Les chefs militaires américains combattant Daesh, ont récemment affirmé que les Etats-Unis avaient réorganisé leurs ressources militaires et qu’ils sont déterminés à briser l’Etat Islamique, après les tentatives maladroites de ces deux dernières années.
Ces paroles d’encouragement proviennent du Général Joseph Votel, Commandant des forces américaines présentes au Moyen-Orient et le premier Général à être affecté en Syrie après ses près de six de guerre, et le Lieutenant-Général Charles Brown, commandant la Base Aérienne d’Al Udeid au Qatar, où sont basés 750 avions opérant dans le Golfe et au Moyen-Orient.
Quand les frappes américaines contre les organisations jihadistes ont commencé leur offensive à la fin 2014, elles étaient marquées par des renseignements imprécis (spécifiquement au niveau de l’analyse des renseignements) et une action aérienne sporadique.
Les observateurs de Debkafile mentionnaient, de façon répétée, que les frappes aériennes américains et de la coalition étaient trop rares, ratées et que beaucoup des bombardiers revenaient à leur base avec l’essentiel de leurs munitions à bord.
Il apparaît finalement que l’Administration Obama a décidé d’attaquer sérieusement Daesh.
Nos experts militaires et anti-terroristes affirment qu’il est encore trop tôt pour déterminer si l’engagement américain est réel. Il est vrai qu’il y a des signes de mouvements militaires américains limités ne Syrie, en Libye et en Irak, indiquant un possible changement.
Par exemple : l’augmentation du nombre de forces spéciales américaines dans ces trois pays, très au-delà du cadre dont parle publiquement le Président Obama, lorsqu’il évoque des « petites forces ».
Il y a environ 7.500 soldats américains déployés en Irak et en Syrie, avec un supplément de 2.000 à 3.000 combattants travaillant pour des contractants privés de sécurité. En Libye, il y a un supplément de 1.000 à 1250 soldats. Les avions américains décollent de la Base d’Incirlik au sud de la Turquie à 350 kms à vol d’oiseau de Raqqa., la capitale syrienne de Daesh et à 700 kms de Mossoul, la capitale irakienne de Daesh et ils n’ont pas besoin de voler plus de 1.450 kms,lorsqu’ils sont en approche du Golfe Persique.
Daesh ne montre encore aucun signe de craquement ou de démantèlement de son Califat Islamique et de ses capacités militaires et terroristes.
Il y a plusieurs raisons à cela :
- Daesh s’étend rapidement. alors que l’Administration Obama traite l’Irak et la Syrie comme les principaux fronts contre l’organisation djihadiste, Daesh a ouvert trois fronts supplémentaires : en Egypte, das la Péninsule du Sinaï et en Libye. Alors que les Etats-Unis ont ajouté 4 à 5 détachements des forces spéciales américaines, ces forces sont trop petites pour représenter un défi militaire à l’organisation terroriste et tout ce qu »ils peuvent faire est de combattre Daesh avec l’aide des forces locales, comme les Etats-Unis le font en Irak et en Syrie.
- En plus de Mossoul et Raqqa, Daesh a établi des capitales dans le port libyen de Syrte sur la Mer Méditerranée et dans la chaîne montagneuse de Jabal Halal dans le Centre du Sinaï, avec une grappe de bases de Daesh. Elles fournissent une option de repli pour l’organisation terroriste dans la perspective encore lointaine de la chute de Raqqa et Mossoul aux mains des forces américaines et locales.
- Lorsque le Général Brown a mentionné que les forces aériennes américaines frappent à présent les champs de pétrole, les financements et les quartiers Généraux de Daesh et que ses revenus s’étaient effondrés à « seulement » 56 millions de $ par jour, il a omis de mentionner les champs pétroliers libyens de Daesh et le revenu qu’ils représentent. En fait, les sources militaires de Debkafile remarquent que Daesh compense ses pertes de revenus en Syrie et en Irak en pompant du pétrole en Libye et dans le désert environnant.
- Alors que les sources militaires américaines prétendent que 45% du territoire dont l’Etat Islamique s’est emparé en Irak, en 2014 et 20% en Syrie, ont été repris, Daesh détient encore ses atouts stratégiques majeurs.
- En outre, Daesh a lancé cette semaine une offensive dans le Nord et l’Est des régions syriennes d’Alep, Azaz et Deir Ez Zour ; il a infligé des attaques extrêmement dommageables les 14 et 23 mai contre les bases russes et les centres du gouvernement syrien de Jableh et Tartous, dans l’Ouest de la Syrie. Il est évident que ses capacités de frappe terroriste externes sont loin d’être rompues comme on s’y attendait.
- Les services de renseignements américains et moyen-orientaux détiennent des informations démontrant que Daesh est sur le point de répandre ses attaques à la bombe contre des villes importantes en Europe et au Moyen-Orient dans les semaines à venir. Cela fait suite à une estimation des dirigeants de l’organisation que les attaques contre les avions de passagers russes et égyptiens et les attentats terroristes de Paris, Bruxelles et en Tunisie ont été couronnés de succès et appellent à récidive.
Les renseignements américains et européens et les sources de l’anti-terrorisme ont averti samedi que Daesh est sur le point de mener des attentats au cours du mois re Ramadan dans plusieurs pays du Moyen-Orient : en Syrie, au Liban, en Egypte, en Turquie, en Jordanie et en Israël.
Adaptation : Marc Brzustowski
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