Liberman rejette les « restrictions » imposées par la Russie aux frappes israéliennes en Syrie

Le ministre de la Défense dit que Jérusalem « n’acceptera pas » les demandes de Moscou d’avertissements supplémentaires avant les opérations militaires dans le pays voisin

Illustration: Des missiles montent dans le ciel alors que des missiles israéliens frappaient une position de défense aérienne et d'autres bases militaires à Damas, en Syrie, le 10 mai 2018. (Presse militaire centrale syrienne, via AP)

Illustration: Des missiles montent dans le ciel alors que des missiles israéliens frappaient une position de défense aérienne et d’autres bases militaires à Damas, en Syrie, le 10 mai 2018. (Presse militaire centrale syrienne, via AP)

 

Le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, a rejeté jeudi les demandes de Moscou selon lesquelles Israël devrait donner un avertissement supplémentaire à l’armée russe avant de procéder à des frappes aériennes en Syrie.

« Nous n’accepterons aucune restriction de notre liberté d’opération et, dès lors que cela concerne la sécurité nationale, nous agirons », a déclaré Liberman à une radio de l’armée.

Il a indiqué qu’Israël avait mené plus de frappes aériennes en Syrie que les médias étrangers ne lui en ont attribué.

« Ce n’est pas parce que les médias n’ont pas rendu compte des frappes en Syrie que cela ne s’est produit », a déclaré Liberman. «Je ne pense pas que ce soit notre devoir de signaler ce que l’armée doit faire. Une armée doit agir. « 

Mercredi, le journal Hadashot a annoncé que la Russie cherchait à modifier les conditions des opérations militaires israéliennes en Syrie et à réviser le système de coordination existant entre Jérusalem et Moscou.

Le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, a rencontré des officiers du commandement sud de Tsahal le 16 octobre 2018. (Ariel Hermoni / Ministère de la Défense)

La Russie insiste pour qu’elle reçoive un nouvel avertissement concernant les frappes israéliennes, a déclaré la chaîne de télévision, bien que le rapport ne précise pas de combien de temps, Moscou prétend avoir besoin. Israël informe habituellement la Russie quelques minutes (12 à 15 minutes) avant une frappe aérienne.

Une telle demande limiterait probablement la liberté de manœuvre d’Israël en Syrie, le rapport soulignant que cela pourrait mettre en danger les avions israéliens et donner aux agents iraniens plus de temps pour cacher le matériel ciblé.

Une source diplomatique de premier plan citée dans le reportage a déclaré que la demande était inacceptable du point de vue opérationnel et qu’Israël ne devait pas y répondre.

La demande russe rapportée intervient un mois après que Moscou a annoncé qu’elle fournirait à la Syrie le système de défense antiaérien S-300, après qu’un de ses avions militaires a été abattu par un missile syrien lors d’une frappe israélienne dans le pays.

Moscou a accusé Israël de l’incident, dans lequel 15 soldats russes ont été tués, affirmant qu’un avion de combat israélien avait utilisé l’avion russe comme couverture – une accusation niée par Israël et d’autant plus absurde que les F-16 volent 3 fois plus vite que l’Iliouchine.

Dans le même état d’esprit à tendance délirante, le vice-ministre russe de la Défense, Alexander Fomin, a accusé un avion américain Poséidon 8 de contrôler à distance, depuis la Méditerranée, treize drones ayant tenté d’attaquer la base aérienne russe de Hmeymim en Syrie. L’allégation surprenante a été faite lors d’une session plénière du Forum Xiangshan à Pékin, jeudi. Une source diplomatique russe a précisé ces propos, affirmant que certains djihadistes syriens à Idlib étaient utilisés par les États-Unis pour créer une instabilité dans le nord de la Syrie. L’Etat-Major russe a donc, de plus en plus, recours aux théories de la conspiration pour maquiller ses échecs en Syrie et l’incompétence de ses généraux.

Mercredi, une société israélienne d’imagerie par satellite a publié des photos montrant quatre batteries S-300 déployées sur un site nouvellement construit près de la ville syrienne de Masyaf, dans le nord-ouest du pays, où Israël aurait effectué des raids sur des cibles supposées liées au programme d’armes chimiques de la Syrie.

