Les lacunes troublantes de l’enquête sur le tueur Abu Sabit©

Les détails de l’enquête concernant le tueur de 2 Israéliens, dimanche, à une station de trway dans Jérusalem et à Sheikh Jarrah, où Musabah Abu Sabit, 39 ans, a finalement été éliminé, restent sous le coup de la censure en vertu d’une ordonnance du Tribunal.

Mais Musabah Abu Sabit s’est, déjà plusieurs fois, retrouvé devant les tribunaux et dans les prisons israéliennes, avant d’en être sorti, accusé d’avoir grièvement blessé des agents de police en leur laissant de graves lésions corporelles, d’avoir participé à un entraînement militaire illégal, d’avoir incendié des véhicules et de biens d’autres actes de violence anti-israélienne.

Il était à la veille de retourner en prison pour y exécuter une peine de quatre mois, le jour même de ses tirs en rafale en plein Jérusalem. Ce terroriste était aussi un personnage prédominant dans certains cercles extrémistes palestiniens, tels que « les Lions de Jérusalem ». On l’a photographié en train de défiler avec le drapeau du groupe terroriste du Hamas et il a été arrêté en tant que militant du groupe anti-israélien ultra-violent et hors-la-loi, le Mouvement Islamiste Murabatun.

Abu Sabit n’opèrait pas de façon souterraine. Ses messages emplis de haine inflammatoire appuyés par des selfies apparaissaient régulièrement sur Facebook, le dernier en date il y a à peine deux jours.

Le Ministre de Sécurité Intérieure, Gilead Erdan a déclaré aux médias, à la suite de l’attaque, qu’on ne disposait pas d’alerte spécifique, précédant l’attaque et il a accusé Facebook d’être responsable de la réouverture de ses pages d’incitation pro-palestinienne.

Aucune revendication ne prend en compte le fait que les autorités sont passées à côté d’indices vitaux quant à la survenue probable de cette attaque.

Abut Sabit a réussi à se délacer entre trois lieux différents d’attaque en tirant avec un fusil d’assaut M-16 automatique (pas par exemple avec le fameux « Carlo », ou Karl Gustav, de fabrication artisanale)une prouesse qui réclame des aptitudes de commando ou de combattant des forces spéciales. Où a t-il pu s’entraîner, se préparer? A t-il fait des pauses (pour pouvoir conduire) entre les phases d’attaques ou disposait-il d’un complice au volant? Si tel est le cas, où celui-ci a t-il bien pu  ou quand a t-il disparu? Est-ce lui l’objet de la chasse à l’homme en cours? Cette arme a une valeur d’environ 10.000 $. Comment l’a t-il obtenue ainsi que les munitions en quantité suffisante pour commettre ses actes?

Une opération terroriste de ce genre semble a priori difficile à mener par un tueur solitaire. Il devrait typiquement être aidé et appuyé par un groupe, dont chaque membre aurait une fonction spécifique à remplir. Etait-ce donc le travail d’un réseau que le Shin Bet ne serait pas parvenu à repérer?

Après avoir été interdit de séjour à Jérusalem, l’homme armé a été en mesure de revenir : comment se fait-il? N’y a t-il aucune traçabilité de ses mouvements?

Le courage, la rapidité et l’esprit d’initiative dont la Police Spéciale et les agents de la Police des Frontières ont fait preuve, en rattrapant et en mettant hors d’état de nuire l’homme armé, en quelques minutes, ont été exceptionnels. Ils offrent un modèle classique à suivre par toute force anti-terroriste où que ce soit dans le monde. Mais Yosef Kirma en a payé le prix…

DEBKAfile Reportage Special 9 Octobre 2016, 5:51 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski