DALLAS (AP) — Le suspect de la fusillade meurtrière de vendredi soir, sur un aéroport de Floride a utilisé un fusil qu’il avait mis dans ses bagages, pourtant passés au détecteur, faisant écho à un attentat terroriste qui s’est déroulé autrefois, en 1972, dans le principal aéroport d’Israël (Lod) et cela soulève bien des questions sur la sécurité au sein des aéroports et si les responsables de la sécurité doivent modifier les règles en vigueur.
Esteban Santiago, 26 ans, a, tout simplement, récupéré son arme de son sac en sortie de carousel donnant accès aux bagages mis en soute, l’a chargé dans les toilettes de l’Aéroport International de Lauderdale-Hollywood, puis il en est ressorti en tirant dans la zone de réclamation des bagages, vendredi, en tuant cinq personnes et en blessant huit autres, selon les autorités.
Les règles de l’administration des transports interdisent de porter des armes dans les bagages à main, mais elles permettent aux passagers de transporter des fusils s’ils sont déchargés, déposés dans un conteneur verrouillé et rigide que seul son propriétaire a la capacité d’ouvrir et de placer dans un sac passé au détecteur.
Cela signifie que les propriétaires de fusil ou de pistolet ne peuvent avoir accès à leurs armes durant le vol, mais qu’ils peuvent très facilement les récupérer et les charger après avoir remis la main sur leurs bagages ayant voyagé en soute.
« Ce type a trouvé un moyen d’exploiter une faiblesse dans le dispositif » déclare Henry Harteveldt, un analyste des conditions de transport de San Francisco.
Une interdiction de pouvoir voyager avec ses armes contrarierait les chasseurs respectueux de la loi, dit-il, « Mais je ne pense pas que l’Administration des Transports ou la FAA (Federal Aviation Administration) peuvent ignorer ce qui s’est passé. Combien de passagers des transports aériens, aujourd’hui, craignent d’être vulnérables? ».
Ce n’est pas la première fusillade dans un aéroport, employant des armes mises des bagages passés au contrôle. En 1972, trois membres du groupe terroriste de l’Armée Rouge Japonaise ont récupéré des fusils et des grenades chargés dans leurs bagages, après avoir atterri à Tel Aviv, en Israël et y avaient tué 28 personnes.
« Ce type a suivi le script de 1972 », déclaré Jeffrey Price, un expert de la sécurité de l’aviation, qui enseigne à l’Université Métropolitaine d’Etat de Denver.
Price affirme que l’interdiction des armes dans les bagages aurait pu empêché l’attaque de vendredi dernier, mais qu’elle n’arrêterait pas un tueur déterminé à commettre ce type d’actes.
« Que faudrait-il pour l’empêcher de conduire sa voiture jusqu’à l’aéroport, de parquer sa voiture, de prendre son fusil et d’entrer dans l’aéroport pour tirer sur les personnes présentes? », dit Price en citant un autre exemple des nombreuses possibilités restantes.
Un porte-parole de la sécurité des transports a mentionné à Associated Press les règles actuelles de l’agence, mais a refusé de commenter plus avant, dont la question de savoir si, à la suite de la fusillade de vendredi, ces règles seraient révisées.
La Sécurité des Transports Aériens ne retrace pas le nombre de fusils que les passagers placent dans leurs bagages, mais ce n’est pas du tout une pratique rare. La plupart des compagnies aériennes donnent les détaillent de leur police de transport d’armes sur leurs sites internet. Santiago a décollé d’Anchorage en Alaska. Il y a tellement de chasseurs des 48 Etats plus au Sud qui visitent l’Alaska que le Département de la Pêche et de la Chasse de l’Etat décrit également sur son site internet comment voyager avec ses armes.
Price a remarqué que les passagers voulant faire enregistrer leurs fusils doivent les déclarer et montrer qu’ils sont déchargés. Il a déclaré que les compagnies aériennes font souvent inspecter l’arme par des agents de la sécurité des transports dans une autre partie de l’aéroport. C’est déjà suffisamment un inconvénient, dit-il qu’il demande aux chasseurs d’envoyer leurs armes par la poste ou un service de livraison jusqu’à leur destination.
La TSA confisque régulièrement plus d’armes convoyées dans les bagages à main. Les superviseurs des écrans de détection ont ramassé 2.653 fusils et pistolets en 2015, 20% de plus qu’en 2014. La TSA tweete fréquemment des photos de cet arsenal confisqué aux points de contrôle.
George Piro, chargé de l’enquête, a raconté qu’un homme correspondant au signalement d’Esteban Santiago était entré il y a deux mois dans un bureau du FBI à Anchorage (Alaska). Préoccupés par son état mental, les agents du FBI avaient conduit l’individu dans un hôpital psychiatrique. Selon CBS, il avait alors affirmé aux autorités qu’il avait été forcé à travailler pour le groupe Etat islamique et que la CIA contrôlait son esprit pour l’obliger à regarder des vidéos de l’EI.
Le chef policier n’a pas indiqué les raisons de cet acte de violence dans un pays où les fusillades sont fréquentes, en raison de la forte dissémination d’armes à feu individuelles. La chaîne CBS a évoqué une dispute impliquant Esteban Santiago lors du vol. George Piro a assuré qu’aucune hypothèse, dont l’hypothèse terroriste, n’était écartée. Les « déséquilibrés » même sincères sont, en effet, étrangement inspirés ces temps-ci, l’orientation Daesh correspondant plutôt à une circonstance aggravante plutôt que le contraire.
La police a précisé avoir été alertée à 12h55 (18h55 en France), et a demandé au public de ne plus appeler le numéro d’urgence 911, saturé, pour tenter d’avoir des nouvelles. Les huit blessés ont été évacués vers des hôpitaux de la région, selon les autorités.
Copyright 2017 The Associated Press.
Adaptation ©JForum
Cet homme était converti à l’Islam comme le montre d’ailleurs le geste qu’il fait sur la photo jointe à cet article. Dans ses mails son nom islamique a été retrouvé!