Delfeil de Ton, l’un des fondateurs de Charlie Hebdo, crache son venin et accuse Charb d’avoir «traîné son équipe» à la mort : «Je t’en veux vraiment Charb».

Le journaliste âgé de 80 ans, l’un des fondateurs de l’hebdomadaire satirique, accuse, dans une chronique publiée dans L’Obs, l’ancien rédacteur en chef et dessinateur Stéphane Charbonnier d’avoir «traîné son équipe» à la mort.

Au fil des années, les membres de Charlie Hebdo n’ont jamais cessé de se livrer à des luttes intestines. Des luttes de pouvoir aussi bien que des luttes idéologiques. Voilà qu’une voix dissonante crée la polémique en s’exprimant dans les médias, une semaine jour pour jour après la date tragique des attentats du journal satirique, entrainant la disparition des entrailles de la rédaction.

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Delfeil de Ton, le pseudonyme d’Henri Roussel, l’un des fondateurs du journal agitateur, sort de son silence quant à sa descendance à la rédaction, dont une partie a disparu dans les attentats terroristes du 7 janvier dernier. Dans les colonnes du Nouvel Observateur du 14 janvier où il tient sa chronique hebdomadaire, cet ancien de la famille Charlie crache son venin. «Je t’en veux vraiment Charb». Le journaliste âgé de 80 ans accuse le dernier rédacteur en chef d’avoir «trainé son équipe» à la mort, notamment en publiant des caricatures dont il regrette le degré de provocation.

La «surenchère» de Charb

«Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d’entraîner ses amis dans la surenchère?» questionne Delfeil de Ton dans sa chronique, accusant la persistance de Charb même après que les locaux soient incendiés en novembre 2011, après la sortie du numéro Charia Hebdo, illustré par des caricatures de Mahomet.

Henri Roussel, l’un des premiers rédacteurs de Hara-Kiri et membre de Charlie Hebdo jusqu’en 1975, va plus loin en se remémorant les paroles de Wolinski à l’époque de l’incendie criminel provoqué à la rédaction de Charlie Hebdo. «Je crois que nous sommes des inconscients vulnérables et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout» aurait dit le dessinateur. «On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire», raconte Delfeil en citant l’illustrateur regretté, ajoutant que malgré la mise en garde de son confrère «Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012».

«Un papier polémique et fielleux»

Mis à part ces accusations, Henri Roussel a fait le serment de ne plus s’exprimer sur le sujet, précisant au Monde qu’il a «refusé de parler aux télés, aux radios, à tout le monde. J’ai gardé mon témoignage pour L’Obs., qui l’a d’ailleurs mal tiré, et je ne suis pas près de l’ouvrir à nouveau sur le sujet».
Un seul et unique témoignage néanmoins surprenant qui en choque plus d’un, étant donné la proximité temporelle des événements mais aussi le ton employé par le journaliste de 80 ans. Alors que certains déplorent la reprise des propos de Wolinski jugés inappropriés, Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo depuis plus d’une vingtaine d’années, n’aurait visiblement pas supporté de voir cet article publié dans la presse mercredi. Toujours selon Le Monde, Malka aurait envoyé un texto «scandalisé» à Mathieu Pigasse, l’un des actionnaires du Nouvel Observateur. «Charb n’est pas encore enterré que L’Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique et fielleux», s’est-t-il indigné.

Le Figaro

 

 

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