Le Jerusalem Post : un rapport révèle que investissements étrangers secrets du Hamas se chiffrent à des centaines de millions de dollars.

Le Hamas dissimule des investissements étrangers secrets d’une valeur de centaines de millions de dollars dans des entreprises apparemment légales, a appris le Jerusalem Post.

Le journal reprend les informations du site Internet Double Cheque et d’anciens responsables du Mossad selon lesquelles si l’Occident réprimait ces investissements et les pays qui les facilitent, certaines des activités destructrices du groupe terroriste basé à Gaza pourraient être compromises.

Les données du renseignement consultées indiquent que du début des années 2000 à 2018, le Hamas contrôlait quelque 40 sociétés commerciales en Turquie, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, en Jordanie, en Algérie et au Soudan, a rapporté Double Cheque. La plupart des entreprises impliquées opèrent dans l’immobilier et les infrastructures. À travers ces entreprises, le Hamas gère d’énormes projets et dispose d’un moyen fiable de dissimuler environ 500 millions de dollars d’actifs, selon l’article.Le Jerusalem Post rapporte que Double Cheque a été créé pour « fournir un service aux sociétés commerciales et de renseignement ainsi qu’aux organismes financiers et régulateurs dont l’objet est de maintenir des activités commerciales légales et d’éviter les transactions illégales ». Et ce, selon ce qu’indique son propre site web.Bien qu’il n’existe que peu d’informations sur le personnel qui gère ledit site, une grande partie de ses informations sont basées sur des sources de renseignement, affirme le Post.

Il y apparaît qu’avant 2015, l’Arabie saoudite, l’Algérie, le Soudan et d’autres États du Golfe autorisaient le Hamas à utiliser leurs secteurs commerciaux et bancaires pour lever des fonds potentiellement utilisés ensuite pour ses activités terroristes.

Mais à partir de 2015-2016, les Saoudiens ont changé de position, conduisant le Hamas à déplacer l’essentiel de ses opérations d’investissement vers la Turquie.

L’Algérie, elle, continue d’être la source majeure de revenus d’investissements étrangers pour le Hamas, selon le rapport.

Le Soudan de son côté, semble avoir réduit une grande partie de son soutien à ces activités depuis le réchauffement de ses relations avec Israël en 2020. Jerusalem Post s’appuie ainsi sur rapporte Double Cheque pour rapporter que « le Hamas a choisi de gérer son portefeuille d’investissement secret en Turquie en raison de la faiblesse du système financier en Turquie, qui permet au Hamas de soustraire ses activités de blanchiment d’argent et ses infractions fiscales aux organes de régulation ».

Ainsi, « Les informations des membres du Hamas mentionnés dans les documents des sociétés en portefeuille prouvent qu’il s’agit de portefeuilles fictifs », déclare le rapport. « Au total, il y a neuf membres du Hamas qui sont également membres de plus de 18 sociétés. Un de ses agents détient des postes clés dans pas moins de 13 sociétés différentes, toutes contrôlées par le portefeuille d’investissement secret du Hamas. »

Pour rappel, le Hamas a été désigné organisation terroriste aux États-Unis, par l’UE et dans de nombreux autres pays, spécifie le Post.

L’enquête Double Cheque révèle également comment le Hamas « a réussi à tromper systématiquement les autorités fiscales, les institutions et les clients en Europe et au Moyen-Orient pendant deux décennies en établissant son portefeuille d’investissements financiers ».

Bien que les informations de Double Check ne s’étendent que jusqu’en 2018 pour des raisons de dé-classification et de publication des informations, des activités similaires du Hamas se poursuivent jusqu’à nos jours, a appris le Post. Parmi les banques qui ont facilité ce programme du Hamas figurent Al Ahli Bank, Abu Dhabi Bank, Al Masri Bank et Qatar Bank. Concernant Abu Dhabi Bank, le Post laisse entendre que même si Israël et les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations, cela ne signifie pas que les Émirats ont coupé tous les liens avec les adversaires d’Israël.

Le Hamas utilise ces actifs pour financer ses activités terroristes et son renforcement militaire, y compris l’achat d’armes, affirme le media. Les entreprises utilisent la tromperie pour « réaliser ostensiblement des activités licites et inoffensives », relaye Double Cheque. « Elles ont des liens commerciaux avec des sociétés internationales et des banques de premier plan en Europe, rendent compte aux autorités fiscales, gèrent leurs registres comptables et travaillent régulièrement avec des banques, des compagnies d’assurance, des fournisseurs et des clients. »

Cependant, les entités « sont en réalité contrôlées par des membres du Hamas », lequel « exploite habilement les réglementations clémentes des pays dans lesquels il opère et met en péril banques, compagnies d’assurance, cabinets comptables et autres prestataires de services financiers en versant des fonds utilisés pour soutenir la terreur, dans leurs systèmes, à leur insu », indique le rapport.

«Trend Gyo, contrôlé par le Hamas, possède cinq filiales en Turquie », révèle le rapport. «Les hauts responsables du portefeuille d’investissement occupent des postes de haut niveau dans les cinq sociétés». Trend Gyo est présentée, par le rapport, comme une société turque publique d’investissement et de développement immobilier cotée à la bourse d’Istanbul et également connue sous son ancien nom, Anda-Turk/Anda Gayrimenkul. Cette dernière est une filiale de la société saoudienne Anda, qui appartient au Hamas. Anda a des liens avec la société saoudienne Asyaf, qui a été citée par le Trésor américain en septembre 2015 en vertu du décret 13324 pour implication dans le financement du terrorisme du Hamas, déclare Double Cheque.

