Le tireur du métro de New York sera poursuivi pour « attaque terroriste » (autorités)

Une voiture de police américaine (illustration).MIKE STONE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFPUne voiture de police américaine (illustration).

L’homme soupçonné d’avoir tiré dans le métro new-yorkais à l’heure de pointe mardi matin, faisant 23 blessés dont 10 par balles, a été arrêté mercredi et sera poursuivi pour « attaque terroriste », ont annoncé les autorités.

Le suspect, qui avait semé le chaos la veille dans le réseau souterrain, a été interpellé à Manhattan à 13H42 grâce à un signalement, selon la police new-yorkaise.

« Nous l’avons eu », s’est félicité lors d’une conférence de presse le maire démocrate de New York, Eric Adams, attendu au tournant sur le thème de la lutte contre la criminalité, lui qui en avait fait un thème de campagne pour être élu l’an dernier.

La police menait depuis plus de 24 heures une chasse à l’homme visant Frank James, un Afro-Américain de 62 ans accusé d’avoir tiré à de nombreuses reprises dans un train de la ligne N, au niveau de la station « 36th street », dans le sud de Brooklyn.

L’homme, connu de la police, avait déjà été arrêté à 12 reprises à New York et dans le New Jersey, notamment pour des « infractions sexuelles », un « vol » ou un « trouble à l’ordre public », ont précisé les autorités.

Mais il n’avait jamais été condamné pour un crime dans l’Etat de New York.

Il est désormais « sous le coup de poursuites fédérales pour son acte, une attaque terroriste dans les transports en commun », a annoncé l’agent de la police fédérale Michael Driscoll.

« Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité », a déclaré le procureur Breon Peace.

Rappel des faits de l’attaque dans le métro

Un homme avec un masque à gaz avait ouvert le feu, faisant plusieurs blessés par balles

Le suspect est passé à l’action à la station 36th Street, dans le secteur de Brooklyn. Après avoir enfilé un masque à gaz, il a fait détoner deux grenades fumigènes.

Alors que les engins se mettent à diffuser une épaisse fumée, l’homme saisit son arme de poing, un Glock 9 mm, et ouvre le feu sur les occupants de la voiture. Le tireur est équipé de plusieurs chargeurs à haute capacité, mais l’arme se serait enrayée, selon CNN.

Rapidement, des photos et vidéos amateurs sont apparues sur les réseaux sociaux, montrant des flaques de sang et des personnes gisant au sol.

Selon les autorités, dix personnes sur un total de 29 blessés ont été touchées par balle, mais aucune n’était en danger de mort à la mi-journée. Certaines étaient dans un état critique, mais leur vie n’était pas en danger.

Planifié

« J’ai vu un nuage de fumée, j’ai vu des gens dans le chaos, allongés par terre, trois personnes au sol. Immédiatement, je me suis dit qu’il fallait partir », a raconté un résident du secteur à l’AFP Threstan Ralph, 34 ans.

Les passagers de la rame du quai opposé passagers assistent à une scène de chaos. Plusieurs d’entre eux sont même touchés par les tirs.

PHOTO AFP

« Il y avait un gars gisant dans une mare de sang. Immobile. D’autres personnes couvertes du sang d’autrui », a relaté Sam Carmano, interviewé par la radio locale 1010 WINS.

PHOTO AFP

« On aurait dit que c’était planifié […]. On était coincés dans la rame. […] Il y avait beaucoup de sang sur le sol », a soutenu Yav Montano, qui s’exprimait sur les ondes de CNN.

Un important dispositif de sécurité a été déployé au niveau de la 36e rue et de la 4e avenue, dans le sud de Brooklyn, tout près du grand cimetière de Greenwood. Des ambulances, véhicules de pompiers et de la police sont arrivés en nombre.

Un « individu d’intérêt » identifié

PHOTO AFP

« Cette personne est dangereuse », a mis en garde la gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, en appelant la population à la plus grande prudence. Le motif derrière l’attaque n’a toujours pas été expliqué.

Frank James a été identifié comme un «individu dangereux » dans cette affaire.

Plusieurs heures après la fusillade, le suspect était toujours en fuite, même si les autorités avaient réussi à identifier un « individu d’intérêt », nommé Frank James. Selon le New York Post, il s’agirait d’un sexagénaire éprouvant des problèmes de santé mentale.

James aurait publié de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux, l’air menaçant, affirmant notamment qu’il était entré dans une « zone de danger » et qu’il était « plein de haine, plein de colère et d’amertume ».

Ce dernier aurait loué un véhicule U-Haul, qui serait en lien avec l’attaque du métro et dont les clés ont été retrouvées sur les lieux.

Frank James a été identifié comme un «individu d’intérêt» dans cette affaire. Il aurait loué ce véhicule U-Haul, qui a été fouillé par les autorités.

Frank James a été identifié comme un «individu d’intérêt» dans cette affaire. Il aurait loué ce véhicule U-Haul, qui a été fouillé par les autorités. PHOOT AFP

L’épidémie des armes à feu

« Nous ne lâcherons rien tant que nous n’aurons pas trouvé l’auteur du crime », a mardi lancé, lors d’un discours dans l’Iowa, le président américain Joe Biden.

Il avait annoncé lundi de nouvelles mesures contre certaines des armes à feu qui prolifèrent aux États-Unis, et qui ont tué 45 000 personnes dans le pays en 2021, suicides inclus, selon l’organisation Gun Violence Archive. La Maison-Blanche parle régulièrement d’une « épidémie ».

Pour le premier trimestre 2022 (du 1er janvier à début avril) le nombre de fusillades et coups de feu à New York a augmenté de 260 à 296 par rapport à la même période de 2021, selon des chiffres du NYPD dévoilés la semaine dernière.

L’attaque de mardi a eu lieu alors que la ville de New York elle-même a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie, le nombre d’homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2000 par an enregistré au début des années 1990.

Jforum avec  LE JOURNAL, Le HuffPost, AFP et infos-israel.news
Les pompiers et la police près de la station de métro 36th Street à Brooklyn (New York), où plusieurs personnes ont été blessées après des tirs, le 12 avril 2022. (JOHN MINCHILLO / AP)

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