La vague de violences que traverse Israël depuis plus deux semaines est-elle une épreuve supplémentaire du conflit qui nous oppose aux Palestiniens ou bien la genèse d’une nouvelle confrontation ?
La nature des agressions, les motivations des terroristes, le profil des assassins sont l’expression d’une idéologie djihadiste qui est propagée par les sermons des imams sur le Mont du Temple, par les réseaux sociaux et par les provocateurs salafistes de la mosquée d’al Aqsa. En effet depuis plusieurs mois, des imams s’identifiant à Daesh ont pris le contrôle de la mosquée et appellent au djihad. Les terroristes arrêtés par les services de sécurité israélienne n’invoquent pas la création d’un Etat palestinien à côté d’Israël mais revendiquent leur appartenance au Califat, qu’ils souhaitent voir s’instaurer à Jérusalem et sur l’ensemble du Proche-Orient.
La participation de jeunes femmes prêtes à mourir en tuant des Juifs est une des marques de fabrique de cette idéologie djihadiste, que ne partagent pas les dirigeants de l’Autorité palestinienne. Par ailleurs, on a du mal à comprendre l’attitude des députés arabes israéliens de la liste unifiée, dont certains sont issus du parti communiste et souvent de religion chrétienne.
La réaction du maire de Nazareth, qui a expulsé de sa ville le tête de liste de ce parti Heyman Oude, venu demander aux habitants de se joindre aux protestations et aux grèves, est la preuve que la majorité des Arabes israéliens comprend les risques d’une extension de l’islamisme radical, dont les chrétiens et les arabes laïques sont les premières victimes.
Le chef de l’Autorité palestinienne a, une fois encore, décidé de tenir le bâton par les deux bouts. Il encourage le terrorisme dans ses interventions en faisant l’éloge des assassins, mais sur le terrain en Judée-Samarie il s’efforce d’éviter tout débordement, car il craint une montée supplémentaire du Hamas dans certaines villes, et notamment dans les camps palestiniens. Contrairement à ce que l’on pourrait penser nous ne sommes pas face à une vague d’agressions spontanée. La plupart des agresseurs sont inconnus des services de sécurité, ils sont porteurs d’une carte d’identité bleue, à savoir celle de résidents de Jérusalem.
Situation absurde, car soit dit en passant, les veuves de ces terroristes touchent selon la loi une pension de réversion et les terroristes blessés dans les attentats qu’ils ont commis touchent une allocation d’handicapés de la Sécurité Sociale !!! Il est évident que ce choix de mettre Jérusalem en avant dans ces violences, soit en colportant des informations mensongères sur Al Aqsa, soit en envoyant des résidents de la capitale commettre ces crimes, est une stratégie pour embraser la région autour de la question de Jérusalem. La question de l’Etat palestinien semble dépassée par les événements dans la région, avec l’arrivée des soldats russes et iraniens en Syrie, de l’implication de la Turquie et des armées française et britannique en Irak, et la guerre au Yemen.
En revanche Jérusalem possède un fort pouvoir de mobilisation dans le monde arabo-musulman et met le monde chrétien mal à l’aise, car celui-ci craint qu’une alliance, qui serait naturelle, avec les Juifs, n’aggrave plus encore la situation des chrétiens dans ces pays.
Les citoyens israéliens montrent ces derniers jours au monde entier que le terrorisme n’est pas une fatalité et que le seul moyen d’y faire face est d’être solidaire en ne laissant aucune chance à l’agresseur de s’en sortir. A moyen terme, il faut espérer que cette réaction accompagnée des mesures de sécurité qui s’imposent, mettront un terme à cette explosion de haine sans précédent et dissuaderont les fous d’Allah.
Michaël Bar-Zvi – Bet Be Hechvan 5776 – Chronique du 15 octobre 2015
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