Les chiites pro-iraniens vont–ils prendre la tête de l’offensive sur Mossoul?
Avec les Chiites irakiens prêts à prendre la direction de l’offensive dirigée par l’Amérique, Daesh se prépare à tirer des obus chimiques et des missiles balistiques sur Bagdad et les voisins turcs.
L’offensive de la coalition menée par les Etats-Unis en vue de libérer Mossoul des mains de Daesh a subi deux ralentissements inquiétants au cours de son dixième jour, le vendredi 28 octobre, selon les sources militaires de Debkafile.
Une : les Chiites pro-Iraniens d’Irak se tiennent prêts à assumer un rôle de meneur, déclenchant ainsi la menace de violence confessionnelle dans la principale ville sunnite d’Irak ; et deuxièmement, l’Etat Islamique est sur le point de lancer des missiles de surface d’une portée de 500 kms contre Bagdad, ainsi que sur la Turquie, la Jordanie et Israël.
Vendredi, un porte-parole des groupes paramilitaires chiites irakiens, les Brigades Badr et les Forces de Mobilisation Populaires, ont annoncé que leur offensive contre la ville de Tal Afar, détenue par Daesh, à 55 kms à l’ouest de Mossoul, était imminente.
Ces milices combattent sous le commandement du Chef des Forces iraniennes Al Qods, le Général Qassem Soleimani, qui prend ses ordres auprès du Grand Ayatollah Ali Khamenei.
La conquête de Tel Afar – une population mélangée de Sunnites et de Turkmènes d’ethnie chiite, jusqu’à la prise par l’Etat Islamique, il y a deux ans – couperait Mossoul détenu pat Daesh de la Syrie.
La Turquie, le voisin du Nord de l’Irak et les Kurdes sont sérieusement alarmés par cette initiative des groupes chiites. Les Chiites, qui ne font pas partie du corps combattant de la principale coalition qui se prépare à déferler sur Mossoul, sont sur le point de frapper Daesh à partir du nord-ouest.
Les sources militaires de Debkafile soulignent que les Commandants de la Coalition ont commis une erreur en ne prenant pas Tel Afar durant la phase préliminaire de l’offensive sur Mossoul et en bloquant ainsi la ligne d’approvisionnement de Daesh.
L’offensive a été facilitée, deux jours plus tôt par la décision kurde de retirer ses combattants Peshmergas de l’opération visant à reprendre Mossoul. Le Président Massoud Barzani, du Gouvernement Régional Kurde, a déclaré, mercredi 26 octobre, que son armée avait achevé son rôle dans cette guerre, après avoir nettoyé des dizaines de villages dont la plupart inhabités, sur la route de Mossoul et qu’il n’avait pas l’intention d’entrer dans la ville pour le moment. Cette décision du GRK d’Irbil n’a pas été rendue publique.
Si les Kurdes et les milices Chiites sont hors du coup, qui, alors, doit rester pour finir le travail et enter dans Mossoul ? La mission qui a débuté comme l’entreprise d’une vaste coalition, reste, pour le moment, entre les mains des forces américaines et des l’armée irakienne.
Cependant, l’élite de la 9ème Division d’Or irakienne et son unité de la police anti-terroriste fédérale n’ont pas fait beaucoup de progrès, dans leur poussée contre les forces de Daesh à l’Est de Mossoul. Leurs commandants mettent maintenant le gouvernement à Bagdad en garde qu’ils sont incapables d’aller plus loin sans l’envoi de renforts.
Mais il n’y a pas de réserve de l’armée irakienne dans laquelle puiser, sans déshabiller d’autres villes irakiennes importantes de leurs défenses et les laisser ouvertes à de nouveaux assauts islamistes, comme ceux que Daesh a réalisé avec succès, la semaine dernière, contre la ville pétrolière de Kirkouk, la ville kurde de Shingal et contre Rutba près de la frontière jordanienne.
Les tenants et aboutissants de tout cela, c’est que l’offensive sur Mossoul est pratiquement au point mort.
Pendant ce temps, Daesh aggrave ses atrocités et s’organise pour mener l’escalade.
- L’Agence des Droits de l’Homme de l’ONU a révélé vendredi que, depuis que l’offensive sur Mossoul a débuté le 17 octobre, les forces de l’Etat Islamique a enlevé des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à partir des zones autour de Mossoul et il les utilise comme « boucliers humains », dans la ville, à mesure que les troupes gouvernementales avancent.
Ils ont abattu au moins 232 personnes, mercredi, dont 190 anciens militaires irakiens et 42 civils, quand ils ont refusé d’obéir à leurs ordres.
- Daesh a prévu de faire usage d’armes chimiques contrer les forces de la coalition avançant vers Mossoul.
- A la suite de leurs raids contre des villes irakiennes importantes, les membres de l’Etat Islamique se préparent à lancer des missiles de surface contre Bagdad.
- Daesh peut ne pas confiner ses attaques de missiles uniquement pour prendre l’Irak pour cible. Nos sources militaires soulignent que les djihadistes ont mis la main sur des stocks de missiles syriens et irakiens sol-sol ayant une portée de 500 kms et qu’ils les tiennent prêts à des attaques contre les pays voisins de l’Irak, qui pourraient aussi bien être la Jordanie, la Turquie, voire même Israëlk quy’ils ont aussi dans leur collimateur.
debka.com, le 29 octobre 2016, 12h23
Adaptation : Marc Brzustowski
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