Mais les Salafistes de l’enclave sont sur le fil afin d’éviter d’entrer en conflit ouvert avec le Hamas, le mouvement terroriste qui gouverne la bande depuis une décennie, mais ne partage pas la vision du monde de Daesh.
Les dirigeants salafistes, qui sont partisans d’une interprétation sunnite stricte de l’islam, prétendent avoir 3.000 terroristes dans leur giron à Gaza.
Ce chiffre est impossible à vérifier, mais les experts voient une utilisation croissante de la rhétorique de Daesh, pour attirer le soutien de nouvelles potentielles recrues.
« Certains groupes utilisent même l’étiquette Etat islamique et prétendent avoir adopté l’idéologie djihadiste pour attirer les adolescents qui ont perdu tout espoir», a déclaré Assaad Abou Charakh, professeur à l’Université Al-Azhar à Gaza.
La semaine dernière les affrontements transfrontaliers entre les forces israéliennes et le Hamas et d’autres groupes terroristes les plus violents depuis 2014, ont fait craindre une reprise des hostilités, bien que le calme soit revenu depuis.
Israël a maintien un blocus sur Gaza depuis 2006 visant à contenir le Hamas en guerre contre l’Etat juif.
Le taux de chômage de près de 45% dans la bande de Gaza est parmi les plus élevés du monde.
Le Hamas a remporté les élections législatives palestiniennes de 2006, mais Israël et la communauté internationale ont refusé d’accepter les résultats, exigeant que le Hamas renonce à la violence, reconnaisse Israël et respecte les accords signés entre les dirigeants palestiniens et israéliens.
Le parti a imposé sa domination sur Gaza un an plus tard après une quasi guerre-civile.
Mais certains membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont soutenu les élections étaient ‘non-islamiques’ et ont fait défection pour former des groupes salafistes.
Abu al-Ansari al-Ina, un terroriste leader du mouvement des « jeunes combattants salafistes, » l’un des principaux groupes djihadistes à Gaza, en est un transfuge. La priorité, soutient-il, est la « lutte contre les Juifs en Palestine, même si l’objectif stratégique est l’introduction de la loi islamique dans le monde. »
Il dit qu’il est sous surveillance et a pris des précautions avant de rencontrer un journaliste de l’AFP.
Deux cents Gazaouis, y compris une partie issus de son mouvement, sont passés en Egypte pour rejoindre les rangs de Daesh « malgré les tentatives du Hamas pour les en empêcher », dit-il.
La plupart ont utilisé les tunnels qui reliaient autrefois Gaza à l’Egypte, tandis que d’autres ont profité des ouvertures occasionnelles du passage frontalier de Rafah, le seul des passages à ne pas être contrôlés par Israël.
Le vaste désert du Sinaï est livré à une insurrection et l’Egypte accuse régulièrement le Hamas de la soutenir.
La force aérienne Egyptienne a détruit un grand nombre de tunnels et a établi une zone tampon le long de la frontière de Gaza.
Abu Sayyaf, commandant militaire d’un autre mouvement salafiste, insiste sur le fait qu’Israël est l’ennemi n°1. «Notre priorité est maintenant de renforcer les capacités militaires de nos combattants pour tuer les Juifs, les ennemis de Dieu, » dit-il.
«Nous ne voulons pas de confrontation avec le Hamas », mais « nous n’hésiteront pas à combattre les infidèles ou toute personne qui se trouvera sur le chemin de nos combattants. »
Les services de sécurité du Hamas ont conclu un accord l’année dernière avec les djihadistes après avoir arrêté environ 100 d’entre eux: en échange de leur libération, les groupes dissidents se sont engagés à respecter la trêve avec Israël et à ne pas attaquer les palestiniens ni les institutions étrangères à Gaza.
Bien que limitées, les attaques salafistes mettent en danger le cessez-le feu que le Hamas désireux de faire respecter pour des raisons tactiques.
Les groupes terroristes gazaouis tirent de roquettes sur Israël depuis des années, auxquelles Israël répond en visant les positions du Hamas, tenant le groupe terroriste responsable de la stabilité dans l’enclave.
Beaucoup craignent que ces tensions pourraient dégénérer en affrontements entre le Hamas et les groupes djihadistes en cas de tirs de roquettes à l’issue du Hamas.
Les djihadistes salafistes ont menacé le Hamas dans des vidéos postées en ligne, certains revendiquant le bombardement de bases Qassam. «Nous avons respecté nos engagements mais pas le Hamas qui a arrêté à nouveau certains de nos combattants», confie Abou al-Ina.
Mahmoud Zahar, un haut responsable du Hamas, dit que les autorités « discuter et tentent de raisonner» avec les Salafistes emprisonnés, mais il existe d’autre choix que d’utiliser la force contre les dissidents.
Un salafiste a été tué l’an dernier par les forces du Hamas qui étaient venus pour l’arrêter.
Certains jihadistes « avaient l’intention de tuer leurs voisins et parents,« a déclaré Zahar, appelant le Hamas à intervenir pour éviter « une énorme explosion.«
Interrogé sur les liens avec Daesh, Abu al-Ina al-Ansari affirme qu’ils consistent simplement en un «échange d’idées, mais ne sont pas d’ordre organisationnel.«
« Nous sommes d’accord avec le message clair envoyé par Daesh contre les mécréant Occidentaux qui dit :« Arrêtez vos attaques, et nous cesserons les nôtres. «
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