Installer un duel mémoriel à distance.

Tandis qu’Emmanuel Macron célébrait avec Angela Merkel la réconciliation franco-allemande « au service de l’Europe et de la paix » dans la clairière de Rethondes, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a fêté ce samedi la victoire du 11 novembre à Verdun en dénonçant l’Union européenne, « un empire centralisateur, assis sur la négation des peuples ».

Un face-à-face qui préfigure le combat des prochaines élections européennes où Emmanuel Macron entend s’ériger en porte-parole du camp progressiste face aux amis nationalistes de Marine Le Pen.

Côté présidentiel, la portée symbolique du moment se voulait exceptionnelle: c’est la première fois depuis l’après-guerre que le président français et le chef du gouvernement allemand se rencontraient dans la clairière de Rethondes, au Nord de Paris, sur le site de la signature de l’armistice mettant fin à la Grande Guerre.

L’occasion de faire écho à l’image emblématique de la poignée de main de François Mitterrand et Helmut Kohl par une photo censée incarner « l’union » entre les deux pays qui se déchirèrent à deux reprises au cours du XXe siècle.

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Il faut « ne rien céder aux passions tristes, aux tentations de la division », a réaffirmé Emmanuel Macron, répétant son message politique en faveur de plus de coopération dans une Europe où les électeurs se tournent de plus en plus vers des courants hostiles à l’intégration européenne

De son côté, Marine Le Pen avait calqué son agenda sur celui du président de la République afin de lui offrir la réplique.

Choisissant le site emblématique de Verdun pour célébrer « avant tout une victoire remportée par la nation rassemblée et unie derrière son armée », la présidente du Rassemblement national a prononcé un discours dans l’après-midi accusant les « européistes » de forger « une construction européenne sur le modèle d’un empire ».

« Ce ne sont pas les nations qui ont causé la guerre mais les empires. […] Ce sont les nations qui ont mis fin à leur folle hégémonie, avant qu’un nouvel empire, le Troisième Reich, ne vienne deux décennies plus tard à nouveau troubler la paix du monde, et semer le chaos, l’horreur et la dévastation », a plaidé la députée du Pas-de-Calais, répondant à l’adage de François Mitterrand « le nationalisme, c’est la guerre ».

Applaudissant une « victoire certes acquise à un prix cruel mais une magnifique victoire », Marine Le Pen s’est moquée de l’itinérance mémorielle du président de la République, « entre une opération de communication mal maîtrisée et un commentaire sur le prix de l’essence » tout en promettant de défendre la souveraineté de la France et de ses frontières.

« A ceux qui voudraient nous submerger, je dis: on ne passe pas », a-t-elle lancé dans une allusion aux migrants.

Par Geoffroy Clavel

 Le HuffPost

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