture de certains élèves alors qu’on les laisse volontairement dans l’ignorance de l’Histoire. On ne veut pas leur « imposer » une leçon d’histoire pour ne pas déranger leurs opinions.

Que serait-il advenu si pour ne pas déranger les opinions religieuses d’élèves catholiques on avait passé sous silence l’explication scientifique de la création de l’univers, ne leur laissant comme seule interprétation possible que celle de Dieu ?

De la même façon, les petits Français sont maintenus dans l’illusion que leur pays a vaillamment résisté pendant la guerre, on passe rapidement sur la collaboration des méchants Français.

On a encore vu récemment les dégâts de cette éducation lorsque la chanteuse Zaz a déclaré lors de la reprise de chansons rétros que les Français ne vivaient pas si mal pendant la période trouble de l’Occupation. Horreur ! Tout ce que la France compte de chanteurs bien-pensants l’a sommée de s’excuser et de bien dire que les Français avaient souffert. La vérité dérange.

Alors oui, encore une fois les enseignants sont en partie responsables. Oui ils doivent faire leur examen de conscience et reconnaître qu’en entretenant une culpabilité permanente de leur pays, ils ont aussi enseigné qu’il était légitime de le détester, oubliant juste que s’ils avaient accepté de plonger un tout petit peu leur curiosité dans le fait religieux, ils auraient désamorcé beaucoup d’aigreur et permis un accès un peu différent, un peu laïc à cette croyance qui devient vite immonde quand elle est pratiquée par des incultes.

[Par Phoebe Ann Moses. Publié dans Ecole et éducation->http://www.contrepoints.org/2015/01/15/194498-les-ecoles-fabriquent-des-cretins]

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