Le leader du Hamas en matière d’investissements étrangers au plan mondial est Ahed Sharif Abdullah Odeh, né en Jordanie. Odeh est l’un des six membres du Hamas partenaires de la société turque Uzmanlar Co. et siège à son conseil d’administration. Uzmanlar Co. Est, quant à elle, une entreprise de construction et une filiale d’Anda Gayrimenkul Co., qui a été créée en 2001 avec Ahmad Jahleb, un autre membre du Hamas, en tant que PDG. Cette entreprise a créé deux filiales en 2014. L’une d’entre elles importe et exporte des climatiseurs et des ascenseurs, et l’autre opère dans le secteur du tourisme.

Par le passé, Uzmanlar Co. Opérait non seulement en Turquie, mais aussi en Jordanie, à Dubaï et en Arabie Saoudite. Odeh serait un responsable clé dans environ neuf sociétés écrans du Hamas.

Le personnage le plus important dans les opérations mondiales de collecte de fonds du Hamas, après lui, est Hisham Yunis Ichiyeh Qafisheh, qui est l’architecte des opérations comptables ou encore, le cerveau de ces opérations, selon le rapport. Qafisheh a longtemps détenu à la fois la nationalité palestinienne et jordanienne. Il a, récemment, obtenu la nationalité turque. Qafisheh est président du conseil d’administration d’IYS Yapi Co., entreprise de sous-traitance en Turquie. Son PDG est Walid Jadallah, membre du Hamas, et la société est également une filiale de Trend Gyo. Qafisheh figure également en tant que directeur ou actionnaire clé dans une douzaine d’autres sociétés écrans du Hamas.

Double Cheque révèle également qu’Ibrahim Jaber est une figure clé du plan mondial du Hamas, mais il n’est pas mentionné dans les documents que la plateforme web a pu se procurer car il réside à Gaza et est la personne-ressource qui coordonne une grande partie de ses enjeux logistiques et opérationnels.

Les documents que Double Cheque a obtenus de sources opérant dans le renseignement, révèlent des rapports du Hamas et des soldes comptables pour les entreprises du portefeuille confidentiel. Selon ces documents, dont certains sont affichés sur le site Internet de Double Cheque, le bilan du Hamas contient les noms des sociétés sous contrôle du Hamas, avec ceux de ses « agents » et «facilitateurs».

Les « agents » désignent les membres de longue date du Hamas, tandis que les « facilitateurs » désignent des individus qui ne sont pas membres du Hamas mais sont régulièrement mis à contribution dans le programme d’investissement étranger, certains aidant le Hamas sciemment et d’autres sans le savoir.

« Le bilan provisoire comprend les comptes débiteurs et créditeurs, ainsi que les comptes qui sont gérés financièrement avec l’entreprise », indique le rapport. « Cela prouve l’implication financière des principaux membres du Hamas dans le portefeuille d’investissement. » Le Hamas considère son portefeuille confidentiel comme un actif stratégique et une police d’assurance financière, lui donnant accès à des centaines de millions de dollars si nécessaire, sans que l’ampleur ou la source des fonds ne soient exposées.

Disposer de tels fonds octroie au Hamas une certaine indépendance par rapport à ses bienfaiteurs, comme l’Iran. Cela l’aide à prendre ses propres décisions sans se soumettre à trop de conditions liées au soutien financier étranger. Malgré cela, « le Hamas continue de dépendre principalement de l’Iran pour le financement du terrorisme» concernant les opérations militaires en cours. Hamas « utilise rarement l’argent du portefeuille d’investissement, [à ces fins], préférant le conserver pour les urgences », déclare Double Check.

Selon Uzi Shaya, un ancien officier supérieur de la guerre financière au sein du renseignement israélien, ces dernières années, « l’un des outils les plus puissants d’Israël pour combattre les terroristes et nuire à leurs finances, a été affaibli. D’un enjeu auquel on a accordé une importance stratégique, il a été négligé au point de devenir, au mieux, une considération tactique ». « Le point culminant de ce processus a été le transfert de millions de dollars en espèces par l’État d’Israël à l’organisation Hamas », a-t-il déclaré.

« La branche financière du Hamas a été créée au début des années 2000 et a blanchi des millions de dollars », a déclaré Shaya, ajoutant que ce complot et mécanisme financier  loin d’être « réduit, s’est plutôt considérablement développé au fil des ans ». « L’État d’Israël doit agir et revenir à l’essentiel car nuire financièrement à diverses organisations terroristes constitue une part importante du fait de nuire à ces organisations elles-mêmes », a-t-il déclaré.

Si les États-Unis et l’Occident augmentaient la pression financière sur les investissements étrangers du Hamas, cela pourrait nuire considérablement au potentiel terroriste de l’organisation et aux cycles de conflit prolongés avec Israël, a martelé Shaya.

Le Jerusalem Post conclut son article sur le refus du ministère de la Défense de commenter ces questions.

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Stéphan Cobut

Beaucoup de pays financent le terrorisme et sacrifient le bien de leur peuple surtout en Europe dictatoriale de ses politiciens qui se font des fortunes .