Des images Sattelite révèlent l'emplacement du système syrien S-300

Cliquez pour voir l’image complète

Des images Sattelite révèlent l'emplacement du système syrien S-300

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Les photos satellite publiées par ImageSat International le 24 octobre 2018 montrent un site situé près de la ville de Masyaf, dans le nord-ouest de la Syrie, où des systèmes de défense antiaérienne S-300 de fabrication russe ont été déployés. (ImageSat International)

ImageSat International a déclaré que les S-300 ne semblaient pas être opérationnels et qu’il était difficile de savoir si les systèmes étaient gérés par des Russes ou des Syriens. Il a également noté que le site se trouve à 1,3 kilomètre d’une batterie antiaérienne russe S-400, considérée comme l’un des systèmes de défense antiaérienne les plus avancés au monde, et que le type de construction envisagé était compatible avec l’emplacement des lanceurs de missiles.

Les batteries S-400 seraient uniquement utilisées par les Russes pour protéger les intérêts de Moscou dans le pays.

Les dirigeants israéliens ont juré de poursuivre leurs frappes en Syrie malgré les tensions avec la Russie suite à la destruction de l’avion de reconnaissance militaire russe, bien qu’aucune frappe aérienne n’ait été attribuée à Israël depuis l’incident du 17 septembre.

L’armée de l’air israélienne a mené des centaines de frappes en Syrie ces dernières années contre des cibles liées à l’Iran et à son supplétif libanais, le Hezbollah, qui, selon Israël, s’emploie à établir une présence militaire dans ce pays qui pourrait menacer l’Etat juif.

Comme la Russie, l’Iran et le Hezbollah se battent pour préserver le régime du président syrien Bashar Assad dans la guerre civile syrienne.

JForum avec agences

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NORBERT LACHKAR

POUTINE,C’EST L’EX POLITIQUE COMMUNISTE,AVANCER TANT QU’ON NE RENCONTRE PAS DE RESISTANCE,C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE ISRAEL NE DOIT CONSIDERER QUE SES PROPRES INTERETS VITAUX,RUSSES OU PAS RUSSES

Élie de Paris

Combien de matériel killerŸd est entré en Syrie depuis 6 semaines ?
Devant nos écrans insignifiants, nous n’en savons rien. Mais on peut se douter que ces dernières déclarations sont le préambule de ce qui va s’abattre sur les dépôts d’armement iranien, tous connus et ciblés, et cela pendant même que j’écris…
La Russie de Poutine perçoit Ysraël, en entier, comme une colonie. De quel empire, on se le demande..? Et pour quelle hégémonie, et pour quelles ressources pillées, et exportées ? Et pour quel peuple ou population exploités, pour son savoir ou sa sagesse ? Quelles « terres rares », et quelles énergies minières et matériaux précieux ?
Ou forêts recelant une bioénergie inquantifiable ? Toute cette science et toute cette technologie seront-elles sorties des « colonisés », concoctant les formules mathématiques sous les tentes bédouines du désert, ou d’experts scientifiques arabes tenus au secret, et leur famille en otage ?
Cette Terre consacrée a reconnu ses enfants, simplement.
Et comme l’ont prédit les prophètes, voilà qu’elle donne, et redonne, même si certains Jordaniens s’étonnent, suspicieux, qu’elle soit si verte, juste à quelques mètres de la frontière « politique ».
Alors, Vladimir, n’écoute pas les jaloux, les envieux et les haineux. As-tu remarqué que l’élévation du pays béni suit une courbe exponentielle ? Viens plutôt t’associer à l’aventure juive, avant que l’Avion messianique ne soit surbooké.
Parier sur le gagnant !
Il n’y aura peut-être pas de place pour tout le monde.

gigi

Les russes vont s’embourber en Syrie.

Israël devra suivre la situation de très près car, face à un échec à éradiquer l’opposition sunnite, les russes pourraient tenter la politique du pire. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que Poutine ait un contrôle total des armées russes.